dimanche 31 mai 2015

Aller plus hauuuuuuuuuuuut (air connu)

Je reprends au pif des articles de l'an dernier, et je rigole. 
(Oui, j'aime toujours me relire, longtemps après, pour voir comment c'était) (peut-être est ce une des raisons de mon envie de documenter en bloguant ma vie et mes envies). 
Ca doit d'ailleurs être un truc qui me travaille à heure fixe, vu que l'an dernier j'ai fait la même chose le 27 mai (diantre, j'ai quelques jours de retard, je dois vieillir. La mémoire, tout ça). 

Je rigole, je rigole. A l'époque, je parlais de batte, de bottes, et du fait que j'allais bien, en mode corde raide. Aujourd'hui, je crois bien que je vais bien tout court. Ce qui, finalement, à lire, est plutôt chiant, vu qu'il se passe pas grand chose de croustillant dans ma vie, pas de rebondissement qui donne envie de lire la suite dans la foulée, mais qui, à vivre, est très agréable. Au bout de chaque rue, il y a la mer

Revivre le mois de mai 2014 ? Mouif, en fait, non merci. Trop complexe pour moi, finalement. 
Revivre le mois de mai 2015 ? Anytime, darlings. Anytime. Je signe où ? 

Je vogue sur un petit bout d'espoir, celui de la rentrée dernière, j'ai des clés qui n'ouvrent pas la porte de mon appartement dans mon sac à main, et une main dans laquelle enfouir la mienne. Des yeux verts, lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers (vers connus). Un effet planant, comme d'être en montgolfière et de sentir la brise du vent, flotter doucement, un voyage qui n'en finit pas et me ravit. 

Est-ce que c'est gnan-gnan ? Certainement. Et ce que c'est grave ? Probablement. Est-ce que ça m'importe ? Point du tout. Je plane, et j'aime la sensation de la brise, si haut, plus haut. 

vendredi 29 mai 2015

No stress

Le joli mois de mai : au compteur, 8 jours travaillés sur le mois entier. 
Vive la France, vive la République ! 
Au royaume des congés payés, les ponts du mois de mai sont mes amis. Deux semaines loin de la France, à découvrir un autre pays main dans la main, sans internet, sans téléphone, sans montre, et pour revenir en douceur, un long week-end au bord de mer avant de plonger dans les dossiers. 

Plonger ? 
Pas trop profondément. 
Encore trois semaines ici avant de voguer sous d'autres latitudes. Trois semaines que je prends comme des vacances en pointillé avant la tempête. Je sais déjà qu'ailleurs, les horaires ne seront pas si clémentes et que les heures de travail ne seront pas comptées. Raison de plus pour laisser filer le temps tant qu'il en est encore temps. 

J'ai investi dans des robes qui ne grèvent pas le budget, des modèles suédois pour petits portefeuilles tout autour de la planète. Aux petits motifs, le premier coup d'oeil averti saura que ce n'est pas shoppé chez Chanel mais plutôt chez H&M, et tant pis, ou tant mieux, je m'en fous un peu, je préfère garder mes deniers pour un voyage loin des yeux du monde. 

J'ai envie de porter ces petites robes, mais le temps ne le permet pas. Je croise les doigts de pied en me couchant chaque soir, et le matin, j'enfile une veste et des chaussures fermées en soupirant. Où est le joli mois de mai ? Il touche à sa fin sans que le soleil français n'ait effleuré mes épaules. Au moins je n'aurai pas financé les vacances aux Seychelles d'un dermatologue peu scrupuleux, mais tout de même. Sans robe, c'est pas vraiment l'été, et les robes avec des collants ne comptent point. 

Quoi qu'il en soit, zéro stress. Le chef au bout du couloir ne me fait même pas, même plus hausser un sourcil, et je prends des pauses déjeuner à rallonge qui ne gênent vraiment personne. Ne manquent que quelques degrés de plus au thermomètre pour parfaire la fin de ce mois de mai, et entamer juin du bon pied, aux doigts laqués corail doux.  

