jeudi 31 mai 2012

L'oeil du cyclone

Je suis dans ma phase je-vais-mourir-euh, sentimentalement parlant. Certitudes effondrées, chéri(s) dépenaillés et disparus, reste en moi un vide croissant qui semble vouloir m'engloutir comme un vortex interne. Mon doute s'est confirme, le silence radio accru, bref je suis seule dans la tempête. 
J'aurai eu un bref instant de répit chez mes parents ce week-end, au cœur de la tempête, l’œil du cyclone. Depuis, c'est a nouveau la tornade en moi et autour de moi.
Je suis dans la phase qu'on peut qualifier en général de 1ere étape post-rupture : qu'est ce que je vais devenir-euh. Aussi surnommée : je vais mourir-euh. Je vais finir seule dévorée par des bergers allemands un soir de pleine lune, élever des chats a Compiègne (Compiègne, c'est juste un exemple, je connais pas Compiègne, hein, c'est juste pour l'image), vivre ma vie par procuration, mettre du vieux pain sur mon balcon, etc. Qui s'accompagne d'un chuis moche (c'est sur qu'avec le nez écarlate et l’œil de lapin russe...), bouahahah laissez moi noyer mon chagrin dans le nutella, le chocolat noir, la tartiflette, etc. Le mascara waterproof est de rigueur, une bonne coupe de cheveux pour changer (un peu beaucoup) de tete et passer a autre chose, puis pleurer parce que pourquoi j'ai coupe mes cheveux-euuh, bouahahah, ze vais mourir-euh, chuis seule, je vais finir dévorée par des bergers allemands.... Évidemment c'est le moment ou le livre qu'on lit, le film qu'on regarde... a pour héros principal un bellâtre qui porte SON prénom, sinon c'est pas drôle, et quand on veut me faire decouvrir une nouvelle musique, c'est justement celle qu'il m'avait fait écouter pour la première fois, lui. Chutes du Niagara, c'est le moment de prendre quelques actions chez Kimberly Clark.
Après ça, viendra la phase tous des nazes, pas besoin des hommes. A quoi ça sert a part changer les ampoules électriques et tuer les araignées, ce que je peux faire toute seule avec beaucoup de courage si vraiment, vraiment, y'a personne a l'horizon. Je suis la reine du monde, je serai une Amazone, pousse toi de la que je raye le parquet avec mes dents a moi, a bas le nutella, vive la gym, I've got ze power-euh. Genre castratrice du haut de mon mètre soixante (plus les talons avec chaussures a bout pointu, pour le cote castratrice, c'est mieux).
Puis ensuite la redécouverte et les papillons dans le bidon. Tiens, l'est pas mal, c'ui la, la bas, avec son petit sourire un peu timide, etc. Exit les chaussures de Cruella, retour un peu fleur bleue, peut-etre même une frange ou un balayage léger pour se trouver jolie et un nouveau mascara qu'aura même pas besoin d’être waterproof.
Mais pour l'instant c'est définitivement je vais jamais y arriver, je vais crever seule, etc. Tellement plus marrant, surtout quand ça se bécote goulument autour de moi dans le métro.

