jeudi 25 juillet 2013

Vacances

Vacances de corps, d'esprit.
Cri de la mélanine qui grésille au soleil, face A, face B.
Traces de sel sur la peau, motifs à suivre à l'infini, du bout des doigts, délicatement.
Téléphone éteint, Internet à petites doses "juste au cas où" mais pas de perfusion de réel.
Loin, loin. Très très loin, le réel.
Break qui fait du bien au corps, au coeur, à l'esprit.
Bruit des vagues et crissement du sable. 

mercredi 24 juillet 2013

L'homme(s) parfait(s)

Je lisais la semaine dernière un article sur le très bon site Thought Catalog intitulé Should a lady date multiple gentlemen at the same time Et si l'article met un peu les pieds dans le plat du côté 'ricain de l'Atlantique, côté vieux continent, je pensais que tout serait simple et je réussis le tour de force de pimenter ma petite vie en me roulant toute seule dans le piment comme un chien dans le sable en sortant de l'eau. 

La théorie : un fiancé disponible mais pas trop, beau gosse mais pas trop (sinon c'est Barbie qui nous le pique), drôle sans être potache, qui sache bricoler un petit dîner sur le pouce (des pâtes fraîches à la langouste plutôt que des rondelles de saucisson), sauver sa fiancée en détresse (la grosse araignée, là bas, dans le coin, merci), changer une roue (c'est plus dur en Louboutins) et nous prendre dans ses grands bras musclés pour nous consoler (mais trop musclés non sinon c'est pas confortable pour dormir dessus), nous prêter la télécommande et ne pas se gratter la fesse en beuglant devant un match de foot, et nous faisant des petites surprises sympatoches, comme nous emmener dîner dans ce petit resto dont on rêvait, just because ou juste nous appeler parce qu'il pense à nous, et nous faire l'amour comme un dieu à une déesse, siouplé. 

La pratique : ces qualificatifs mirobolants façon check list d'avant décollage d'un airbus A380 me laissent pantoise à la relecture. Quand on me demande dans l'absolu ce que je veux, il m'arrive d'avoir juste envie de beugler un hôôôôôômme. C'est quand on m'interroge sur le détail que je sors ma check list qui tient sur trois tomes de l'encyclopédie universalis, et encore, je me considère comme une fille plutôt magnanime, j'ai même pas parlé de goûts musicaux, de manière de voyager, de la proximité des parents, ni de la présence de machins non identifiables que je préfère justement ne pas identifier sur le rebord d'un lavabo. 

Donc en pratique quand j'ai mis tout ça dans un shaker et que j'ai bien mélangé, que j'ai bien regardé partout y compris sous mon lit et je n'y ai trouvé que des moutons et quelques licornes. Et quand j'ai commencé à me pencher sur la question en travaux pratiques, presque la pêche miraculeuse. Le seul petit détail, c'est qu'aujourd'hui, l'idéal se décompose en plus qu'une personne. Cui qui me fait grimper au rideau rien qu'en me souriant à table. Cui qui m'emmène dîner en Normandie juste parce que j'ai envie d'un plateau de fruits de mers. Et cui contre qui j'ai envie de m'endormir la nuit. 

Le problème : pour aller gambader dans les prés en n'amoureux, ça commence à faire du monde et ça tient pas sur mon porte bagage. 

Quid ? 

lundi 22 juillet 2013

Le cimetière des éléphants (2)

