jeudi 28 février 2013

L'ennemi de la célibataire

L'ennemi public numéro 1 de la célibataire, c'est cette saloperie de bidon de débouche-évier que, même debout dessus, je n'arrive pas à ouvrir. C'est l'araignée et l'ampoule à changer. Le pot de confiture tout neuf. C'est cette saleté de vide. Le manque d'épaule contre laquelle se lover sur un canapé, le plat de pâtes qu'on mange toute seule sans personne avec qui se marrer devant le navet du dimanche soir, le fond du lit tout froid sans rien pour réchauffer les pieds froids (enfin si, mais bon, les chaussettes et la bouillotte, sur une cote de glam', c'est même pas mettable tellement c'est hors concours). 

Je me plains pas outre mesure, loin de là, et je ne regrette pas d'avoir claqué une porte pour me retrouver toute seule à Paris. Mais quand frappe le blues du dimanche soir (ou parfois du jeudi midi, ça arrive aussi à des gens très bien) j'ai envie de hululer à la lune façon Bridget Jones. 

C'est difficile, oui, de vivre toute seule quand on a partagé des années de vie commune. On commence par les youhouuu je peux regarder un film de fiiiiille et me tartiner un truc vert improbable sur le visage tout en faisant mariner mes petons dans une bassine pour me faire une petite pédicure home made, youhouuuu dormir en diagonale et sortir quand je veux. 
Un peu comme quand on a eu le permis de conduire, qu'on a quitté le nid familial douillet en disant, han trop bien, l'indépendance. 
Ouaip, la belle indépendance du lundi matin au vendredi soir, passque le samedi, je ramène mon linge à laver à môman et que, quand même, c'est chouette quand elle cuisine (Un peu de blanquette ma puce ? Je t'aime, môman). 
Pis un jour, on se rend compte que, ouaip, on est bien tranquilou mais surtout, on partage pas grand chose avec son oreiller ou sa téloche, et que ça serait pas mal, une épaule contre laquelle râler etc. Jamais contente.

C'est dur de réapprendre à vivre toute seule, pour soi, se faire plaisir, se lever le matin sans planning et se dire qu'on va se faire des choses chouettes, que ce soit larver sur son canapé avec application (c'est plus dur qu'on ne le croit) ou grimper en haut du Mont Fuji en moins de trois heures et douze minutes (c'est plus dur qu'on ne le croit aussi). 
Réapprendre à aimer la vie, les petites choses de tous les jours. Noter tous les jours, mentalement pour les feignasses comme moi ou sur un carnet pour la postérité, les petits trucs chouettes qu'on a fait. Aller voir cette pièce de théâtre, toute seule, choisir cette jolie table qu'on n'aurait jamais achetée avant parce que chouchou-doudou n'aimait pas alors qu'on adorait. 
Etre fière de soi quand on a réussi à changer cette saleté d'ampoule à baïonnette (oui, ces merdes existent encore), et quand le pot de confiture fait cloc, quand on a réussi à trouver un bidule pour faire levier là ousqu'il faut. Et pour le destop, vous je sais pas, mais moi j'ai trouvé : j'appelle un copain ou je vais faire les yeux doux au voisin. Et j'en suis fière, oui.

mercredi 27 février 2013

Stayin' alive

J'ai zappé ma liste du vendredi cette semaine à force de courir au bureau. Depuis lundi, c'est un peu moins rude mais c'est un creux entre deux vagues. J'ai le plaisir de ne pas voir le temps passer quand je suis au bureau, certes, mais aussi le contre coup : des petits moments de panique faute de réussir à faire touuuut ce que je voudrais dans les délais impartis (même joueur joue encore). 

Je n'ai pas de nouvelles du gentil garçon et c'est bien dommage. Je n'ai pas répondu à A et c'est tant mieux. Oui, passqu'il m'a envoyé une réponse, façon "tou è la meilleure, yé tout dé souite pensé à toua". Y cause pas comme ça en vrai, mais ça sonnait comme un parrain de la mafia en période électorale, bref, l'arnaque à plein nez, la proposition indécente au bout d'une phrase. Et alors là, en terme d'envies, pfff, je me dégonfle d'avance comme un ballon de baudruche. M'en fiche. Na. 