mercredi 30 mai 2012

J'attends

J'attends, je suis presque assise sur le téléphone, fébrile. Pas qu'un homme me rappelle, enfin si, en fait. C'est un homme, c'est comme ça. Mais j’espère beaucoup de cet homme la pour mon futur, j'ai besoin de savoir ce qui se trame de son coté, c'est le chasseur de tête. 
Je sais bien que vous êtes déçus.
J'ai eu une chouette offre de la société numéro 1, mais j'attends la réponse de la numéro 2. Parce que la numéro 2, elle est potentiellement encore plus chouette. J’espère en croisant les doigts de pieds, comme toujours... Le jour ou on m'enterrera, on pourra écrire cette épitaphe : 
Elle a passe sa vie a attendre un homme, assise sur son téléphone.
Ou pas. J’espère la version "ou pas", en fait. Je dois avoir la réponse d'ici vendredi, et ça me stresse. Je ménage (vaguement) la chèvre et le chou, en faisant (gentiment) attendre la société numéro 1, chez qui j'aimerais bien aller malgré tout, surtout si la numéro 2 me trouve naze, en fait. J’espère que la numéro 1 qui m'a soumis une offre par email n'a pas soumis d'offre a l'autre candidat, sinon je sens bien que je vais avoir l'air maligne, moi. J’espère que la numéro 2 va me trouver fantastique.
Quand tout ça sera réglé, il faudra que je déménage. J'habite dans une autre ville, il me faudra devenir parisienne. Je commence a regarder les appartements a louer et je rêvasse. Je me fous un peu du quartier mais j'aimerais un peu d'espace - hors de question de vivre dans 20m2 avec les toilettes dans la cuisine elle même dans le "salon". Évidemment ça va être super drôle, vu que je serai en période d'essai et il me faudra faire les yeux doux aux propriétaires et aux agences de location et espérer qu'on trouvera mon dossier correct. Les entretiens d'embauche, a coté, ça me semble plutôt facile... Gloups. Je vais m'amuser comme une folle pour déménager, re-enménager, et me faire une petite routine dans ma nouvelle vie. 
Le changement en perspective me donne l'impression d’être en haut d'une falaise balayée par les vents, et de ne pas savoir ou tout ça va me porter. Le changement me fait peur. Je sais malgré tout que, comme on retire une vilaine écharde de sa plante de pied, on craint la souffrance de la retirer, maintenant qu'elle est la, mais qu'une fois qu'elle sera retirée, ça ne pourra qu'aller mieux. 
Rip the bandage. 
Claquer une porte, en ouvrir une autre, passer a autre chose. Une transition nécessaire mais qui fait mal, malgré tout. 
Donc j'attends. Qu'un homme me rappelle.

Un jour mon prince viendra

C'est mal de se moquer mais c'est tellement bon. Surtout quand la pintade numéro 1 nous a bassinés pendant 10 jours avec le suuuper week-end qu'elle allait passer avec chérinou d'amour a Florence, et a espérer en croisant jusqu'aux doigts de pieds qu'il la demande en mariage la bas, ca serait troooop romantique. Pintade numéro 2 et pintade numéro 3 opinaient du bonnet en cadence, c’était croquignolet.
Pintade numéro 1 est rentrée aujourd'hui. C’était trooop beau, elle a acheté un petit sac a main en cuir a seulement 40 Euros, il a fait beau, la Dolce Vita a l'italienne, c'est vraiment la belle vie, etc etc etc. Pour un peu, elle aurait garde ses lunettes Prada dans l'open space et mastiqué du basilic frais pour faire comme si.
Pintade numéro 2 et pintade numéro 3 ont eu la décence de la boucler, et  je ne l'ai pas ouverte non plus, même si je n'ai pu m’empêcher de constater qu'aucun caillou n'ornait son annulaire.
En guise de prince charmant, la donzelle numéro 1 (statut obtenu par ancienneté et force de caquetage) se coltine un individu depuis trois ans, un jaloux de première qui lui fait une scène si elle rentre chez elle après un apéro entre filles, qui la traite aussi bien qu'une serpillère rapiécée avec laquelle on voudrait même pas descendre les poubelles, mais elle y revient toujours parce qu'il est beau et que du coup, elle lui pardonne tout. Se pavaner a son bras de temps en temps lui donne des ailes, et une pintade qui vole, c'est chose assez rare malgré tout.
Facile a dire quand on n'a pas le nez dans le guidon, mais a la regarder, j’espère qu'un jour son (vrai) prince viendra l'enlever sans serpillère au bras. Même si je n'ai rien n'a lui dire et que j'aimerais subrepticement lui faire un croche patte pour la calmer, je ne lui souhaite pas le prince qu'elle a aujourd'hui pour la vie.

mardi 29 mai 2012

Sublimer des conversations au bureau

C'est toujours quand je ne suis plus a portée de main d'un ordinateur que l'inspiration me vient, puis une fois revenue devant l’écran, je flanche.
J'ai passé quelques jours chez mes parents a me faire chouchouter et a régresser, façon j'ai cinq ans, gros bobo a guérir. Pas nécessairement gagné, mais une promenade au soleil et du chocolat noir ont toujours un petit effet bénéfique, les balades contrebalançant évidemment les ardeurs de craquage du chocolat.
Je me suis retrouvée ce matin au bureau en face des mêmes problématiques coté clients, et avec les mêmes pintades dans l'open space. Le fait de chercher ailleurs exacerbe aujourd'hui mon intolérance au QI people/fashion des demoiselles en goguette - je sature. 
J'ai une envie folle de me les manger, la réceptionniste comme les pintades. Je suis cuite a point... Je me contrôle en me disant que bientôt, je ne les verrai plus - bonheur intense et sourire en coin. Puis aussi que ça serait tellement dommage de me griller ailleurs parce que je me suis laissée aller ici... même si ça me démange atrocement. J'imagine les conversations qui pourraient avoir lieu en place de celles qui sont réelles...

