vendredi 28 mars 2014

Le pilotage de la performance


Le gentil loulou avec lequel je discutais sur site ? Il a avoué avoir encore une ex traînant dans ses placard. Genre, très présente. Genre, presque encore là, si on enlève le presque, on est plus proche de la réalité, à mon humble avis. Genre, je suis fatiguée. 

J'ai aussi eu droit aux D pics. 
Ouais, comme ça, les gens passent du salut, je te trouve très mimi à tiens, que penses tu de ma virile anatomie ? 
J'en reste sans voix, non as pour avoir étudié avec double décimètres à l'appui, les photos en questions, mais pour le procédé utilisé par la gente masculine pas très gentlemen sur le coup. 
Moi qui rêvais d'un gentil garçon qui me remettrait délicatement une mèche de cheveux derrière l'oreille, je me retrouve avec des messieurs qui me font miroiter leur perceuse et leur collection de mèches à béton. 
Passer de Mignonne, allons voir si la rose, etc. à Enlève ta culotte, c'est moi qui pilote, ça pique un peu les yeux. 

Le dernier en date ? Il y a deux heures. Le copaing bien marié avec deux enfants, pas vu depuis 10 ans maintenant mais avec qui on échange des petits mails sur le sens de la vie, et qui refait surface tout à coup. Tiens, tu as botté en touche et disparu ? 
Réponse, je copie colle, parce que ça vaut son pesant de pop corn :

Non, non, je n'ai pas botté en touche et je suis plutôt partant pour (te) botter en touche. Et si tu veux, je t'enverrai une photo de ma botte !

Comme je suis un peu surprise mais polie, je propose d'envoyer une photo de mes ballerines Repetto. On me répond sur Mars qu'en fait c'est la faute au correcteur orthographique et qu'il fallait remplacer le O de botte par un I et qu'on pouvait virer un T aussi. Bon. Je me disais aussi que c'était pas pour un concours du plus joli pied. Et du coup, j'avais bien envie de répondre, soyons fous, remplace le I par un A et garde le T, finalement, et je t'en donnerais bien un grand coup, histoire de te montrer que ça pique, le romantisme.

J'vais t'apprendre la politesse, petit con. Et te montrer qui pilote. 

jeudi 20 mars 2014

C'est le printemps

C'est le printemps, bonjour bonjour les hirondelles, les bougeons aux arbres, le soleil dans les rues, les jupes plus courtes, les gens plus cool

Je suis au bureau (truc de dingue un jeudi matin ? Je... euh...) et je n'ai pas exactement envie de me tuer à la tâche là tout de suite maintenant. Je devrais, ça me donnerait une excellente excuse pour glandouiller plus tard, mais moi c'est maintenant que j'ai envie de buller. 