J'ai une jolie petite cure de vitamine S dûment complétée (huhuhu) et une bonne forme, sauf depuis ce matin où j'ai très mal à la gorge mais je me soigne. Faut que je soigne, de toute façon, la semaine prochaine je vais quelques jours en Italie. Mais pour mon travail, sinon ça serait trop beau. J'ai le vague espoir de croiser un peu de mozzarella burratta entre deux rendez-vous, avec juste un filet d'huile d'olive dessus et un peu de gros sel... 

mardi 19 février 2013

A la recherche du prince charmant

Je ne suis pas la seule, loin de là...
(et comme dit l'autre "c'est tellement vrai").

lundi 18 février 2013

Incurable

Je suis majeuse, vaccinée, je remonte mes chaussettes et je dis bonjour à la dame. Je suis capable de déménager toute seule comme une grande et d'aller m'installer dans une ville inconnue, d'y rester quelques années puis de reprendre mes clics et mes clacs et aller m'installer ailleurs, dans une ville que je ne connais pas plus, où j'ai comme une grande fifille trouvé un job, un appartement et des meubles à mettre dedans. Je colle mes timbres bien droits et je ne dois rien à mon banquier. Je sais faire une lessive de pulls en laine sans me retrouver avec une cargaison propre taille 8 ans après une heure et demie en tambour. Je sais fabriquer des pâtes fraîches et des étagères en bois avec mes blanches mimines, et même utiliser une perceuse, peindre des murs et recharger une batterie de voiture : McGuyver, à côté de moi, c'est une tapette.

Mais il suffit qu'un beau jeune homme s'intéresse à mon cas, même amicalement, en me faisant un sourire au passage et hop, j'ai huit ans et demi, je deviens rouge comme une pivoine, je fais des phrases qui n'excèdent pas sujet-verbe-complément (et encore, pas toujours dans l'ordre) ou bien je me mets en mode "on est des potes, raconte moi ta vie" et après ça, j'ai envie de me taper la tête contre les murs quand l'homme en face commence à me raconter qu'il vient de rencontrer une super nana avec force détails. Voire mon esprit, dans un sursaut d'aventure, se dit "j'va lui dire-euh" et je tombe à plat comme un soufflet à la sortie du four parce que l'autre en face, y m'a pas vue venir et il me dit "je préfère qu'on reste amis" et j'hésite entre des pulsions meurtrières et suicidaires. Quand enfin j'ai fini de me ramasser à coup de petite cuillère, et que je vais mieux, je relève la tête et je tombe sur un autre sourire ravageur : c'est reparti mon kiki, un tour de manège gratos pour la p'tite dame.

Étonnement, dans d'autres situations, je garde le cap, je n'ai même pas besoin de respirer un grand coup pour avoir l'air stoïque, et je voltige de quatre heures en happy hour en trouvant ça normal, dissociation complète des envies de mon corps et de mon coeur, comme si j'avais réussi à créer un barrage mental en me disant, là, si tu tombes, ma cocotte, tu es cuite en croûte de sel. Et je continue à avancer en funambule, le sourire aux lèvres. Je fais des phrases compliquées et je rêvasse, mais je reste bizarrement très lucide. Peut-être parce que justement, je sais que c'est bien, c'est chouette, c'est doux, c'est smurf, mais il n'y a pas d'essai à transformer, pas d'enjeu. 

Quand mes sens se mettent en tête qu'il y a un enjeu, je me prends les pieds dans la corde raide, et je m'étrangle un peu toute seule au passage. Si jamais vous voyez un preux chevalier qui s'ennuie faute de dragon à aller occire, vous serez gentils de lui indiquer ma direction avant que je ne vire au bleu. Un grand brun si possible. Merci beaucoup. 

vendredi 15 février 2013

(En)Fin de semaine

1. J'ai eu un super dîner de St Valentin hier. Foie Gras. Fondue au chocolat. Discussions agréables, sur canapé, très confortable. Avec une copine

2. J'ai découvert grâce à la copine en question un super blog que je vous conseille aussi, du coup : The Single Experiment. C'est en french dans le texte donc no panic. Je subodore que c'est écrit par un homme (mais je peux me tromper), c'est un chouia grinçant, très ironique, et un bel écho au blog d'un odieux connard que j'aime aller lire ici et là quand je suis trop feignasse pour aller au cinoche. 