Conversation numéro 1 avec la greluche de la réception
[moi] : pour le prochain planning de rendez-vous, puis-je ajouter mon nom pour les clients Machin, Truc et Chose ? Ils doivent voir les nouvelles collections sur lesquelles je travaille. 
[greluche] : hein ? Tu parles de quoi ? 
[moi rêvée] : Ben le fichier excel que TU tiens sur lequel TU listes les rendez-vous et sur lequel je devrais être comme d'hab si tu faisais ton boulot. 
[moi en vrai] : le fichier excel de suivi du salon. 
[greluche] : ah. Ouais tu peux ajouter, m'en fous [véridique, elle dit m'en fous].  

Ma chef, qui a beaucoup d'humour et une patience infinie, pense qu'il faut simplement ne pas lui parler si on ne l'a pas vue prendre son petit médoc stabilisateur du matin, qui fait d'elle un légume un peu moins hargneux. 
Mon collègue J, qui a beaucoup d'humour mais zéro patience, pense qu'elle a besoin que quelqu'un se dévoue pour la sauter mais passe son tour car elle est très moche.

Conversation numero 2 avec les pintades
[moi, lundi matin, 9h01] : Boonnnjouuuur !
[pintades] : ... b'jour. 
[9h23, pintade numéro 3 arrive enfin] : Salut !
[basse cour] : hiiiiiiiiiiii ! Trop belles tes chaussures ! 
S'en suit une conversation a bâtons rompus sur les mérites de la bride et l’étude comparative de la hauteur du talon en ce beau lundi. 
Ai une grosse envie de leur rappeler que des fois on est censé bosser un peu et que je M'EN FOUS. Et aussi que quand je suis en conférence téléphonique, ne pas entendre hiiiiiiiiiiiii toutes les trois secondes en arrière plan, ça ferait plaisir (au client). 

Et c'est comme ca toutes. les. semaines. Bordel de merde. 
Y'a que moi qui bosse avec des débiles ou quoi ? Je suis désolée d’écrire si méchamment a leur sujet, mais je ne bous plus, je sublime.

vendredi 18 mai 2012

Je médite

Je médite (avec la nausée et le ventre noué) un petit texte trouve sur le site de Psychologies (oui, je lis Psychologies). 
Au désir de fusion, hérité du romantisme encore omniprésent dans les idéaux amoureux, s’oppose aujourd’hui l’exigence d’indépendance des deux entités qui forment le couple. De cette antinomie émerge la tendance à la « fission amoureuse » décrite par le sociologue Serge Chaumier. Famille éclatée, recomposée, couple « open », habitat séparé, font apparaître de nouveaux « modèles socio-affectifs » dont la motivation, n’en déplaise aux moralistes, n’est pas le manque d’amour, mais son contraire. « C’est l’exigence d’amour qui compte plus que tout, analyse Serge Chaumier. Les partenaires doivent apprendre à vivre l’un sans l’autre et l’un avec l’autre. A respecter l’identité de son partenaire et ses choix, à prendre en charge une vie autonome tout en sachant ménager des points de rencontre pour une vie en commun. Le couple n’est pas ce refuge sécuritaire dans une société agressive… Il est plutôt une ancre qui sert de point de repère pour aller vers les autres. Certaines escales se font en solitaire, d’autres traversées de concert. Toutes les harmonies sont possibles. » 
Bien encadre dans un article intitule "on fait un break", je me demande quelle harmonie l'univers me réserve et je ne peux m’empêcher de penser a l'anglaise : karma is a bitch.

mercredi 16 mai 2012

Je blogue, tu lis (ou pas)

Je m'interroge sur le format du blog, sur l’intérêt de créer, ou non, des sous catégories pour les articles, d'organiser un peu un truc dans ma vie, a défaut d'organiser ma vie en général. J'ai décidé il y a un peu moins de deux mois de venir m’épancher ici, pour l'instant c'est le désert complet, mais je ne désespére pas d'attirer un lecteur de temps en temps et de le garder. Donc, pas celui qui viendrait chercher de l'info croustillante a coup de mots clés douteux, mais celui ou celle qui trouverait la prose agréable et qui voudrait savoir ce qui va se passer a l’épisode suivant, partez pas, je reviens tout de suite après la pub. 
D'ailleurs, j'ai aussi fait le choix de ne PAS avoir de bannière de publicité sur le blog. De toute façon je pense qu'aujourd'hui vous êtes très peu (?) a me lire, alors d'ici a avoir des gentils lecteurs qui iraient en plus cliquer sur une bannière publicitaire... Enfin bref.
J’hésite évidemment aussi sur l’utilité de continuer a bloguer si personne ne me lit officiellement (a part moi quand je veux voir ce que j'ai fait).

