mercredi 24 décembre 2014

Road to nowhere

J'aime les jalons de l'année, petits sommets personnels qu'on a gravi avec plus ou moins d'entrain, pour regarder avec satisfaction, la main en visière et la respiration plus ou moins sifflante, tout ce qu'on a bricolé depuis la dernière introspection tout à fait intimiste, sur Internet (eh ouais, vive les blogs). 

Donc, en 2012, j'ai fait un petit bilan de fin d'année en me souhaitant pour 2013 une année hédoniste. M'en suis pas trop mal sortie : En 2013, un bilan de fin d'année aussi avec des attentes pour 2014 qui auront été étudiées avec application - la recherche, entre autres, de l'homme(s) parfait(s).

Il serait donc logique et légitime de faire tout pareil cette année, car l'homme est un animal de routine et que ça donne une bonne excuse pour procrastiner au bureau en attendant de partir, parce qu'on est quand même le 24 décembre et qu'il faudrait pas déconner en usant trop de neurones, merdel de borde. 
C'est un exercice assez amusant à faire, et au fil des articles que je relis, je me dis ah ouais, quand même, je revis un instant l'état d'esprit dans lequel j'étais au moment de la bafouille. Certains moment me font toujours sourire, d'autres, je me dis qu'en fait, le temps qui passe, c'est pas mal, des fois. 

Nous disions donc. 
Une soixantaine de blablas plus tard, voici que sonnent les derniers jours de 2014. 

En 2014, je me suis souhaité au mois de janvier, une année Tagada, avec option Prince et romantisme, si possible. 
J'ai testé pour voir le pianiste de jazz complètement barré. Fail. J'ai repris ma liberté officielle. Comme les deux loulous étaient du même coin, je me suis posé plein de questions sur la régionologie
Le romantisme n'était pas bien présent au printemps, on sentait l'attaque des hormones qui titillent. Et pourtant, pourtant j'ai réussi, j'ai coupé le cordon, la source de vitamine douceur à laquelle je me perfusais. Ca m'a pris plus longtemps que je ne pensais. Ca m'a fait plus mal que je ne l'imaginais. 
J'ai testé, pour voir autre chose, le banquier d'affaires. Fail
Je me suis (re)mise à dater, pour voir autre chose. J'ai testé plein de prénoms plus ou moins réussis
Je l'ai pas écrit à l'époque, mais j'ai dangereusement replongé à coup de vitamine S, parce que c'était si facile, si bien, si évident. Avant d'arrêter pour de vrai, et de me prendre la main comme une grande. J'ai été polyandre à quelques moments, aussi, cette année. 
Puis il s'est passé un truc un peu fou qui me laisse encore sonnée quand j'y pense. Je suis tombée sur un prince un tant soit peu charmant qui a décidé me faire confiance. Et depuis, je plane, doucement, mais sûrement. Alors, non, je ne sais toujours pas où tout ça va m'amener, mais j'ai envie d'y aller, pour voir. Je bocalise.  

J'ai regardé derrière, j'ai aimé ce que j'ai vu, c'était pas toujours fun, mais c'était moi, vivant à pleine vitesse, et maintenant, du haut de mon petit sommet personnel, j'ai envie de galoper dans la descente, ce sera peut-être encore les montagnes russes, 2015, on verra, j'y vais, je descends, les bras en l'air, le sourire aux lèvres. 

samedi 20 décembre 2014

Au bout de chaque rue il y a la mer

A l'heure où le tout Paris se presse dans les boutiques pour la dernière ligne droite des cadeaux à amonceler sous un sapin, je bois un Lapsang Souchong en traînant sur Internet. 