J'ai remis les mimines sur les sites de rencontre, diantre, ça faisait longtemps. 
Ca pique toujours autant les yeux, ces hommes plein d'espoir qui se fendent d'un cc sava ? 
Comment dire ? Non savapô. J'ai pô envie de répondre à ce message là, pas envie de me vendre comme un saucisson sur un marché lyonnais. J'ai du coup rempli une annonce borderline dissuasive, histoire de voir. 
Et ben j'ai quand même droit aux cc sava. Si. Je pense que le môssieur qui s'est fendu de cette grâce littéraire doit déjà avoir eu beaucoup de mal à déplacer la souris pour cliquer sur le petit rectangle qui va bien et m'envoyer son message d'amûr éternel. Et je ne peux pas m'empêcher, c'est fou cette imagination, je me dis que celui là, si aujourd'hui il fait autant d'efforts, putaing, les soirs de match sur TF1, il doit envoyer du rêve, vautré dans son canapé à se les grattant négligemment pendant la pub. Oui je sais j'ai une imagination débordante. Et franchement ? Eh ben j'ai pô envie. 
J'ai aussi droit, c'est très flatteur, aux petits jeunes de 18 ans (mais qu'est ce que tu fous là à 18 ans bordel ?) qui me proposent des nuits folles sans lendemain (maintenant je comprends mieux ce que tu fous là). C'est charmant, sauf que je n'ai pas choisi d'être prof dans ma vie professionnelle, et j'ai bien décidé de ne pas être ce genre de coach dans ma vie après le bureau. Et à 18 ans, soyons lucides, my darling, tu ne vas pas me faire grimper au rideau toute la nuit (si tu me fais grimper au rideau tout court). Et comme je ne me sens pas l'âme d'un Nobokov femelle ni les griffes d'un félin au bord de la retraite, je passe mon tour. Thanks, but no thanks. 
Étonnement, j'ai aussi reçu un message bien tourné, avec des accents, de la ponctuation, et pas de fautes, d'un homme qui avait lu mon profil jusqu'au bout. Je suis allée regarder les photos, il avait l'air effectivement d'être un homme normalement constitué, il n'avait pas trois milliards de points suggérant qu'il cherchait surtout à occuper ses portes cochères le soir, mais voilà, à cause de tous les cc sava de la Terre, je suis méfiante. J'attends, tapie derrière mon ordinateur, j'en suis presque à traquer les défauts des loulous potentiellement bien sous toutes les coutures mais doit bien y avoir un truc quelque part. 

Mais aujourd'hui, c'est le printemps, bonjour bonjour les hirondelles, il fait joli dehors, j'ai des lunettes de soleil, et je vais aller me faire un petit plateau de sushis dans un parc à l'heure de la pause. 
Et la date ? Ce sera mon bouquin. 

Bisous kissous. 

vendredi 14 mars 2014

La régionologie

L'Ex avec un grand E ? Alsacien. 
Le Viking ? Alsacien. 
Le crush de février ? Alsacien. 

Je crois que l'Univers essaie de me dire quelque chose. 

Un mois pile poil après la Saint Valentin (toute ressemblance machin etc. étant tout à fait fortuite et inopinée), je m'interroge sur le sens de la vie. 
Si on se farcit le thème astral du chien pour savoir si c'est bien Feng Shui de coller son panier là, à côté du radiateur, et qu'on examine au microscope le cheveu du potentiel futur ex assis là, sur ce tabouret de bar à côté de nous, on devrait peut-être aussi ajouter une nouvelle case pour les filles qui cherchent comme moi les problèmes à répétition parce que sinon elles s'ennuient sur un long fleuve tranquille. 

La régionologie. 
Ouais, comme ça, j'invente un mot, hop. 

A la série de petites questions qui vont bien, j'aimerais ajouter tu viens d'où ? Parce que, là, comme ça, je pourrais amender ma petite annonce personnelle, si tu viens d'Alsace, laisse tomber, merci

Bon, évidemment à ce petit jeu, je peux aussi laisser tomber les prénoms déjà utilisés. 
Ça va commencer à être un peu compliqué en terme de possibilités restantes. Que les Alfred, Georges, René, André, Robert et Jean-François-Xavier se manifestent. 
Mais seulement ceux qui ne sont pas nés en Alsace, ni en 1977, ni en 1980, ni en 1981, qui n'ont pas habité à l'étranger, qui ne sont pas ingénieurs, qui ont malgré tout moins de 50 ans (j'aimerais ne pas sortir avec un ami de mon papa, merci beaucoup), dont l'ex ne hante pas les pensées ni les armoires, qui répondent à un texto en moins de 24 heures, qui savent écrire un email sans douze fôte d'aurtograf, qui ont une photo de leur maman dans leur cuisine et du papier toilette dans leur salle de bain et ne souhaitent pas déménager au Guatemala sans m'en parler dans les prochains mois. Habitent Paris si possible, savent lire, et aiment faire autre chose que plaquer les demoiselles contre des portes cochères le soir même si c'est sympa aussi. 