Dans la saga de l'été, je vous propose de vous replonger dans le dernier épisode du Cimetière des Eléphants. Il est arrivé un truc étrange bizarre, un individu a retrouvé son chemin, vu la lumière au bout du tunnel et retrouvé l'usage de ses menottes (ici comprendre les mains, et non pas le machin froufrouteux prisé par ceux qui aiment se faire mal dans la pénombre ou en plein soleil aussi d'ailleurs) et émis un signal de fumée, envoyé un pigeon voyageur. Le message est clair comme de l'eau de roche, quand est ce qu'on se voit et pas seulement la méthode Coué partagée du je vais bien tu vas bien à plus salut bye
Stupéfaction. Etrangeté. Pinçage pour vérification de réel. 
Naaaan, you are eulaïveuh ? 
Carrément vivant, ouaip. 
On se retrouve dans un quartier de Paris que je connais mal, j'arrive volontairement un peu en retard (traduction : j'étais pile à l'heure et j'attends que me passent devant deux métros avant de prendre mon courage à deux pieds et de grimper les escaliers pour sortir de la station, c'est stupide, peut-être, mais c'est comme ça, je ne voulais pas attendre comme une cruche accrochée à mon téléphone comme une bouée de sauvetage en l'attendant). 
Je m'interroge sur ce qui va suivre. Il va m'annoncer qu'il déménage à Kuala Lumpur et me proposer une nuit folle trois heures avant de prendre son avion. Il va me présenter sa future épouse à laquelle il s'est fiancé et il voudrait que je sois témoin. Il me trouve sympa et il veut qu'on soit des potes, des vrais. 
Il est installé à une petite table, j'ai un coup au cœur, il a ce sourire qui me ravage et je danse d'un pied sur l'autre en m'approchant. Claquer une bise ? L'embrasser goulûment ? J'opte pour la passivité et j'attends qu'il se penche, il m'embrasse. J'en reste un peu comme deux ronds de flan et j'en tombe sur la première chaise à portée de fesse. 
Un mojito plus tard, j'ai réussi, le rhum aidant à désinhiber mes neurones en forme de point d'interrogation, à émettre tout ce qui me turlupinait. La disparition soudaine et inattendue, le fait qu'il ait refait surface en mode rholala j'ai eu teeellement de boulot ces trente cinq derniers jours, le principe du texto qui ne foule pas l'index ni le pouce, etc. Je m'étonne moi même de réussir à dire calmement et légèrement taquine (après un mojito je suis taquine, après deux mojitos, je ne sais plus comment je m'appelle, mais là, j'avais à peine éclusé le premier, ça aide) que je n'ai pas compris. Je m'applique. Il m'écoute. Je m'applique à lui dire, littéralement, I like you but I don't know what to think puisque visiblement il ne s'est pas tranché les veines par manque de moi, il n'a pas déménagé au Guatemala et il n'a pas perdu son téléphone.
Sur fond de taquinerie, de vraies questions abordées, en filage du I don't know what to think, transition : and now what ? Et, oui, toujours calmement, je réussis à dire ce que j'ai sur les tripes, et à le laisser parler aussi, sa version et son ressenti. D'où il ressort ce qu'il a une vie tellement trépidente qu'elle est tropidente et qu'il se demande s'il peut caser une chérie là dedans. D'où j'en conclus gentiment la question n'est pas est ce que tu peux faire une petite place dans ta vie mais est ce que tu en as envie. Question mark des deux côtés de la table, est ce que t-il
Le lendemain matin je m'interroge toujours sur le est ce que t-il. On est d'accord tous les deux, it could be nice. Mais à se voir une fois tous les 35 juillet, on va fatalement avoir du mal. 
Je me demande, du coup, si c'est une bonne chose qu'il n'ait fait qu'une escale dans le cimetière des chéris perdus. 

vendredi 19 juillet 2013

(En)Fin de semaine

1. Je pars en vacances demain, et ça va me faire du bien. Je suis HS physiquement et psychologiquement j'ai aussi besoin d'un joli break.

2. My life is a big, a huge mess, et deux semaines au soleil sans aucune pression particulière va me faire un bien fou, vraiment. Pas d'agenda, pas de boulot, pas de clients, rien que du soleil, du sable, et quelques tomates arrosées d'une louche d'huile d'olive locale. 

3. Zéro effort pour la patrie le week-end dernier, je ne suis pas allée voir le défilé et je n'ai pas mis le nez dehors pour le feu d'artifice non plus. 

4. Je suis par contre allée me perdre jusqu'en banlieue parisienne Sud pour aller dîner chez mon cousin et sa femme. Dîner dans un jardin à quelques encablures de Paris, bien. Finir de dîner dans le concert de hurlements du petit dernier qui voulait pas aller se coucher, moins bien. Très contente de retrouver le chien en rentrant chez moi, qui ne demande pas son reste et fait à peu près 43 siestes par jour. 

5. J'ai fait des rêves bizarres cette semaine, et pas seulement dimanche soir. Façon plus ou moins élégante de mon subconsicent pour me dire qu'il est temps de faire une pause, peut-être ? 

6. Entre A. et les autres, la semaine a été rock n roll. Cf. point 2. Les ouacances vont me permettre de réfléchir au sens de la vie, loin sur mon rocher, in the land of Far Far Away

7. Comme je n'avais pas envie de me farcir la foule du vendredi soir pour prendre l'avion, j'ai choisi un vol demain matin. Aux aurores. Qui décolle à 6h30. Dans un moment de folie, donc, et aussi de raisonnabilité (100 € de moins que ceux à des heures décentes, est ce que ça vaut le déficit de sommeil ?)

8. On peut danser à l'Opéra Garnier tout l'été, à la Boumette. La faune y est parisienne à souhait, la minette détaillant les autres avec une moue de dégout (merci conasse) mais quand on y va en troupeau de copaings, la musique est bonne et on s'y amuse assez. 