lundi 20 avril 2015

Le blues du dimanche soir

J'aime toujours pas le dimanche soir. C'est viscéral. Ça a des airs de fin de vacances, de cartable à préparer, Est ce que tes devoirs sont faits ? Tu sais tes leçons ? de gueule de bois déjà anticipée, et de soirée à marmonner tout ce que je vais devoir faire demain au bureau. 
Alors ici et là, quand je peux, je me bricole une soirée anti-déprime. 
La dernière ? 
Hier soir. 
Un apéro dînatoire entamé sur la terrasse avant que la fraîcheur d'avril ne nous rattrape, un petit groupe d'amis réunis, des qui se connaissaient avant de venir mais pas tous, et qui sont repartis gaillards, repus, souriants, et prêts à démarrer la semaine sous de meilleurs hospices. Quelques heures à peine pour faire la nique au blues du dimanche soir, et qui, en un instant, changent tout. Un petit clin d'oeil complice, quelques menus propos échangés, le plaisir d'être ensemble, un petit bonheur, en somme. 
Ce matin, fraîche, aussi possible que l'on peut l'être un lundi quand on s'est couché avant minuit (Cendrillon est raisonnable), sans penser et tergiverser à tout ce qui m'attend cette semaine, j'arpente la vie sourire aux lèvres. 

vendredi 17 avril 2015

En apnée

J'ai vécu le mois de mars en apnée quasi totale. Je sors seulement la tête de l'eau, je m’ébroue comme un chien, je respire enfin. 
Le 2 mars, mon entretien annuel avec le chef s'est tellement bien passé qu'on aurait dit une lapidation à coup de couteaux, tellement c'était douloureux. Sisi, au moins aussi pire que ça. 
En mode commando, le chef, tranquillement, me sort que : 
1. il a, je cite "aucun atome crochu avec moi" (sic)
2. si je décroche pas un putain de grand compte d'ici fin mai, yé souis virée. 
Tchô. Comme ça. 
J'ai envie de dire :
1. moi non plus, connard, ça tombe bien. Mais je suis plus fine que ça, j'attends mon heure de vengeance.
2. ben tiens, ça tombe bien, comme tu m'as repris presque tout mon portfolio de clients existants pour les refiler au petit nouveau et aux deux minettes rentrées de congé maternité, je passe à peu près 80% de mon temps à faire de la prospection pure et dure, que presque j'envie les vendeurs de chez Orange ou Mobalpa, j'a plus qu'à ramer très fort. 
Forte de ce constat, après quelques jours de détresse infinie :
1. bouhouhou personne ne m'aime-euuuuh
2. j'vais jamais y arriveeeeer, j'suis nuuuuuulle
J'ai remis mon CV à jour sur le site de l'APEC. 
Ouais, ce site de ouf où tu mets ton CV un jour et ensuite il prend la poussière sous des strates d'autres CVs de gens qui comme toi, espèrent l'eldorado parce que le tiers de mon salaire en indemnités chômage, ça va à peine payer mon loyer, et je parle même pas des croquettes pour le chien, là. Ni des vacances. Putain, les vacances ! Et le prêt pour mon appart... Calme, cool, zen, lexomil, hein. 
J'ai donc remonté mes manches, mis mon CV à jour, et posté le truc. Puis recherché aussi, via mon sioupère réseau et tout ce que je pouvais, ce que j'avais comme options. Pour faire autre chose (élever des chèvres dans le Larzac, anyone ?), reprendre des études (mais avec quel fric, putain de merdel de borde ?), me jeter par la fenêtre, rentrer chez mes parents, chercher un autre boulot. Restait donc une option viable, me (re)jeter dans le monde impitoyable de la recherche d'emploi, avec mes jolies dents qui rayeraient le parquet. 
Et là, un miracle. J'ai pas d'autre mot. Non pas UN mais DEUX recruteurs me contactent parce qu'ils ont vu mon CV sur le site d 'APEC. Ouate ze foc ? 
Moult entretiens plus tard, déplacements pour mon poste actuel (à Londres. à Bologne. Re à Londres.) j'ai visiblement réussi à discuter intelligent avec des gens qui croient en moua, plus que l'autre naze du bout du couloir. Et qui, vu ce que j'ai fait de mes dix doigts depuis que je suis diplômée, sont prêts à me faire confiance, eux. Mieux, un qui m'a fait une offre qui ne se refuse pas. Donc j'ai soudoyé, signé et maintenant je croise les doigts de pied pour que ça se passe bien. 
Je continue à sourire poliment en passant devant le bureau du bout du couloir mais je n'en pense pas moins. J'ai négocié mon départ, bien expliqué que je partais parce que c'était pas possible pour moi dans ce cadre là. 
Et l'autre naze m'a dit, attention, roulage par terre en perspective :
Mais pourquoi ? Tu fais un super boulot et on est prêts à te garder parce qu'on est bien conscient que la nouvelle répartition de portefeuille client ne t'a pas été favorable. Ca va être compliqué pour l'équipe France... 
Eh ouais. Champion du monde, le môssieur. Si tu me trouvais fantastique, why l'entretien annuel armé d'une kalach ? Si tu avais changé d'avis dans l'intervalle, surtout, ne communique pas, hein. 
Anyway. Il se démerdouillera tout seul, et j'irai vendre la sueur de mon cerveau ailleurs. Vogue la galère et see you never. 