Ce blog, c'est un peu une bouteille a la mer pour moi. Le format blog, je connais. Depuis plus de sept ans, c'est dire. A l’époque, d'ailleurs, quand on m'avait suggéré d’écrire un blog, j'avais benoitement répondu "un quoi ?" ? Aujourd'hui, je maitrise la plateforme (mais toujours pas les codes html). Ici, j'ai envie d’évoluer différemment. Peu m'importe d’écrire régulièrement, en somme. L'important est d'avoir quelque chose a dire, une question a (me) poser, d’écrire un peu joli, aussi. De donner envie a celui (ou celle) qui tombera la de rester un peu avec moi... On verra !

Il était une fois

On a tous notre lot d'histoires qui commencent par "il était une fois", qui s'envolent dans les nuages, et qui se crashent au premier virage. Je ne sais pas encore si j'aurai assez de courage pour les écrire ici. Oh, peut-être pas toutes, non, mais au moins quelques unes. Peut-être que ça me donnerait l'occasion de mettre de vieilles histoires a plat, de comprendre le fil rouge de ma vie, de ne pas refaire les mêmes boulettes ? Je me ronge les ongles en écrivant... je ne sais pas si c'est bon signe.
Je voudrais réussir, pour ça, a obtenir la légèreté de Marie-Ange Guillaume. Un ton doux et qui coule tout seul pour nous parler de toutes ses peines, avec humour, façon Ils s'en allaient faire des enfants ailleurs. Inutile de dire que j'ai encore du travail devant moi. 

Quoi qu'il en soit je suis fascinée de la propension de l’être humain a se noyer dans l'amour et a devenir aveugle pour trois semaines. Car l'amour dure trois semaines, en tout cas c'est ce que dit notre ex première dame de France qui en sait long sur le sujet des amours non monogames et de la durée de l'amour passionnel, la réponse, c'est trois semaines. On peut même aller plus loin et dire que vu l’expérience de Madame, c'est scientifiquement prouvé. 

Il était une fois une jeune femme, il était une fois un prince. Les petites phéromones aidant, la jeune femme se sent transportée par l'homme qu'elle trouve tout a fait charmant... Ils passent trois semaines pendus au téléphone, chaque soupir les ramène l'un a l'autre. C'est beau. Il vit ca aussi, lui, le prince (charmant pour trois semaines, donc). Et au bout de trois semaines, tout a coup, lui, il se réveille. Un peu comme l'ours qui sort de son hibernation, un peu comme le chien qui s’ébroue en revenant d'une promenade sous la pluie, il se secoue de tout ce romantisme qui lui a dégouliné dessus et dont il ne s’était pas encore rendu compte. Il se sent même peut-être un peu bêta, un peu gourd, d’être reste la, des étoiles plein les yeux et des grenouilles plein le ventre. Tout a coup, l’étincelle n'est plus, il se demande s'il y a raison de rallumer ce feu follet, ou s'il faut passer a autre chose. Mais l'homme est veule. Si la donzelle insiste a rester dans le paysage et a condition qu'elle ne lui mette pas le couteau sous la gorge, il est possible qu'il reste. Pour la courbe a caresser, pour passer le temps, pourquoi pas. Il était une fois l'aveuglement d'une princesse. Elle continue a évoluer sur son petit nuage, après tout l'homme est homme, c'est normal s'il arrête de papillonner, non ? Elle continue a gambader mais guette du coin de l’œil les rections de Mister Charming, au cas ou. Elle passe son temps assise sur le téléphone, perfusée a internet et a guetter. Les colonies de grenouilles s'installent et lui mangent doucement l’intérieur, les tripes. Si Mister Charming sent ce revirement, il a maintenant de forte chance pour qu'il parte en courant : a la place de la jolie princesse desinvolte, voila qu'il trouve une petite chose froissee, une junkie en manque de lui, et il ne sait pas bien si ca va lui plaire, tout ca. Dans le doute, maintenant, il se dit qu'il s'en ira. A lui de retrouver une nouvelle princesse desinvolte, et de voir jusqu'ou ca le mènera. Il était une fois la désillusion d'une princesse.