3. J'ai passé un week-end top, loin de Paris, et c'était bien. Et je vais le refaire. Parce qu'entre copines, c'est quand même pas mal du tout. Et d'ailleurs je dirais même plus : ça s'arrose. Elle sait... 

4. Je pense que j'ai fait fuir le gentil garçon en lui proposant qu'il m'invite à dîner. Un peu trop cash ? Un peu trop clash. Si en 2013 on ne peut pas dire (subtilement) à un homme "Tu me plais" en battant des cils, alors quoi ? On attend Roméo en tricotant sur Facebook ? Si c'est le cas, tant pis. 

5. J'ai répondu à A, grosso modo, tu es bien gentil mais je ne suis pas ta maîtresse (d'école). Il m'a répondu (siiiii, un truc de fou, il m'a répondu) mais tu es une fille top et c'est pour ça que je te demande, et tout. Mouif. Genre il y a un an quand j'étais folle et amoureuse je lui avais proposé un peu la lune. Depuis, j'ai révisé mon offre et je lui proposerais à peine Vesoul. Mais dans sa tête d'homme, rien n'a varié d'un iota, je suis visiblement cette petite chose prête à accourir à un claquement de doigt pour lui sauter au cou ? L'homme est décidément un étrange animal. 

6. A force de dire que j'aime l'happy hour (mais la version sans alcool, la fête est plus folle), on commence à me prendre pour une pochetronne et on vient de me proposer un défi alcoolisé. Ça devient délicat d'expliquer que mon concept vitaminé n'a rien n'à voir avec des verres à tarif préférentiel. 

7. Il n'y a plus de nutella à la maison ! Fallait bien que ça arrive un jour. Mais le pot aura tenu presque deux semaines après la soirée crêpes, un vrai petit miracle. 

8. J'ai accepté une invitation à aller au cinéma ce soir et je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée. En mode, merci de garder *ta* main sur *ta* cuisse, thanks a lot. A suivre. 

9. Mes parents trop gentils m'ont envoyé un petit colis avec des avocats et de la charcuterie. Petit effet "je suis en colo et la bouffe est pas bonne" en arrivant au bureau. Like it. Totallement régressif. 

10. Je bois du thé vert au safran grec, qui est juste un truc mortel, et là, je vous parle même pas du chocolat au gingembre que je viens de dégoter... 

jeudi 14 février 2013

L'amour avec un grand A

Aujourd'hui c'est la fête de l'amûûûûûr, des amoureux, du chocolat, des fleuristes et des restaurateurs. C'est la fête de la loose et du nutella, du vin et du bain moussant, de Bridget Jones et des bergers allemands (qui, c'est bien connu, dévorent toutes les célibataires un soir de pleine lune).

Dans une autre vie, gaillardement, je bataillais pour trouver ze resto romantique, regarder l'homme dans le blanc de l'oeil et me saigner pour payer ce repas très bon mais hors de prix dans un restaurant où tous les petits couples battaient des cils entre deux bouchées. 

Ce soir, je dîne avec une copine, foie gras et fondue au chocolat, pas très diététique mais on s'en fout, histoire de changer d'air, de faire un pied de nez à cette fête qui nous mine un peu. On a beau se dire que c'est commercial-euh, qu'on est au dessus de ça, mon petit coeur à moi se serre un peu en croisant tous ces amoureux, sourire aux lèvres, qui vont dîner ensemble ce soir et s'offrir des roses rouges en souriant béatement. La dernière chose que je veux, c'est me retrouver toute seule en entendant à la radio des hymnes à l'amour dégoulinant de mièvrerie. Je me suis concocté une journée de rendez-vous et une soirée avec la copine, pour ne pas y penser, et me réveiller un 15 février pour reprendre le cours de ma vie, normale. 