9. On brunche agréablement au Pavillon du Lac aux Buttes Chaumont, et bien calée devant une assiette de saumon fumé, on regarde passer les courageux qui courent encore et encore alors qu'on est au frais à siroter un verre de thé. 

10. On trouve des mojitos magnifiques à Paris, et pas seulement dans les jolis patios du 9ème arrondissement, parfois dans des arrondissements à deux chiffres, on surfe sur un sourire à la menthe avec délectation. 

So long, et n'oublie pas la crème solaire.

jeudi 18 juillet 2013

324

Je viens de recevoir ma facture de téléphone mobile. Le montant est étonnant, parce que quand on ne fait que téléphoner et encore, pas beaucoup, on peut se payer le luxe d'un forfait qui ne coûte rien du tout (montant sur la facture ZERO, j'aime beaucoup regarder cette ligne). 
Mais ce qui m'a fait tiquer, c'est la ligne dessous. Pas sur le montant en espèces sonnantes et trébuchantes, nan, ça c'est toujours le néant absolu, ce qui m'a fait tiquer c'est le nombre de textos envoyés en 30 jours. Pour le mois de juin, j'arrive à 324. TROIS CENT VINGT QUATRE. Ca fait une moyenne de 10,8 textos par jour et si on considère qu'entre 23 heures et 8 heures du matin je dors ou bien je suis trop à l'Ouest pour envoyer des textos soit 11 textos par jour quand je suis éveillée. Deux textos toutes les trois heures, ce qui n'est pas tant que ça quand on y réfléchit, même si ça fait beaucoup d'énergie et de particules, d'ondes envoyées à travers mon cerveau pour dire bangala zuip.

mercredi 17 juillet 2013

Le cimetière des éléphants

Dans un épisode de Sex and The City (oui, je me refais les SATC de bout en bout, and I like that, merci beaucoup), dont je ne sais même plus maintenant les tenants et les aboutissants, l'expression valley of lost men m'avait beaucoup plu. 
J'ai toujours cette nette impression que le chromosome Y est un catalyseur anti communication, qu'il me manque cette saleté de décodeur
Je ne suis pas la seule à essayer de comprendre, ou à rester là les bras ballants, pendant que la chasse au mammouth bat son plein, que l'homme part au Guatemala en oubliant son téléphone portable, part soigner son canari en Malaisie (les meilleures cliniques, paraît il) ou courir la gueuse dans un autre quartier (moins glam' mais néanmoins bien plus probable). 
Un jour on reçoit plein de gentils messages avec des guirlandes de fleurs. Un jour ce sont des messages qui n'ont pas d'utilité intrinsèque. Un autre ce sont des messages envoyés par les neurones dont il dispose entre les jambes. J'aime particulièrement ce fiancé, qui, dans un souci de transparence, envoie un message pour dire coucou je passe l'aspirateur. Magnifique. Moi je suis en train de m'épiler pis après j'ai atelier macramé. Et dans la foulée, la vague de chaleur aidant, l'homme se sent pousser des hormones (oui moi j'appelle ça des hormones) qui lui donnent envie de grimper au rideau. Dans la foulée de je passe l'aspirateur, j'ai donc droit à j'ai envie de te prendre sur le canapé. C'est flatteur, certes, mais s'cusez moi, j'ai du louper trois chapitres, il me manque ce qu'on appelle communément une transition, et, non, passer l'aspirateur n'est pas considéré comme une forme de préliminaires, même si ça peut être très sexy un homme qui fait le ménage (mais ça marche mieux en version nu avec un plumeau qu'en survêt et pourvu d'un aspirateur). 
J'ai aussi sous le coude le modèle qui m'explique par le menu son planning de déplacements pro pour les trois prochaines années en râlant (je suis contente d'avoir des nouvelles pourtant) mais qui ne sait toujours pas que je me suis pété le pied, par exemple, parce qu'il a eu 2/20 au cours d'empathie et que son quotient émotionnel est en phase d'étude par un groupe de chercheurs brillants (Dans un très bel opus intitulé Discussion sur l'absence de quotient émotionnel sur le mâle adulte).
J'ai évidemment le modèle qui envoie trois textos par minute, puis seulement deux, puis un demi, puis qui doit avoir mal au pouce, parce qu'il texte plus du tout, sans doute parce qu'on capte mal, dans le Pacifique, depuis le ventre d'une baleine. 
Je finis donc par m'interroger sur l'existence d'un cimetière de chéris perdus. On sait pas bien si c'est un mythe ou une réalité, mais on a bien ce sentiment que l'homme est allé se cacher pour soigner ses blessures ou courir la gueuse ailleurs mais quoi qu'il en soit, a plus. 
Jusqu'au jour où des ethnologues découvriront une immense garçonnière où paissent paisiblement les fiancés perdus qu'on croyait ensevelis sous une pile de dossiers ou bouffés par des plantes carnivores. Ils trouveront probablement ceux qui nous gardent sur le banc de touche (sex friend mode), ceux qui s'emmerdent (tiens si j'envoyais un message qui sert à rien) et ceux qui se cachent derrière une feuille de bananier. 
Mais pour l'instant, ce cimetière reste un mythe. Par contre le fiancé qui se volatilise dans la nature, lui, il fait bien partie de nos réalités. 