Difficile, moi ? 
Pas du tout. 

La preuve que je suis magnanime ? 
Si tu t'appelles Anatole, toi aussi, tente ta chance.

jeudi 13 mars 2014

La douceur

Il fait beau. Il fait doux. 

J'ai des clients plein la tête et des problèmes plein les clients et des dossiers plein de problèmes sur mon bureau. 

Mais c'est pas grave, il fait beau. Une douceur de temps comme un cadeau, qui donne envie de sourire, de gambader dans la rue, et de regarder les parisiens gris d'un autre oeil, pour leur faire monter les couleurs aux joues. 

J'ai envie de cette douceur. 

J'ai envie de paix, qu'on me laisse un peu tranquille mais qu'on me demande quand même si je vais bien. J'ai envie de rire, j'ai envie de gambader, j'ai envie de chausser mes lunettes de soleil et d'aller me balader dans un sous bois. 

Je lis un livre de Delphine de Vigan, triste à mourir comme beaucoup de ses livres, mais très beau, et même ce livre là ne me met pas le moral en berne. 

Je suis une fille du soleil, je suis comme les arbres, je reprends vie à la sortie de l'hiver et je suis inaltérable quand il fait si beau, si doux. J'ai envie d'être un chat qui s'étire dans un carré de soleil, j'ai envie d'une sieste langoureuse, j'ai envie de laisser filer le temps en regardant les nuages s'effilocher dans le ciel. 

J'ai des envies de week-end. 

mardi 11 mars 2014

Dis-moi comment tu embrasses...

Il y a celui qui embrasse comme un dieu. Celui qui embrasse comme s'il allait se jeter dans le grand bain. Celui qui se prend pour une moissonneuse batteuse. 
Et toujours, toujours, cette micro seconde d'appréhension, avant. 

En film ? Faisable. C'est pas moi dessus, et et c'est moi derrière la caméra, non plus. 

Et ça donne envie de douceur, de câlins. Et de croire en l'humanité. 

mercredi 5 mars 2014

Next page please

Ca y est, une page s'est tournée. Devant la République, l'ex et moi avons officiellement confirmé qu'on était plus ensemble, et que personne n'avait fait pression sur l'autre pour en arriver là. Des années de vie commune, soldées en 5 minutes devant une petite juge aux lèvres gonflées de silicone, c'est un peu surréaliste. 
Est ce que je vais bien ? Oui. 
Cette étape obligatoire n'est que la concrétisation légale d'un état de fait qui date de près de deux ans maintenant. Rien ne change, au fond. 
Nous restons amis, ce que nous étions avant. Ce sera toujours cette personne avec laquelle j'ai passé tant d'années, beaucoup voyagé, ri. Pleuré, aussi. Mais rien n'entrave les bons moments que nous avons passés ensemble. 
On a simplement officiellement tourné la page. 

Je suis de retour au bureau, aussi, depuis ce matin. Ça va mieux. J'ai un traitement de cheval pour m'en remettre, mais je reprends vie. Merci aux amis qui sont passés, restés, pour me changer les idées, sans quoi une semaine seule chez moi à tourner en rond m'aurait fait braire violemment. 
Je n'aurai pas écrit, pas tellement pensé au sens de la vie en me rongeant les sangs, mais profité de ce temps libre forcé malgré tout. 
Mais ça fait un bien fou de reprendre la vie séculaire, de voir des collègues, de ne pas se sentir désœuvré ou hors du temps. 
Hors du temps, c'est bien, mais pour quelques heures, quelques jours. 
J'ai du mal à vivre recluse, j'ai besoin de mouvement pour exister pleinement. 

Mon week-end prévu à Istamboul est rayé de la carte cause santé, mais ne sera que partie remise. La ville ne va pas s'évaporer dans les prochains jours. Le temps, cette semaine, à Paris, est au beau fixe. C'est le moment de ressortir lunettes de soleil et transat, non ?