J'aurai d'autres moments pour sourire et retrouver, aux heures bleues, la chaleur d'un corps, un igloo, une bulle de douceur, mais ce soir c'est la fête de l'amour avec un grand A et pas un petit q. 

mardi 12 février 2013

Chaque pot a son couvercle

Dans les méandres des sites où on se met en avant comme le dernier des produits pas encore soldés mais presque, je m'interroge sur le bien fondé du bidule et la publicité mensongère. 
Quand "quelques kilos en trop" veut probablement dire "je suis essoufflé en montant les escaliers", "solitaire" sous entend, je ne sors de ma tanière que pour me ravitailler, tel le Bernard l'Hermite, "j'aime le foot" se traduit probablement par "apporte moi une douzième bière, et grouille toi" et la moitié sont probablement morts de faim derrière leur écran, frétillants à point, prêts à sauter sur leur proie comme la petite vérole sur le bas clergé. Quand une fenêtre de chat s'ouvre et que de l'autre côté de l'écran, on se fend d'un "slt", j'ai pas envie. Si écrire deux lettres de plus arrache un effort surhumain à la personne en ligne, j'ai pas envie. 
On en vient à essayer de décrypter photos et descriptions comme on le ferait pour un appartement, et à lire entre les lignes. Ce recrutement est une épreuve psychologique qui me fait braire. 

Est ce que chaque potiche a sa plante verte ?

vendredi 8 février 2013

(En)Fin de semaine

1. Je pars en week-end ce soir ! Direction un ancien pan de ma vie qui me paraît aujourd'hui à des années lumières, un week-end avec une copine (ça s'arrose, elle comprendra), à bavasser et rigoler. It iz going to be fun.

2. C'est enfin vendredi ! J'aurai travaillé comme une dingue cette semaine. Avec des petits trucs très bien au milieu pour émailler, et tout. 

3. Et un week-end précédent hors du commun, qui m'a fait planer un peu et survivre aux affres, aux écueils de la semaine. Je ne sais pas quand j'en aurai à nouveau des comme ça mais c'est pas grave, je peux mettre ça dans mon petit panthéon personnel. 

4. J'ai reçu des nouvelles de A ! Si ! J'en suis tombée de ma chaise, et quand j'ai lu l'email, je me suis roulée par terre. Pour faire simple : Salut ça va, moi bof, tu peux m'aider à écrire une lettre de motivation ? Je t'embrasse et te vois bientôt à Paris. J'en suis restée un peu baba. Je pense me fendre d'une réponse qui dira grosso modo, Moi, je vais bien, merci, et mes tarifs de coaching personnel sont de 150 € de l'heure, hors taxes. Je peux aussi facturer au forfait en fonction des besoins. Les modalités de paiement sont 50% à la commande pour l'entériner, et le solde à complétion du dossier. Cordialement, Me, Myself, I. Des idées ? 

5. J'ai bien eu rendez vous avec le mon gentil garçon la semaine dernière. Depuis je n'avais pas eu de nouvelles. J'ai reçu un petit mot ce matin ! Petit rayon de soleil en arrivant au bureau. Je marche sur des oeufs pour ne pas le faire fuir tout de suite, y'm'plait bien. Mais quelque chose me dit qu'à la minute où je lui raconterai un peu ma vie, il va fuir quand même ? Je pense qu'il a un bon potentiel d'emmerdification de coccinelles

6. On m'a proposé candidement d'aller dans un club libertin. Tout aussi candidement, j'ai répondu non...

7. On m'a proposé d'aller boire un verre mardi soir. Très candidement, j'ai dit oui. Mais seulement après m'être fait préciser que l'endroit serait très classique et sans surprise. 

8. Je suis allée à un cours de gym un peu fou cette semaine et j'ai mal partout rien que d'y penser et de l'écrire. Re-aïe, d'ailleurs. 