Voilà la raison, dans les grandes lignes, de mon silence radio des dernières semaines. 
Et puis parfois, plus simplement, je n'ai rien à dire. Je vais bien. Et lire les aventures de quelqu'un qui va bien, well, on s'emmerde, quoi. On soupire, on baille, on attend qu'il se passe un truc. Dans les grands romans, si le personnage principal n'était pas orphelin à la dixième page, y'aurait pas de bouquin. La maman de Bambi se fait flinguer à la douzième minute du dessin animé (sorry  pour le spoiler, people), et on a des envies de meurtre contre tous les chasseurs de la Terre, mais si Bambi allait bien, on s'en foutrait. Déjà qu'on a du mal à réagir quand les étudiants kényans se font bousiller... Voilà, c'est dit. 
Mais je vous aime-euh. Et je pense à vous. Bisous kissous. 

vendredi 27 février 2015

La zénitude à son apogée

Après trois jours de salon accompagnée de mon chef fantastique et merveilleux que j'adore, me voilà rentrée à Paris. 
J'ai eu l'impression d'avoir un môme à traîner avec moi, qui a failli me faire rater mon avion, qui s'est perdu dans un aéroport, qui se plantait les bras ballants au milieu d'une allée du salon en mode ah ben non, là je sais pas comment on va faire et au lieu de lever les yeux au ciel en l'envoyant se promener à Triffoullis-lès-Oies, j'ai sorti mon sourire commercial (le numéro 42) à chaque fois, et j'ai réglé ses petits problèmes apparemment insurmontables mais en vrai pas tant que ça. J'ai vu le moment où il aurait presque fallu que je lui tienne quand il allait aux toilettes (amis de la poésie, au revoir). et j'ai pesté intérieurement mais j'en suis sortie vivante, et fière. 
C'est finalement dommage que, sur un CV, on ne puisse pas mettre, sous l'onglet de ses compétences, qu'on est capable de ne pas noyer son chef ni de l'empoisonner au dîner. 
Parce que franchement, je suis sûre que ça doit pouvoir servir. 

Je reste zen et calme, ce soir c'est week-end, j'oublie touuuuut et je vais d'ailleurs voir ce soir au théâtre La Fin du monde est pour dimanche, ce qui est tout à fait approprié, vu que lundi, j'ai entretien annuel avec le chef sus-mentionné*. Finalement, il aurait peut-être fallu que je l'accompagne aux toilettes**. 
Parce que franchement, je suis sûre que ça doit pouvoir servir. 
Je vous laisse méditer sur le mot "ça" dans la phrase précédente, et ce à quoi il peut référer. Moi, j'vais me pendre, et je reviens. Ou pas. 

_____
* ce n'est pas sale
** c'est sale

mardi 24 février 2015

Mais comment font-ils ?

Voilà que je me sens à nouveau embarquée par la routine au bureau.
Mais comment font-ils ? 
C'est une vraie question, comment on fait pour survivre à cette routine du métro-boulot-dodo, dans sa journée de travail ?

Au milieu de mes piles de dossiers, je m'interroge.
Pas tout à fait deux ans dans la même société, et j'ai des envies d'ailleurs.
Un chef qui m'énerve au plus haut point, surtout. Sans quoi, je pense que ça me titillerait moins. Voire pas du tout. Comment une seule personne réussit-elle en aussi peu de temps à bousiller un esprit d'équipe et à faire tout voler en éclats, cela m'épate.
Des remarques, quelqu'un qui s'énerve pour un rien et met une pression d'enfer sur son équipe pour toutes les mauvaises raisons du monde, et qui me donne l'envie de me rouler par terre en hurlant.