mardi 15 mai 2012

Doute

Je veux croire en l'avenir, en moi, en nous, en une petite chance d’être ensemble, même si c'est pour s'envoyer des piles d'assiettes au visage d'ici une semaine, un mois, trois ans. 
Je veux croire en nous, et j'y crois, dur comme fer quand je te vois, j'y crois quand j'entends ta voix et que tu m'appelles douceur. 
Mais quand mon téléphone est silencieux, quand je t'appelle et je n'entends que la sonnerie de ton portable résonner dans mes oreilles, quand je n'ose plus te laisser de message, parce que sinon, j'ai l'air d’être en manque de perfusion et je vais passer pour une fol-dingue et te faire te barrer en courant, je doute. Je doute en D majeur, ça s'insinue tout doucement comme un goutte a goutte dans le bras d'un grand malade, comme un poison auquel on s'habitue un peu mais avec lequel on frôle de plus en plus proche l'overdose. Je doute en D majeur devant ton apparente désinvolture, ton silence radio qui s’éternise, moi qui voudrais t'avoir contre moi toujours, au moins entendre ta voix tous les jours, quand je suis loin. Je ne sais pas ce que tu penses, et je suis rongée de tes doutes, des miens, de ton petit sourire en coin indéchiffrable. J'essaie de me rassurer mais je ne peux plus, parfois. Quand il pleure sur la ville comme il pleut sur mon cœur, je me ratatine comme une vieille petite chose abimée et j'aimerais qu'on m'oublie dans un coin, j'aimerais que le monde m'oublie dans un coin, et que seul toi viennes me sauver, sur ton fier destrier blanc.
J'aimerais que tu sois mon prince charmant pour une semaine, un mois, trois ans. Mais je doute, voila.

mercredi 9 mai 2012

Indulgence

L'homme regarde la demoiselle a l'anatomie siliconée se déhancher en photo ou en vidéo en bavant sur son écran. 
Je décline mes fantasmes sur le catalogue Ikea. J'imagine comment cette jolie commode irait a merveille sous mes fenêtres, et ce petit pouf mauve serait juste une touche de couleur dans ma chambre. Je n'ai absolument pas besoin de ce plaid, évidemment, mais il serait si joli la... et puis il a l'air tout doux... Soupir. Tant que je ne mets pas un orteil dans un magasin, je suis sauvée. La bas, rien ne peut plus me contrôler. En attendant, le catalogue Ikea, pour moi, c'est un peu comme la cigarette pour d'autres : fonctionner sans, c'est possible mais pas idéal, et avec, je retrouve une petite sérénité temporaire, la satisfaction d'un appartement en ordre et une vie organisée (une belle illusion a 39 Euros le tabouret en particules de machin-chouette et mousse 100% polyester recouvert de tissu). 
Quand je commence a connaitre le catalogue par cœur (je sais que le tabouret est page 137, par exemple), il est temps de repasser a autre chose : les blogs culinaires. Les photos de la préparation, tout ce beurre a portée d’écran, ce chocolat fondant dans une casserole, et ce moelleux dont le cœur est encore coulant, je me retiens a peine de lécher mon écran. 
Le blog culinaire, comme Ikea, c'est pour mon cerveau de fille ce que la silicone bombée est pour le cerveau de l'homme : du porno. 
En transe je suis. Pendant un moment, les soucis s'envolent, et je ne pense plus qu'a ce chocolat, qui me donne presque envie d'en remplir une baignoire (faudrait déjà que j'aie une baignoire mais je m’égare) ou tout du moins une casserole. Quand le réfrigérateur lui même crie famine et que tout ce qui me reste un dimanche soir, c'est le fond d'un paquet de pâtes et un yaourt, le blog culinaire me donne l'impression de me sustenter plus richement. C'est comme ça, j'y peux rien, je fonds devant ces macarons a la rose et cette tarte aux pommes dont les lamelles sont si finement coupées qu'on voit presque au travers. Rhaaa... L'extase.
J'en viens a me dire que si le prince charmant passait a portée de main pendant que je regarde un blog culinaire en feuilletant le catalogue Ikea, il pourrait jouer de la trompette que je ne l'entendrais même pas...

