Quand je serai grande, j'aurai une jolie maison avec des volets bleus et des tuiles rouge (le rouge des camions de pompiers), une cheminée qui marche même en été pour faire joli sur mes dessins, des fleurs dans mon jardin presque aussi hautes que ma maison, un chéri avec les yeux bleu qui s’appellera Benjamin, deux enfants (un garçon et une fille, what else ?), un grand chien (je verrais bien un Golden Retriever, maintenant, se fondre dans le décor) et peut-être même un poisson rouge.
J'aurai un super travail avec plein de responsabilités (institutrice ou astronaute), ou bien un travail ou je pourrai raconter des histoires (écrivain), des livres plein ma maison et du temps pour lire mais aussi pour me rouler dans l'herbe, partir en vacances, passer trois heures dans ma piscine jusqu’à avoir les doigts qui fripent comme des pruneaux, et ma maison sentira la confiture en train de mijoter ou la brioche fraichement sortie du four.
Je suis grande. J'ai un petit appartement sans volets, le toit est tout moche. Je n'ai pas de cheminée, et j'ai juste un peu de thym et de romarin sur mon balcon. L'homme qui ne s'appelle pas Benjamin a les yeux brun et le regard fuyant ces jours ci, pas d'enfants a portée de vue mais un petit toutou, pour le poisson rouge, je passe mon tour.
J'ai quand même un peu réussi mon rêve : J'ai un travail avec plein de responsabilités (même si je suis ni institutrice ou astronaute) et un blog ou je commence a raconter des histoires, et des livres plein mon appartement. Pour ce qui est du temps pour lire, il me reste le métro, pour me rouler dans l'herbe et friper dans mon bain, c'est pas encore ça. Et la plupart du temps, mon canapé fleure bon le chien qui le trouve confortable. C'est pas complètement gagné, en somme.
J'ai le droit de rejouer ou je dois passer mon tour, maintenant ?