Hier encore, il a réussi à me faire un point qui ne prendra que 10 minutes à 12h30, et dont je suis sortie à 14 heures. Merci, maintenant j'ai faim, merdel de borde. Quelqu'un qui fustige ceux qui arrivent en retard mais pour qui la règle ne s'applique pas, parce que tu comprends, y'avait des embouteillages. Ben voyons. Et qui grogne quand on travaille de chez nous, mais qui est un peu malade, alors je vais dormir deux heures de plus avant d'arriver. Ouaip, faites ce que je dis, faites pas ce que je fais.
Et là, Ô joie ô bonheur, je vais trois jours sur un salon avec lui en n'amoureuse. Je ferai une petite danse de la victiore en rentrant chez moi jeudi soir. En attendant, je grogne, parce que ça ne change rien au schmilblik mais afédubien. Hop.

Y'a que moi qui tombe sur des dégénérés de la sorte ou bien les autres baissent la tête et attendent que ça passe ? Il me court, grave-euh. J'ai presque envie de poupée vaudou, c'est dire. 

samedi 14 février 2015

Be mine

Avec ou Sans Valentin, la Saint Valentin ?

Mouhahahaha.
Je n'ai toujours pas changé d'avis sur le pourquoi du comment cette festouille à petits coeurs rouges m'énerve, cette histoire d'amour avec un grand A qui décrète que ça va être ta fête. Je suis d'ailleurs loin d'être là seule à m'interroger sur le bien-fondé de la chose

Mais pour une fois cette année, j'ai un charmant prétexte à festoyer. Et l'envie, aussi. Ce qui n'était pas le cas ces précédentes z'années. Et pourtant, pas z'envie d'aller au restaurant et me planter les yeux dans les yeux au milieu de plein d'autres paires d'humains qui se regardent dans leurs paires d'yeux tout dégoulinants de bons sentiments parce qu'aujourd'hui, on s'aime-euh. 
Et le reste de l'année, on s'envoie des assiettes à la gueule ? 
J'aimerais juste savoir. 
La fête des z'amoureux, ça devrait être toute l'année, et celles des pas z'amoureux, aussi, parce que y'a pas de raison. Hop. 

Du coup, histoire de la jouer festif dans trop être festif, j'essaie de faire autre chose. 
Aujourd'hui, je teste un cours de cuisine, à faire sur place, ou à déguster ousqu'on veut. Genre, pas au milieu des quelques inconnus qui ont eu la même idée, mouif. Sont probablement très sympas, hein. Mais peut-être pas. Alors que s'apporter son repas qu'on a cuisiné à deux et le dîner à deux sur une peau de bête (la laine d'un tapis, ça compte ?) (même si c'est du synthétique ?), là tout de suite, ça m'intéresse un peu plus. So it's a date

vendredi 13 février 2015

Au bord du rouleau

C'est pas que ça va pas, je dirais même que ça va très bien, merci beaucoup. 

C'est juste qu'au bureau, c'est plus une course, c'est un marathon, un biathlon, j'sais plus comment j'm'appelle, j'étais à Londres deux jours et il m'a fallu hier soir trente secondes pour me souvenir, une fois rentrée chez moi, quel temps il y avait fait (En réalité la réponse aurait été simple sans réfléchir, instinctivement : il a fait gris. Mais j'ai dû réfléchir pour arriver à la même conclusion. Attends, j'ai utilisé mon parapluie ? Nan. J'ai vu le soleil ? Naaoaaaaon... Donc il a du faire gris. Alors que j'aurais pu me borner à résoudre l'équation simple Londres = gris). 
Mais au bureau, donc, je cours. Je cours, je vole, je galope, je hénnis, je huhule, et je cours encore un peu. Bref, là, tout de suite, je suis au bord du rouleau. J'ai les yeux qui se ferment tout seuls devant mes emails, je sais plus bien ce que je raconte et j'ai qu'une envie, rentrer chez moi, prendre une douche et plonger sous ma couette. 

Et pourtant, tout va bien. J'ai passé le week-end dernier à Beaune avec mon n'amoureux et c'était chouette-euh, avec des tas de jolis moments, à se balader au soleil et à se scruter le blanc de l'oeil par dessus une assiette démente tellement c'était bon. Une bocalisation totale comme je n'en n'avais pas vécue depuis, pfiou, j'avais pas de cheveux blanc à l'époque, c'est dire. Main dans la main loin de Paris, ses grands yeux verts dans les miens, et nos pas accordés dans la neige crissantes des petits chemins de vigne. 