Un monde de possibilités

Je cherche un nouveau boulot. Histoire de changer d'air, un peu. De prendre un nouveau départ, avec de nouveaux collègues... 
Un monde de possibles s'ouvre devant moi. Je ne demande pas la lune. Je ne veux pas être maitre du monde, ni diriger a la baguette une équipe d'esclaves, je ne souhaite pas le salaire d'un trader a Dubaï.
Je veux juste une petite place ou je vais pouvoir refaire mon nid professionnel, avoir des collègues normaux, et de temps en temps piquer un bloc notes de post-its parce qu'il y en a des roses, et peut-être même ce stylo a bille qui écrit si bien.
Aujourd'hui, mon boulot en soi est très bien. J'ai des gentils clients et des clients chiants (comme tout le monde), des chouettes projets et des projets tout bancals aussi, des miracles a faire pour avant hier et des urgences pour l'an dernier. Je pars quand j'ai fini le plus possible, le soir. 
Je n'attends pas qu'une autre entreprise me déroule un tapis rouge et je suis consciente que l'herbe est peut-être plus verte ailleurs mais j'aurai toujours besoin de brouter et ça restera de l'herbe.
J'attends simplement une ambiance de travail. Pas des furies qui se pointent le matin en faisant hiiiiiiiiii parce qu'elles ont compulsé le dernier Gala et ont trouve un centimètre cube de cellulite sur le corps de Kate Moss et c'est la révolution du jour, mais qui seraient incapables de dire pour qui la Grèce a voté. Je ne m'attends pas a tomber quelque part et me faire instantanément douze nouvelles meilleures amies, mais des gens qui me diront bonjour le matin et qui s’intéresseront honnêtement a ce que j'ai fait de mon week-end, oui, ça me ferait plaisir. Prendre un thé a la pause café avec eux, avec elles, aussi, pourquoi pas, on peut rêver. Aujourd'hui, j'ai un niveau d’expérience supérieur a la moitie des gens de mon open space. Nous avons l'auguste chance d’être sept dont au moins trois furies fraiches émoulues de leurs études (de mode) dont le QI combine ne crève pas le plafond dans un espace qui devrait contenir quatre personnes saines d'esprit, et trois furies perchées sur des hauts talons improbables règnent comme si elles avaient dix ans sur une cour de récré... C'est usant. Le moindre fashion faux pas est détaillé, et noté dans les annales de ces dernières, qui s'empresseront de le ressortir pour bien faire comprendre qui c'est le chef. Ma seule consolation : on n'est pas dans la même équipe. On se supporte mais on n'a pas a travailler ensemble sur des dossiers et je travaille avec des gens censés.
Mais un petit peu de considération, saupoudrée sur mon thé le matin, oui, j'aimerais bien. Et pourquoi pas prendre un verre, un jour, a la sortie du bureau, pour râler ensemble sur le dos d'un client compliqué, sans être obligée de me torturer les petons a coup de talons vertigineux, aussi. 
Alors si pour ça, il faut aller se faire embaucher ailleurs, voila, je pars.

lundi 7 mai 2012

Un chéri presque parfait

La semaine commence sur les chapeaux de roue... et retombe comme un soufflet : demain, vacance. De l’âme, de l'esprit, une journée entière rien qu'a moi, pour me poser des questions existentielles sur le sens de la vie et le sens de rangement de mes petites cuillères, j'ai le droit de tout faire.
A défaut de rangement dans ma vie, un peu de rangement dans mes armoires ne serait pas de refus. 

Et sinon, dans le monde impitoyable, a la recherche du prince charmant, une nouvelle désillusion d'une copine. Le chéri est un modèle regardable, avec un cerveau en mode on, qui discute, evolue et semble normal. But attention. Le chéri de presque quatre ans habite la, elle habite plutôt ici, et tous les week-ends, elle se met en mode nomade pour aller le rejoindre, faire la fête et des câlins. QUATRE ANS. Quatre putain d’années d'allers-retours et de vie dans un studio en attendant mieux. Si elle trouvait du boulot ou il habite, la, ils s'installeraient ensemble. Ça ne lui pose pas de problème a lui. Mais s'installer entre la et ici, a mi chemin de leurs jobs respectifs, c'est trop un truc de Satan, genre 20 minutes de voiture pour qu'il retrouve ses potes et aille se vautrer dans un bar, c'est un truc infaisable, on va quand même pas s'enterrer a la campagne nan ? Et elle, elle doit le prendre comment ? Il m'aime, mais moins que ses potes ?