9. Un pot de Nutella, vestige de la soirée crêpes de samedi dernier, me nargue depuis mon placard mais jusqu'ici j'ai su rester stoïque et je suis assez fière de moi, d'ailleurs. 

10. Je suis sans petit chien depuis hier soir, il est gardé pour que je puisse aller faire la folle en week-end. Ca m'a fait tout bizarre ce matin, c'était calme et je me suis levée plus tard, du coup, mais personne ne frétillait derrière la porte en couinant... 

jeudi 7 février 2013

Suffocation

Il franco-espagnol, il est un peu plus âgé que moi mais peut m'importe. Il a un sourire ravageur et des grands yeux qui me mangent toute crue. Je suis une midinette pendue à ses histoires d'artiste peintre. On boit un verre dans un petit café de quartier, on se cherche gentiment, il est clair que je lui plaît et évident qu'il me plaît aussi. On se quitte avec réticence, mais j'ai un dîner, il a une soirée. Je suis un peu pompette en partant et j'envoie un petit texto suggérant un second rendez vous.
Le lendemain, il me propose de partager un thé. J'ai un gâteau au yaourt et il a du thé à gogo, it's a date. Je vais naïvement, gaillardement chez lui. L'immeuble est joli mais son appartement est un revival des puces de St Ouen dans 40 m², où la porte de la cuisine ne peut même plus fermer tellement de choses ont été amoncelées devant et dans le couloir. En comparaison, j'ai l'impression d'habiter un jardin zen.
Il me saute presque dessus à peine la porte passée et je me débats pour m'en défaire, puisque j'ai du gâteau, puisqu'il y a du thé. Il a fait un cake qui résisterait à une attaque nucléaire dans trois cents ans tellement il est sec. Je me concentre sur le rooibos en essayant de trouver un coin de canapé propre pour y poser une demi fesse tout en me demandant si je peux décemment fuir après 20 minutes. Quand ma tasse de thé est finie, j'en reprends une autre et la tasse pleine a ras bord sur sa soucoupe dans mes mains sont un bouclier contre ses avances.
Je finis par m'armer de mon courage, et sous prétexte de rapporter ma tasse à la cuisine, je vais plonger dans mon sac pour regarder mon téléphone, rhalala, quel dommage, une urgence, je file.
Tu ne veux pas voir ma chambre ?
Certainement pas. Je ne suis pas morte de faim, moi, et je suffoque déjà.
Je file sans demander mon reste et je m'évapore. Quelques textos plus loin, il abandonne ses abordages et je suis ravie de ne lui avoir jamais donné ni mon adresse personnelle ou professionnelle. 

mercredi 6 février 2013

Fix me

Je suis dans l'étrange état de l'après, quand l'agitation de l'être, du corps, retombe lentement. Quand on plane doucement et que peu à peu, on redescend sous les nuages, dans la grisaille de la routine quotidienne. J'aime ces moments un peu fous, un peu hors du temps, où tout peut arriver mais tout glisse sur nous, peu importe les nouvelles, c'est avec zénitude qu'on les apprend. Je ne suis jamais aussi calme au bureau qu'après une dose de vitamines qui pulse dans mes veines. 

Je m'agite, pourtant, déjà un peu. Je feuillette mon agenda et je fronce les sourcils à savoir quand sera mon prochain fix. J'ai un peu cette impression, le plaisir est tel que je ressens le manque... Pas morte de faim, loin de la, juste une envie, qui pointe, qui revient, ici, là, au détour d'une conversation, un moment. Un déjeuner, un regard, un effleurement et tout s'embrase dans ma tête... Pas un besoin viscéral et l'impression que je vais crever sans, non, mais vraiment une envie, définie, tangible. Une gamine en moi qui trépigne comme le jour de son anniversaire, comme le matin de Noël : encore. Encore. ENCORE... Une envie palpable, dont je pourrais dessiner les contours avec précision, les yeux clos, et le sourire aux lèvres. 

mardi 5 février 2013

Une petite question siouplé

Tout ce que je voudrais demander quand je retrouve ce beau jeune homme pour boire un verre en tête à tête alors que je ne moufte pas, pour ne pas le faire fuire (tout de suite) mais que j'aimerais demander quand même. 