mardi 16 juillet 2013

On ne m'y reprendra pas

J'ai déjeuné avec A. la semaine dernière.
Je reformule : j'ai accepté une invitation à déjeuner de A. 

J'y suis allée en mode why not, en me disant que s'il ne se pointait pas, il pouvait aller rôtir en enfer pendant les 50 prochaines années, vu que la dernière fois j'avais pas exactement adoré
Donc je réserve une table en terrasse et j'y vais, armée de lunettes de soleil que je ne compte pas retirer, et aussi d'un livre, parce que si je finis seule, au moins j'aurai de quoi bouquiner. 
Donc, j'arrive. Il est déjà installé quand j'arrive, et il me sourit, et j'ai beau me dire qu'il y a plus d'un an que j'ai fait une croix dessus parce qu'il m'a piétiné le cœur, ce sourire là est toujours ravageur. Raison de plus pour garder mes lunettes de soleil comme écran de protection presque total. 
On discute, de tout, de rien, de la pluie, du beau temps, je suis extérieurement à la fois pimpante, calme, gentiment taquine (meaning I don't care... too much), en un mot, détachée. 
La phrase qui brûle mes lèvres et brûle les siennes, que je ressens à ses hésitations, sous couvert de que deviens tu est tu me manques, tu sais. A la place, Tu as l'air en forme, ça me fait plaisir de te voir. 
Et je le dévore des yeux, bien à l'abri derrière mes verres fumés, les bras résolument croisés quand je n'ai pas de fourchette dont je peux m'armer, bouclier dérisoire à l'adversité de la vie, et je respire calmement en me repassant en boucle tout le mal qu'il m'a fait pour ne pas tendre la main par dessus la table et ne pas replonger comme une junkie. Avec l'envie réprimée de caresser ce bras là, de sentir sous ma main la courbe de cette épaule que je connais par cœur. 
On se quitte après un déjeuner en terrasse, il part à gauche et moi à droite au bout de la rue et c'est tant mieux, je ne me retourne pas, je ne veux plus de ce mal là, et je suis finalement, je crois, soulagée que les mots retenus n'aient pas franchi mes lèvres. 
Plus d'un an après, cet homme là me retourne encore l'esprit, et l'instant d'un déjeuner, je me suis débattue en pleine rue. 
Never again. 

lundi 15 juillet 2013

Tombée du lit

J'ai rêvé la nuit dernière que j'étais enceinte. Après un moment de doute et de suspicions, je faisais un test de grossesse qui s'avérait positif. Truc étonnant, puisque, in my life, je n'ai jamais même approché le comptoir d'une pharmacie avec en tête l'idée d'acheter un machin pour test. 
Se posait ensuite la question dans mon rêve d'une boutonneuse en goguette de 15 ans : qu'est ce que je vais dire à mes parents (Ouais je sais. En fait nan, je sais pas pourquoi c'est l'approbation de mes parents qui comptait à cet instant T).
Mon esprit endormi s'est ensuite perdu dans les circonvolutions de et maintenant je fais comment, par où je commence, ce qui m'a paru des heures et des heures, avant finalement d'avoir une petite épiphanie personnelle trois minutes avant la sonnerie du réveil (âmes sensibles s'abstenir) : tu n'es pas obligée de le garder
S'en suivi quelques secondes de réflexion onirique (littéralement) sur le bien fondé de l'acte et ses répercussions psychologiques avant que le réveil ne me tire des limbes assez violemment certes, mais ce réveil fut des plus merveilleux : pas de test, pas de problème, rien, que le bonheur d'être seule et de m'aller affronter l'haleine de hyène du chien heureux de ne pas avoir été abandonné pendant la nuit. 
Le pourquoi du comment mon subconscient en est arrivé là me dépasse et je ne sais pas si j'ai vraiment envie de creuser... 

vendredi 12 juillet 2013

(En)Fin de semaine

1. La chasse aux terrasses est ouverte ! J'ai passé cette semaine du temps au téléphone pour trouver une table à réserver dehors, histoire de profiter de mes lunettes de soleil jusqu'au bout. Si c'est facile au déjeuner à côté de mon bureau (dans une rue semi piétonne au soleil, un vrai petit air de vacances), c'est déjà plus compliqué le soir, à 20h30 quand tout Paris a eu la même idée. J'en sors victorieuse, mais un chouia cabossée par l'affaire. 