Je me répète... mais... Il est OU ce putain de prince charmant, hein ?

vendredi 4 mai 2012

Fatiguée

Aujourd'hui, je suis fatiguée. Une fatigue physique et mentale accumulée au long de la semaine, qui me fait tirer la langue et me fout le moral dans les soquettes. Ressasser des pensées noires, enchainer les dossiers qui s'amassent sur un coin de mon bureau me donnent des cernes contre lesquelles même Smashbox (photo-op enlumineur / anti cernes) ni Yves Saint Laurent (Touche Éclat, bien sur) ne peuvent rien.
Une fatigue qui s’abat sur mes épaules, me fait courber l’échine et bailler, littéralement, en plein milieu de l'open space. Pour un peu, si les collègues s’éloignaient, je poserais la tête sur mon clavier pour avoir une réflexion stratégique sur l'ergonomie de ce dernier.
Dehors, il pleuvait ce matin, et le ciel s'est doucement dégagé dans la journée. Ça aurait du me donner envie d'aller me balader, de respirer l'air pur de la ville, de regarder le soleil dans les yeux a travers des carreaux un peu fumes pour éviter de faire fondre ce qui me reste de cerveau, etc.
Mais nan. Ça m'a juste donne envie d’être ailleurs, mais surtout d’être en train de faire la sieste ailleurs. Sur un banc, dans l'herbe, dans mon canapé, dans une salle vide, bref, ailleurs, et seule de préférence. Une vraie fatigue qui donne l'impression que même mon petit doigt pèse trois kilos. 

Manque de vitamine, faut croire. Manque de vitamine S, surement. La vitamine S, celle qu'on synthétise au contact d'une autre peau, sous les draps, ou ailleurs.
Mais la, tout de suite, envie de sieste surtout.

jeudi 3 mai 2012

Carpe Diem (dans les bons jours)

Quand j'ai la forme, quand j'ai la patate, quand je boufferais un lion apres avoir couru un marathon, je me dis que la vie est courte. Que c'est pas la peine de se prendre trop au serieux, on se fait renverser par un bus tout pareil que si on s'excite comme des puces sur des betises. 
Je me dis que l'amour est fugace comme le bonheur, et que si on en trouve un petit bout, on en profite. Peut être que ca dure toute la vie, c'est beau, et peut être que c'est une brise légère et délicate, et qui s'estompe au premier éternuement. Peut être que c'est une passion un peu folle, qui se consume aussi vite qu'un cierge magique.
Qu'importe la durée, qu'importe l'endroit, glisser ma main dans une autre main et marcher, gambader, avoir envie de sourire aux nuages, peut être que tout ca vaut aussi la descente dure, le bad trip des mauvais jours, le manque de tendresse, le creux de l'autre. 

Quand j'ai pas la patate, j'ai pas envie de regarder les gens dans le metro, j'ai pas envie de sourire a cet homme qui me regardait pourtant, j'ai meme pas envie de sortir diner avec une copine, j'ai juste envie de me rouler en boule sous ma couette et d'attendre que ca passe. 

Pourtant, pourtant je sais que la couette ne répondra pas a toutes mes attentes, et que s'il fait chaud en son sein, c'est juste parce que je suis en dessous - et toute seule en dessous. Que si je veux me réveiller un matin en charmante compagnie, m'étirer et tomber sur un sourire, poser ma tête dans le creux d'une épaule et dire merde au monde extérieur, il faut d'abord l'affronter, ce monde hostile. Pour que les inconnus dans la rue deviennent plus qu'une persistance rétinienne. Si je veux me construire de jolis souvenirs, c'est certainement pas ma téloche qui va m'y aider.

Parfois l'appel de la couette, sa douceur, me donne cette impression de cocon, l'impression qu'en restant la il ne peut rien m'arriver. Je pense que c'est bien ca : sous la couette, seule, il ne peut rien m'arriver. Au pire, on me retrouvera dévorée par des bergers allemands un soir de pleine lune. Mais il ne m'arrivera rien. Du tout. Rien de mal, mais rien de bien non plus. Pour l'étincelle, il faut la lumière de dehors, et la chaleur d'un autre corps.

mercredi 2 mai 2012

Si j'avais su...

Si je devais revivre mon adolescence, il y a deux ou trois choses que je ferais différemment, c'est évident. Si je pouvais parler a mon moi d'il y a 15 ans, d'il y a 20 ans, je lui dirais...