1. On se voit ce soir... t'avais rien d'autre à faire ou tu avais vraiment envie qu'on se connaisse ? 
2. Tu me plais. Et toi, tu es mort de faim ou je te plais un petit peu ? 
3. Est ce que tu considères, aujourd'hui, que tu as des problèmes existentiels, ou des séquelles irrésolues de ton enfance ? 
4. Tu bois, enfin je veux dire, euh, beaucoup ? 
5. Tu fumes. Oui mais genre, plutôt deux cigarettes par semaine ou trois paquets par jour ? 
6. Si je te dis demain, on part en vacances à l'aventure, tu viens ou tu repars en couinant que c'est pô possible ? 
7. Tu as une jolie fiancée ou tu es vraiment vraiment célibataire ? 
8. Tu réponds en général sous combien de temps à un email ? un texto ? S'il te faut plus de deux jours pour répondre, on va avoir du mal, tu sais.
9. Tu aimes cuisiner ? Faire la vaisselle ? Bonus : passer l'aspirateur ? 
10. Est ce que tu lis ? Des LIVRES avec des MOTS écrits dedans, hein. Pas Playboy-automoto-PCmag. 
11. Avec qui es tu parti en vacances l'an dernier ? Tes parents, ta soeur, ta copine ? 
12. Ton ex, tu en es proche ? Encore amoureux ? Tu la détestes ? Elle habite loin ? 
13. Test ! Si je t'envoie un texto "Help ! Viens vite!" tu fais quoi ? Tu m'appelles et tu me dis que tu accoures sur ton fier destrier ou tu me renvoies un texto pour demander pourquoi ? 
14. Est ce que tu sais emmerdifier une coccinelle ? 
15. Tuer une araignée à mains nues pour sauver ta belle en détresse ? 
16. C'est quoi, ta date de naissance ? Je voudrais le jour, l'heure, la seconde, la position des planètes et un bilan sanguin de tes parents, aussi.
17. Tu aimes danser ? Tu SAIS danser ? 
18. On peut tester tout de suite comment tu embrasses ? Ça nous évitera douze rendez vous supplémentaires si c'est pas ça du tout. 
19. Et sous la couette tu te débrouilles comment ? 
20. Je te fais peur avec toutes mes questions ? 

lundi 4 février 2013

Bouclier

Nous revoici déjà lundi, j'ai l'impression d'avoir cligné des yeux, on était vendredi soir, et me voilà à nouveau fidèle au poste, prête à batailler pour mes chers clients. 
Ce n'est que trop cliché mais si juste de voir le temps défiler à la vitesse de l'éclair quand on est bien, alors que les heures passent si lentement lorsque je tente d'éviter le feu du dragon. 
Douceur des heures de cette fin de semaine, si bien terminée. Un vendredi soir qui combina un bain brûlant, l'intensité des mélanges, la douceur de l'après, des pâtes fraîches et quelques fous rires bien placés, une combinaison que l'on voudrait décliner à l'infini, une drogue d'une intense douceur qui donne envie de replonger dans son igloo... 
Une grasse matinée et quelques croissants plus tard, buller quand il fait jour dehors depuis déjà si longtemps mais on reste là, à plisser les yeux de plaisir. 
Il y eut bien un samedi soir un peu fou, des crêpes à gogo et les murs qui tremblent au son de la musique, les voisins sourds ou indulgents, et quelques danses équivoques qui rendirent babas certains des convives. 
Il y eut bien un dimanche matin, remonter ses manches et redonner à l'appartement ses lettres de noblesse, un peu d'intendance avant de retourner se coucher pour quelques heures encore, loin du monde. 
Puis il y eut aussi l'indolence d'un dimanche après midi, un écran de cinéma qui rapproche et le goût de l'interdit, un petit nuage de douceur avant de tomber du lit un lundi matin. 
Ce matin, un bouclier de douceur vitaminée m'entoure et me protège des langues de feu. Je ne sais pas pour combien de temps encore, mais je plane un peu.