2. Diantre que les parisiennes peuvent fumer. Je ne sais pas si ce prétexte leur permet de reprendre deux fois du dessert parce que la clope ça t'empêche de grossir, mais oui, je veux bien croire qu'en phase terminale de cancer du sida du poumon goudronné, tu es plutôt maigrichonne. Moi, en attendant, j'ai le cheveu qui crie à l'outrage et j'ai plus qu'à sauter à nouveau dans une douche. 

3. Heureusement ma terrasse est, elle, 200% non fumeuse, et je l'aime. Plus les tables voisines sont assez éloignées, ce qui permet des brunchs le week-end et des dîners la semaine. 

4. Étrangement, les petits copaings sont plus enclins à se traîner jusqu'à chez moi et de passer le périph' sans hyperventiler en plein été, à l'appel du rosé, que quand 15 cm de neige recouvrent tout Paris. 

5. Bon en fait à la Comédie Française, c'était L'Ecole des Femmes et non Les Femmes Savantes. Et c'était bien.  

6. Soleil. Petit plaisir de fin de journée, comme en rentrant de l'école, quand on balançait son cartable pour aller jouer. Transposé à 2013, cela donne balancer mon sac à main, déplier la chilienne et chausser mes lunettes de soleil. 

7. J'ai toujours l'impression que je vais passer mes week-ends toute seuuuuuule et finalement mon agenda se remplit assez vite, jusqu'au point ou je dois décliner des sorties. J'ai une vie compliquée. Je pleurniche quand j'ai rien de prévu et je grogne quand j'ai même plus le temps de m'étaler de la crème solaire sur les épaules. 

8. J'ai toujours envie de chaise longue. Si possible avec le clapotis des vagues, et sans les mômes des voisins pour me transformer en croquette de sable. 

9. Je regarde le bidule sur mon bureau et je continue à me demander : ami ou ennemi ? La lutte continue et je suis loin, très loin d'être convaincue. 

10. Si à défaut de clapotis des vagues (voir point 8) je pouvais avoir la grasse matinée avec le soleil mais un peu de nuages quand même pour pas avoir trop chaud, pas trop de vent pour sentir le soleil mais un peu quand même pour le plaisir de sentir une brise, la campagne sans les bestioles mais avec le boulanger au coin de la rue au pied de la station de métro Trocadéro, je serais comblée. Dans l'intervalle, je dois composer avec la vraie vie et je râle, donc. 

jeudi 11 juillet 2013

La chaise longue

Je suis physiquement fatiguée par la somme de boulot à abattre dans une journée, c'est l'été et les gens devraient être plus cool mais en fait non. Je ne sais pas si c'est l'effet crise, énervement de la dernière ligne droite avant le bikini, la résultante d'un régime trop strict qui leur donne envie de mordre leur prochain : y'a des baffes qui se perdent, en tout cas. 
J'ai des envies de terrasse, de limonade à siroter en regardant déambuler les badauds, à l'abri derrière mes lunettes de soleil. De magazine à pubs ou de bouquin pas trop prenant mais juste assez, dont on lit encore un chapitre avant de piquer du nez sur une chaise longue, à l'ombre d'un arbre dont les feuilles bruisseraient doucement.
J'ai envie de faire la planche dans une eau turquoise, pas trop fraîche siouplé, et de sable qui colle sur la peau. De traces de sel dont je suivrais le motif, perdue dans mes rêveries. 
Et, étrangement, là tout de suite maintenant, j'ai même pas envie de l'idée de partager mon été avec un fiancé tout neuf. Nan. Demain j'aurai peut-être changé d'avis mais ce n'est pas le cœur du débat du jour.
J'ai envie aujourd'hui de paix intégrale, de calme et de sérénité, loin du téléphone qui sonne tout ce qu'il peut sur mon bureau et des emails de relance qui n'arrêtent pas de pleuvoir.
A cet instant présent j'ai envie d'être seule avec quelques glaçons en train de fondre dans mon verre, les cigales, et ma chaise longue. 

mercredi 10 juillet 2013

Les heures bleues

A l'abri des regards derrière des jalousies, un corps à corps brûlant qui crépite dans la chaleur des nuits de juillet. On joue beaucoup mais on ne se cherche plus, on s'est trouvé. Grain de peau frémissant sous une caresse ou corps alanguis, murmures du bout des lèvres au bord velouté de ton oreille, on s'endort encore emmêlés, rafraîchis par la brise nocturne, un sourire qui se dessine et se devine dans l'obscurité, quand au moindre effleurement tout peut s'embraser à nouveau dans l'instant, dans la touffeur de ces nuits de juillet. 