1. Prends ton temps. Tu seras grande assez tôt. Et ça sera pas forcement plus marrant. 
2. Continue a étudier. Ça, tu seras contente de pas avoir lâché. Sur ce point - pas de changement. 
3. Le crétin dont tu es amoureuse ? C'est un crétin. Voila. C'est prouve. Par contre si tu relâchais l'attention que tu as sur le crétin et que tu regardais autour de toi, tu verrais qu'on t’apprécie aussi. Pas que pour tes devoirs de maths. (Terminale, rangée centrale, deuxième table, siège de gauche. Sébastien. C'est plus clair maintenant ?)
4. D'ailleurs si tu prenais un peu sur toi même, tu ferais un joli sourire a certains garçons et ta vie en serait toute chamboulée. C'est tellement dommage que tu sois si timide...
5. Le rasoir est ton ennemi. Je répète : le rasoir est ton ennemi. Sois courageuse et demande a ta maman de t’emmener chez l’esthéticienne.
6. Cette "copine" de 1ere et terminale ? Elle va te tirer dans les pattes. Méfiance. Maman a raison, c'est une vipère. Ou une sangsue. Ou les deux.
7. Pense un peu moins avec ton cerveau et agis un peu plus avec tes tripes > peut-être des remords a venir, mais en tout cas moins de regrets.
8. Aies le courage de tes opinions. Sois un peu moins mouton mais un peu plus vraie, un peu plus toi... 
9. Tu n'es pas grosse. Tu n'es même pas ronde. Alors, c'est quoi ce vilain complexe, hum ? 
10. Use et abuse de ton joli sourire avant qu'il ne se fane.

Et toi, derrière ton écran, si tu me lis, qu'en penses tu ?

mardi 1 mai 2012

Le joli mois de mai

Aujourd'hui la France était fermée. Flemmingite aiguë sur fond de manifestation histoire de dire que, si, ça compte, le 1er mai, et pas que pour faire une grasse matinée. On s'est un peu cru en vacances, l'illusion s'est prolongée quatre jours durant, deux week-end d’affilée, un pont de possibilités, et ça recommence la semaine prochaine. 
Le nez au vent, l'esprit enfin hors des dossiers au bureau, je rêve. Je rêve de possibilités, d'aventure, un peu, de partir en week-end sur un coup de tête, les cheveux au vent, sans trop savoir ou aller, mais m'en aller. Changer d'air, croire que tout est encore possible, que rien ne m’arrêtera, que ce dont je rêve est a portée de main, que je m’éveille enfin d'un long cauchemar et que tout va bien se passer. Je ne suis pas la seule, pendant le joli mois de mai, a rêver d'ailleurs et d'autre chose. Le long des pelouses des lotissements, les barbecues refont leur apparition, et l'homme rêve qu'il n'a pas besoin de rester assis dans un bureau du lundi au vendredi pour faire tourner le monde.
Je rêve de confiture, de tarte aux pommes, de vacances, de sieste dans l'herbe et de bien être. 
Le réveil, demain matin, fera mal, pourtant. Je le sais au plus profond de moi, et, pire encore, je l'accepte déjà, refermant cette petite parenthèse que la vie vient de m'octroyer.

Dilemme

La vie d'un individu évolue toujours autour de trois sphères : personnelle (amour, amis, famille), pro (le boulot, simple, efficace) et l'argent (la philanthropie, ça va bien 5 minutes). 
C'est rare que dans une vie a un moment donne, tout aille pour le mieux dans les trois sphères en même temps. On finit toujours par avoir un caillou dans la godasse - manque de fric, manque de boulot ou boulot pas top, ou bien manque d'amour. Je vous raconte même pas l'angoisse si c'est deux sphères qui se font la malle, et quand les trois flanchent, le taux de suicide grimpe d'un coup.
Et puis des fois, on a l'impression que tout va bien. Coté boulot, pas de souci. Argent : oui, ça pourrait être plus, mais rien d'horrible, donc ça va. Du coup, l'esprit se prend a être un peu plus critique sur le reste : le privé. Tout a coup une relation qui paraissait très bien, stable, adulte, bat de l'aile. Ni plus ni moins qu'avant : c'est juste que maintenant, l'esprit s'y attaque avec toute son attention. Puisque le reste est réglé, qu'est ce qui va pas ici ? Est ce que j'ai envie de vivre avec cette personne, dans cette situation ou est ce que je mérite mieux ? Je peux toujours avoir mieux. Mais je peux aussi avoir "rien du tout" a force de tout essayer de bousculer. Dilemme.