Alors là, par ricochet, cette semaine à courir sur les chemins de Paris et d'Angleterre à écouter les voix stridentes des voyageurs dans le train et à traîner mes guêtres d'un rendez-vous à l'autre, le contraste est rude. 
J'ai juste envie de rien, de douceur, de calme. Pour quelques heures au moins, un petit bocal s'il vous plaît Madame. 

vendredi 30 janvier 2015

Je vous invite à patienter

Vous m'invitez ? C'est trop d'honneur, vraiment. 
Ceci dit, laissez moi réfléchir un instant... Voilà. Bon, en fait c'est gentil, mais j'ai pas envie. Vous comprenez, moi, je prends le métro pour aller d'un point A à un point B, alors attendre entre deux stations, ça m'amuse moyennement, moi et mes deux cent copains, bien serrés les uns contre les autres. Le réchauffement planétaire n'est pas un mythe. L'énervement des parisiens non plus. Et quand le Môssieur derrière moi s'insurge parce que Vos cheveux, Madame ! Que voulez-vous que je fasse ? Prendre rendez-vous chez un coiffeur, on the spot ? Vraiment ? Non, vous voyez bien, je n'ai pas envie de passer un moment de plus avec ce charmant personnage. Je ne souhaite pas patienter, je veux y aller tout de suite. 
Merci beaucoup, Madame la Eratépé. 

vendredi 23 janvier 2015

Je bloguais, je blogue, je bloguerai

Il y a dix ans, j'ouvrais mon premier blog. 
Un pas de géante pour moi qui quelques mois auparavant ne savait même pas ce qu'était un weblog, justement. Oui, à l'époque, on disait encore Web-log, un carnet de notes en ligne, qu'on a contracté plus tard, parce que c'est tellement plus simple, en mot "blog". 
J'en suis à mon troisième, entre temps. 

Un blog d'expatriée, au départ, qui a commencé, parce que les copains, restés en France, me demandaient des nouvelles, et n'avaient pas nécessairement envie de lire dans un email que je vivais une vie trépidante pendant qu'ils s'enquillaient métro-boulot-dodo. Et même si une vie d'expat, c'est aussi métro-boulot-dodo par la force des choses (je ne parle pas des dames qui attendent sagement leur progéniture ou leur mari à la maison mais de tous les autres et de toutes les autres), ça a certes l'attrait de la différence, la nouveauté de la foultitude de petits détails qui ne sont pas comme à la maison. Qui s'est lancé pour les amis, et qui a fait boule de neige, on m'a suivie, des inconnus, des bloggeurs, des lecteurs, qui sont devenus des amis, aussi. On se prend au jeu, on poste des photos WTF, on teste la réaction des lecteurs, on a tribune ouverte pour râler et se plaindre, pour éblouir, aussi. Facebook est né entre temps, pour relayer les posts, via une page dédiée, et les gentils commentaires des internautes qui m'écrivaient pour me dire qu'en arrivant le matin au bureau, ils ouvraient mon blog et lisaient mon article en buvant leur café. Première pensée du bureau au matin, pour une inconnue à l'autre bout de la planète. Awkwardly sweet. Passé les premiers instants d'étrangeté, on se prend au jeu et on écrit aussi pour eux, les inconnus. On se forge un style d'écriture, de photos, qui fait la ligne éditoriale du blog, comme d'un journal. La seule différence, c'est qu'on est tout seul en conférence de rédaction, vautré dans son canapé. 
J'ai testé le blog culinaire, pour voir. En anglais, histoire de. Mais je ne m'y suis pas collée avec assez d'assiduité pour que ça prenne. 
Puis rupture. 
Et ce blog, né il y a presque trois ans maintenant. Parce que j'avais besoin d'expurger des pensées, de les mettre par écrit, c'est toujours cathartique chez moi ce besoin d'écrire pour avancer, quand les choses vont bien, ou moins bien. 
En somme, ça fait bien plus que 10 ans que ça fourmille, que j'écris sur des bouts de papier, des carnets. Mais 10 ans que je consigne mes pensées par voie életronique, comme une bouteille à la mer dans l'immensité de la toile. 