mardi 9 juillet 2013

Virement de bord

Je viens de craquer. 
Il était beau. Il était fidèle. Il tenait dans ma poche. Il avait une qualité d'écoute fantastique. 
Suite à l'utilisation énervante d'un bidule millésime 2008 (courir de prise en prise devient usant pour truc censé être portable et non transportable), j'ai bisouté avec application le machin avant de l'éteindre pour en retirer la carte SIM, je l'ai longuement couvé du regard avant de le mettre dans sa boîte avec soupir à fendre l'âme. 
Pour faire simple : j'ai changé de téléphone. 
J'ai longuement étudié aussi les offres des différents fournisseurs mais comme je suis rien qu'une radine et que j'ai un forfait chez Free à zéro euros toutes taxes comprises, l'achat d'un machin qui fait cafetière et avec lequel on peut accessoirement téléphoner m'avait sacrément freinée. Mettre 500 Euros dans un truc qui vous relie au monde et vous bousille le cerveau à coup d'ondes nocives, ça calme. Ca, plus l'effet de dépendance
Faut avouer que j'ai une love-hate relationship avec mon téléphone. M'énerve quand il sonne et que je suis pas à côté, m'énerve quand il sonne pas et que je suis à côté. M'énerve quand je reçois un texto de quelqu'un qui me fait ni chaud ni froid, m'énerve quand j'en reçois pas, etc. L'est ben pratique (avé l'accent) mais sacré fil à la patte, bordel. 
Mon gentil chef m'a proposé un chouette téléphone intelligent et le portage de mon numéro privé pour ne me balader qu'un téléphone dans mes affaires, mais ça voulait dire alors, toujours joignable, vu que c'est aussi le perso. Tentation de se faire payer son forfait de téléphone illimité, internet inclus et décaféiné en option, mais j'ai résisté. 
C'est donc sur mes propres deniers que j'ai investi dans un nouveau bidule. Donc, il sonne, il fait GPS, café, armoire à glace, il envoie des textos et il en reçoit aussi, il prend des photos, il fait réveil et des fois il me gonfle, aussi. 
Bienvenue dans le troisième millénaire. 

vendredi 5 juillet 2013

(En)Fin de semaine

1. Le vendredi, en juillet tout est permis (?) y compris se pointer au bureau avec une heure de retard, à condition d'avoir gentiment prévenu les RH avant. Mais sans plus d'explication que je vais être en retard aujourd'hui. J'aime bien. 

2. Le beau temps est là, lunettes de soleil obligatoires et déjeuner en terrasse de rigueur. Le plus dur ? Réussir à retourner au bureau après, et à l'heure, faudrait pas non plus trop abuser. 

3. Ce soir, anniversaire d'une copine. A 15 minutes en scooter contre un bon 40 minutes en métro et l'excuse parfaite pour ne pas passer pour la boit-sans-soif de service, double effet kiss cool, réveil fraîcheur garanti le samedi matin, sans que ça pique les yeux. 

4. Demain soir, Comédie Française avec une autre copine. Un peu de culture dans ce monde de brutes, I like that. Les Femmes Savantes, un bon classique. 

5. J'étais inspirée cette semaine pour écrire, écrire et encore écrire. Parce que ça fait un an que je suis là à Paris. Parce que j'ai du mal avec les gens qui ne communiquent pas ou pour lesquels j'ai définitivement besoin d'un décodeur et aussi pour tous nos petits mensonges plus ou moins anodins.

6. Pour les parisiens en manque de campagne, on peut maintenant faire installer sur son balcon un petit poulailler. Je vous souhaite bon courage, les gars, surtout pour le nettoyage, la poule étant un animal particulièrement stupide, je passe mon tour et je préfère continuer à bêtement acheter mes œufs bio au supermarché. 

7. Envie de glandouiller sur ma terrasse, lunettes de soleil ad hoc, et d'y faire une sieste merveilleuse. Peut-être avec un peu de crème solaire, du coup.

8. Beau ciel, lagunes polies et silencieuses où j'ai rêvé le beau... L'exposition Felix Ziem est fantastique. Je ne saurais que trop la conseiller. Je ne connaissais que pouic de ce peintre et c'est dommage, il mérite les honneurs qu'on lui fait aujourd'hui au Petit Palais. 

9. Le Festival de Jazz d'Enghien (merci Monsieur Barrière) était juste un truc fantastique. Mélodie Gardot avait une voix magnifique, mais Sandra Nkaké aussi, avant de céder la place à Chic. Sur fond de soleil couchant sur le lac, une soirée fantastique dont je me souviendrai longtemps. 

10. Bruncher entre copines sur une terrasse au soleil est une très bonne idée pour s'occuper calmement un dimanche. A coup de piapiatage, à condition de ne pas parler trop fort pour ne pas affoler les voisins en racontant trop fort... 

jeudi 4 juillet 2013

Décodage

Que dire de ce fiancé qui visiblement ne va pas se flinguer si je rappelle pas ? Je suis toujours à mariner les arcanes de la communication. Oui, ça me travaille, j'aime comprendre la vie, le mouvement des planètes, ce qui fait bouger le cul des Andalouses, et pourquoi l'homme vire de bord sans prévenir, et paf, je me tape la bôme dans les dents. 

Ouèèèèèèè un texto ! Ah ouais, effectivement, l'homme s'est au moins foulé l'index droit en écrivant salut ça va moi je suis crevé je vais me coucher et je t'embrasse. Grave. Va dormir, va chercher tes neurones, et rappelle moi quand tu auras résolu la quadrature du cercle. 

Décodage ? Décodage

Bon, au fond je suis pas complètement stupide non plus, hein. Je sais bien que j'ai envie de lire Rhaaaa tu me manques trop, j'arrive
Et que même sous couvert de vernis social, ça ne se traduit pas par chuis crevé, on s'appelle, on se fait un masque
J'ai juste envie d'y croire très fort, parce que dans mon monde de petite fille, l'important, c'est les premiers instants, l'éblouissement de la rencontre, le coup de foudre, la godasse perdue et rapportée par le prince charmant qui s'est tapé tout le royaume avant de nous retrouver, puis l'amour éternel sans les mycoses (rapport aux trois cent douze greluches qui ont essayé ma ballerine avant de me la rendre). Entre la rencontre et l'amour éternel - ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants (et des accouchements sans douleur, donc) - il n'y a qu'un battement de cils. 
Donc quand j'ai battu des cils pendant trois semaines, reste plus qu'une explication qui s'impose d'elle même: parti occire le dragon, le fiancé tout neuf s'est fait rôtir en route. Le fait qu'il ait pu changer d'avis ou croiser une autre princesse en détresse (avec des plus gros seins, cela s'entend) me passe certes par l'esprit, mais je n'ai pas envie d'y croire... 
Je sais pourtant, instinctivement, que ça sent le roussi, rapport au rôtissage des cheveux et de l'armure du chevalier pas si preux que ça, vu qu'il aurait pu me dire salut ciao
Mais le chevalier dont une partie de l'anatomie est définitivement attrophiée par des années de galop à cheval sans selle préfère me garder sur le banc de touche, au cas où Samantha-les-gros-seins soit déjà occupée quand l'envie lui prend un soir de pleine lune. 

Alors pour le décodage, je vais faire simple, môssieur. Quand je t'écrirai non, ça voudra pas dire peut-être si tu insistes beaucoup, hihihi, ou encore avec des fleurs et trois litres de larmes de dragon noir. Ca voudra juste dire non, merci, je suis passée à autre chose

mercredi 3 juillet 2013

Petits mensonges entre amis

1. J'arrive ! Je sors du métro (écrit avec le nez alors que je me repoudre le mascara une dernière fois dans la salle de bain en enfilant un pull avant de partir).

2. Ça va. J'ai passé une suuuuper soirée. Je n'avouerai jamais que j'étais recroquevillée dans le canapé avec le chien en regardant un mélo, je préfère dire que j'ai une sale tête parce que je suis sortie jusqu'à une heure indue. 

3. La dernière fois ? Il y a deux jours mois, à peu près > c'est le moment de trouver un truc pour recentrer le débat, aussi. 

4. Mais siiiiii, il va quitter sa femme, son canari, et son canapé pour tes beaux yeux. Et te construire un pavillon en Sologne, avec monospace en option, ou t'emmener sur la Lune, c'est comme tu veux. Il n'a juste pas encore appelé car il veut te faire la surprise. 

5. Rhoooo fallait pas, c'est super joli, nan vraiment. Bon, c'est quoi exactement ? Ah oui, je vois pas du tout. Ca sera top pour descendre les poubelles / ca sent super bon / ce sera super beau sur mon étagère / je vais faire attention, ça serait dommage que ça casse. 

6. J'adore ta mère. 

7. Non, je t'assure, cette couleur te va parfaitement. (Elle fait ressortir ton teint d'endive à ravir, et le mauve s'accorde parfaitement à la couleur de tes cernes)

8. C'était sympa, oui, on se revoit, appelle moi (mais si tu oublies, je ne me trancherai pas les veines). 

9. Ahhhh j'avais oublié mon téléphone, et pis il était en silencieux, je ne vois ton message que 45 jours après que tu me l'aies laissé, tu m'en veux pas de t'avoir zappé avant ? 