En 10 ans la blogosphère (oui, maintenant on a un mot pour ça) a explosé, et les blogs se sont multipliés, plus vite que de Mogwai après minuit, qui des blogs de voyage, de bouffe, d'état d'âme, de tutoriaux maquillage. 
A l'époque Overblog tenait le haut du pavé en France, c'était la plateforme la plus simple pour les néophytes comme moi qui ne savaient pas coder. Wordpress était trop complexe, Blogger n'existait pas encore ou à peine, ou bien en tout cas n'était pas assez didactique pour moi. Je ne sais même plus. Je sais jusque que j'ai fini par basculer quand Overblog m'a d'office balancé une bannière de pub en pleine page avant les posts, parce que ça clignotait, ça gênait la lecture, et j'ai cherché une plateforme gratuite, simple et sans pub. Alors voilà. J'ai migré tous mes articles à la main les longues soirées d'hiver, transférant des heures d'écriture d'Overblog à Blogger, boulimie d'Internet. Si c'était à refaire, je signerais des deux mains. 

J'ai arrêté de bloguer expatriée en rentrant en France, le blog d'impatriée ne me convenait pas, et j'avais aussi besoin de changer d'air, de changer de style, de lecteurs, de ne pas avoir à répondre aux questions du pourquoi du comment ma vie avait changé, et qu'allaient devenir les autres intervenants, et pourquoi je postais plus autant ? J'avais besoin de faire table rase et pas envie de raconter Paris de la même manière que j'avais raconté l'ailleurs. 
C'est comme ça que j'ai raté le coche des blogs d'expatriés, j'ai lâché l'affaire juste avant que la presse ne s'en n'empare pour proposer aux heureux élus des partenariats pour écrire des livres plein de bons plans pour aller ailleurs comme un insider, j'ai pris trop tard le train des humeurs pour que ce blog ci détonne en ranking google, mais je m'en fous, j'écris parce que ça me fait du bien, et c'est tout ce qui compte. 

Parfois je me relis, je prends un article au pif pour voir, et je souris. C'est mon petit coin à moi, où je fais ce que je veux, où je dis ce que je pense. 
C'est l'écriture qui me tient, les doigts qui courent sur le clavier, la page qui se remplit toute seule, presque sans y penser. 10 ans que ça dure, et c'est loin d'être fini. 

vendredi 16 janvier 2015

Et après ? Moi.

Pas très perso tous ces derniers posts mais je pense qu'il faut savoir poser son crayon dans un coin de son cœur et ouvrir les yeux sur le monde, quitte à rabâcher. Mais la répétition n'est elle pas la clé de voûte de l'apprentissage ? Vaste débat. 

Je cours après le temps, on est déjà mi janvier, à peine une part de galette engloutie, pas encore de raclette, où va le monde ? 

J'ai repris la natation (pour de vrai, enfin). Mes soucis de santé de 2014 ne me poursuivront pas en 2015 ! C'est mon crédo. 2015, ce sera mon année, parce que j'ai décidé. N'en déplaise à mon chef et mes clients hargneux, je vais leur offrir des cornichons au vinaigre pour leur ulcère et passer à autre chose. 

Je fais ce week-end une B.A. que j'aurais dû accomplir il y a longtemps l'an dernier (en mode yakafaukon), aller passer un week-end chez mes grands-parents. Je les ai souvent au téléphone mais quand il s'agit de prendre un billet de train pour traverser la France, je suis un peu moins rapide. En m'attendant, ils collectionnent les cartes postales que j'envoie de France et de Navarre à chaque long week-end ou vacances, histoire de mériter mon statut de petite fille (presque) modèle. On fait ce qu'on peut, et, soyons clairs, on rachète sa conscience comme on peut. 
Donc, voilà, ce week-end je vais les voir, et je reviendrai gonflée de jolis moments avec eux, et aussi de trop avoir mangé, parce que ces grands parents là s'entendent sur une table couverte de victuailles et des gens autour pour tout boulotter. Comme dit mon oncle, quand on passe le seuil de leur maison, on a déjà pris deux kilos. 
Alors ce week-end, je vais prendre deux kilos d'amour familial. 

Cheers, paix et amour sur la Terre. 

jeudi 15 janvier 2015

Le choix.

J'étais un soir cette semaine au téléphone avec une copine (ça s'arrose). Au delà de la myriade de petits trucs qu'on se raconte et que seule la présence de deux chromosomes X dans un caryotype permet de comprendre sans lever les yeux au ciel, nous est apparu le constat suivant : le choix sur Internet et son évolution dans le temps (vous avez deux heures, faites moi 4000 mots, merci). 

L'an dernier, peu ou prou à la même époque, nous dissertions longuement sur les produits disponibles en ligne. 

Celui ci ? Trop de fautes. Next. 
Celui là ? Trop grand. Next. 
Et ça ? Mouif, trop loin. Next. 
Ah, attends, regarde ! Rhooo, l'est tout mimi, un grand sourire, et tout... Tsss, chuis sûûûûûûre qu'il a une copine. Next. 

Au supermarché des solitudes, l'oeil de lynx rivé sur l'écran, nous nous envoyions les tombés du camion avec des airs de conspirateur.
Cette année, la conversation est sensiblement la même.

Celui ci ? Trop large. Next. 
Celui là ? Trop coloré. Next. 
Et ça ? Mouif, trop court. NExt. 
Ah, attends, regarde, j'ai un champion du monde : 
Un top transparent court devant long derrière, à motifs, 
vendu sur une jupe 100% skaï, 
parfait pour sortir les poubelles. 

Une merveille. L'est tellement bô que j'en ai les yeux qui piquent encore. Bon, évidemment, chacun son style, il faut le voir dans le contexte, avec les bonnes chaussures, etc. Bon, évidemment, sur Rihanna, je suis sûre que ça peut le faire, lui donner un petit air coquin et tout, alors que moi j'aurais juste l'air d'être attifée d'un abat jour transparent à petits motifs indéterminés, laissant apparaître ça et là l'ombre d'un bourrelet. Une merveille, quoi.

Voilà. Les ans passent, l'intransigeance reste. Et ne se loge pas nécessairement là où on l'attend. Mais quand même, hein. Quelle tranche de rigolade, aféfdubien. 

mercredi 14 janvier 2015

La fin du monde (ou pas)

Envie d'aller au théâtre. 

Une pièce charmante, paraît il, intitulée La Fin du monde est pour dimanche. Bien sûr, impossible d'y aller un dimanche, ou vendredi 13 février, ce qui est fort dommage, ça m'aurait plu, de défier les superstitions le temps d'un spectacle. 
Et histoire de rester dans le ton, l'auteur de la pièce est à écouter, je vous le conseille fortement, tous les vendredis matin à 8h55 pour une chronique sur France Inter. 
La dernière en date ? 
Une histoire d'amour, bien sûr. 

Je vous souhaite (j'ai jusqu'à la fin du mois de janvier pour présenter des voeux officiels et officieux) Sexe et Bonheur pour 2015*. Avec une majuscule, parce que j'avais envie. 
Et la fin des emmerdes, siouplé. 
_____
* Copyright : une copine (ça s'arrose). 

mardi 13 janvier 2015

Et après ?

Et maintenant, maintenant que la pression retombe, comme un soufflet à la sortie du four, s'interroger. Quid ? Quid du temps qui passe sur ces grandes idées journalistiques ? Est ce que ce tout ça peut nous sauver un peu, rien qu'un peu l'âme ? 

Il reste des idées, des sons, des gens qui se sont rassemblés, faisant fi de toute accointance politique, de toute idéologie religieuse, et qui main dans la main, épaule contre épaule, ont marché, dimanche, ou du moins essayé de marcher, quitte à piétiner trois heures par solidarité. Et je trouve ça bien. Pour une fois que la France ne sort pas dans la rue pour râler, pour une grève, pour dire non... je trouve ça bien qu'on aie réussi à tous aller ensemble, en souriant, manifester cette fin de semaine. 

La vie reprend son cours, Et maintenant, maintenant il me reste à espérer, la douceur du temps, un rayon de soleil, un sourire sur les visages dans le métro. 

vendredi 9 janvier 2015

Je Suis Charlie

C'est mon premier message de l'année 2015, et j'ai envie d'écrire paix et amour sur la Terre mais depuis mardi, je tourne comme un ours en cage devant mon clavier que je triture pire qu'un vieux mouchoir. J'ai envie d'écrire douceur et volupté, pas envie de déverser ma hargne contre la haine ambiante, ce qui ne ferait que l'attiser. Et pourtant, pourtant, c'est parce que des millions de voix s'élèvent, par réaction, par incompréhension, qu'on peut se dire voilà, nous sommes profondément humains. 
Et pourtant, au même moment, règne dans Paris un climat étrange, on dirait les prémices d'une guerre civile, et c'est comme si tout le monde retenait sa respiration. 
Alors je fais comme tout le monde, je croise les doigts, et j'espère une année 2015 plus douce que ces premiers jours de janvier.