10. Non maman, je rentre pas tard. D'ailleurs en fait je sors même pas ce soir (escarpins déjà aux pieds, trépignant devant la porte). 

mardi 2 juillet 2013

Ça s'arrose

Le concept du quart d'heure de sincérité dont je rêve n'a pas pris une ride. Contre partie de la politesse, difficile parfois de dire aux copines ce qu'on a vraiment sur la patate pour elles, pour nous. 
Très détachée, dire que, boaf, c'est pas grave s'il rappelle pas, ce fiancé tout neuf qui est plus fort qu'Houdini - il a réussi à disparaître de la circulation sans laisser plus qu'un courant d'air dans ma chambre. Alors qu'au fond, on a envie de se rouler par terre en tapant des poings, un bon gros caprice comme quand, gamine, on aurait voulu ce doudou si mimi dans la vitrine, Barbie divorcée, ou de la barbe à papa à la fête foraine. 
On se console sur les prises de guerre - celui qui a oublié une bricole qu'on ressortira plus tard comme un trophée sur un tableau de chasse. 
Et pendant ce temps, les copines sont là. 

Meuh si il va rappeler en rentrant du Guatemala dans trois ans. 
C'est sûrement son canari qui fait une rechute. 
Ouiiiiiiiii il va quitter sa femme et ses trois enfants tout neufs pour tes jolis yeux

Ça rassure comme un pansement avec des petites fleurs, c'est doux comme une bande de cire qu'on vient de poser sur sa gambette, mais le pansement comme la bande de cire, à un moment, il va bien falloir le faire sauter. L'arracher violemment, d'un coup, ça y est, c'est fini. Pleure un bon coup et passe à autre chose. 

Nan, c'est un crétin, il vient de se tirer au Guatemala pour ne pas t'avoir dans les pattes. 
Nan, son canari n'a pas de patte arrière droite platrée. 
Naaaaan, il n'aura jamais les couilles de quitter Madame

Mais à mots couverts, parfois, on trouve la copine qui trouve le juste mot entre les deux, qui même au téléphone me prend dans ses bras pour une embrassade qui remonte le moral, allez, on est bien à piapiater entre copines... 
Celle qui est là quand ça va pas et aussi quand ça va, c'est si rare, ça s'arrose. 

lundi 1 juillet 2013

Walking on sunshine (un petit peu en tout cas)

C'est drôle comme on avance dans la vie. 

Il y a un an, je n'étais jamais montée sur un scooter, et aujourd'hui je sillonne Paris sur ma pétrolette rouge.

L'an dernier à la même époque, j'étais quelques jours dans la capitale et je cherchais un appartement. Je venais tout juste de signer un nouveau contrat de travail, et j'avais beau faire la fière, je n'en menais pas bien large. Je venais de balancer un coup de pied dans les fondations de ma petite vie pépère et de décider que j'avais envie d'autre chose, de claquer une porte sans savoir ce que j'allais retrouver après, façon Alice au pays des merveilles dans la salle aux milles portes. Et après, quoi ? Après, six mois plus tard, j'avais déjà relevé vaguement la tête hors de l'eau, au lieu de faire de la brasse coulée en apnée, et c'était déjà un peu plus mieux sans être merveillissime, mais c'était déjà un petit pas.

Je me faisais ces réflexions hier soir, en prenant un verre dans le patio feutré d'un grand hôtel, au milieu de plantes exotiques, en plein cœur de Paris mais si loin de son concert pétaradant d'embouteillages du dimanche soir et de va donc, eh suivi d'un substantif tellement coloré qu'il en pique les oreilles. 

J'apprends à aimer Paris. 
Bizarrement, ça marche mieux en dînant dans un jardin qu'en plein milieu de l'avenue de Clichy, coincée derrière un bus au milieu des travaux. Je suis plus positive quand je suis en train de buller sur ma terrasse, occupée à préparer la rente de mon dermatologue, qu'un lundi matin au bureau après avoir fait floc floc 10 minutes sous une pluie battante, même si c'est très vivifiant. Et c'est plus facile aussi quand je regarde le calendrier, qu'on est le 1er juillet et qu'il me reste trois semaines avant d'être en vacances plutôt qu'en novembre quand il fait 5 degrés et qu'il fait nuit à 17 heures... 

Donc, dans trois semaines, les vacances. Et les choix cornéliens qui s'en suivent : je prends le maillot de bain bleu, le rouge, ou les deux ? Et est ce que j'ai de la place pour prendre toutes ces petites robes aussi dans ma valise ? 
Dure, la vie, ces temps ci...