Cette petite procrastination de fin d'après midi me sied au teint. 
Je n'aurai rien fait d'autre aujourd'hui que me rendre devant la porte de la piscine pour y lire "Fermé du 19 décembre au 5 janvier pour vidange annuelle. Joyeuses Fêtes". 
Plutôt que de pester contre la mairie et l'univers, j'ai décrété que moi aussi je faisais ma vidange annuelle, en l’occurrence la vacuité de mon cerveau pour la journée, et c'est pas mal. 
Bien sûr il faut laisser quelques neurones en veille histoire de réussir à faire chauffer de l'eau en y mettant des carottes à cuire pendant qu'on enfile une paire de chaussettes - faire cuire des chaussettes tout en essayant d'enfiler une carotte à ses pieds étant un exercice tout à fait passionnant, si tant est qu'un chien s'y intéresse autant que vous. Je suis pourvue d'un modèle de chien sympa qui aime les carottes plus que les chaussettes parce que ça fait des confettis quand on les mâchouille sur un tapis (c'est meilleur sur un tapis). Et qui, aussi, aime chouiner le matin pour me réveiller vers 7 heures de la nuit, et qui part se rendormir dès qu'elle a mangé et promené, alors que moi, non. Et qui aime manger des carottes. Alors je garde quelques neurones en veille, c'est plus simple. 

Je suis sereine et zen aujourd'hui, c'est si rare finalement. Je me suis bricolé une après midi avec sieste comme le chien, dans le canapé entre les coussins, lecture, chocolat noir et thé fumé. 
(Mon objectif de la journée étant de réussir à distinguer une carotte d'une chaussette, je suis sortie victorieuse de cette épreuve) (c'était très stimulant, sisi).

Et de ma lecture du jour je retiens une phrase lumineuse, une phrase importante, une phrase qui me plaît et que je devrais répéter comme un mantra les jours de pluie : Au bout de chaque rue il y a la mer.

mercredi 17 décembre 2014

Mais-euh-bordel-euh

Mais qu'est ce qu'ils ont tous, aujourd'hui ? Sont tous grognons ! A une semaine de Noël, au lieu d'être zen, sont tous à cran, grognent et font la gueule, les collègues, on dirait un concentré de crétins sur la ligne 13 à l'heure de pointe. 
Et que je gueule dans le couloir alors que moi je suis au téléphone avec un gentil client. Et que je t'envoie bouler alors que je demande quelque chose de gentil. Sont tous au bord de l'implosion, z'ont pas fait leurs cadeaux de la Noyelle ? C'est quoi le problème ? Berdel de morde. 
J'ai l'impression qu'ils sont tous aux aguets pour me sauter à la gorge, comme les meubles qui se jettent sur mes pieds quand j'ai retiré mes chaussures alors que quand je porte des bottes, il se passe rien du tout. 
Ou alors c'est moi. Ouais, c'est peut-être moi qui me sens persécutée. Ca doit être l'étincelle qui fait déborder le vase, un besoin de vacances qui se fait sentir avec une absolue nécessité. 

mardi 16 décembre 2014

All I want for Christmas

Je suis sortie de mon lit depuis le 25 novembre, en fait. J'ai même fait des tas de choses dans l'intervalle. Mais pas tant de choses qui m'ont tenue en haleine devant un ordinateur. Travail mis à part, parce que, hein, même le plus épanouissant des jobs implique d'avoir des choses qu'il faut faire, alors qu'en vrai j'ai surtout envie de buller en comptant mes doigts de pieds et m'émerveiller d'en avoir toujours dix, avec exactement cinq à chaque peton. La vie est bien faite, des fois. 

J'ai fait un choli sapin de la Noyelle et je me perfuse aux chants de Noël depuis le 1er décembre. Ouais, j'ai quand même attendu le 1er décembre pour m'y mettre, histoire de respecter les traditions, tout ça. Et au moment où j'écris, (au bureau) (oui je sais c'est mal), j'écoute encore des chants de Noël. Je suis tout à fait consciente d'avoir 12 ans 1/2 d'âge mental au mois de décembre, et je l'assume. Je gambade sous la pluie (vive Paris), je ne vais pas beaucoup à la piscine (j'arrête pas d'être malade. Ou d'avoir flemme, en fait.) et je chantonne bêtement Rudolf the red nose reindeer. En boucle, si j'insiste. 
Et comme je suis magnanime voici un lien vers une petite vidéo de All I want for Christmas qui vaut son pesant d'or. 

Ce que je veux pour la Noyelle, moi ? Hum. Let me think about it for 1 second and a half
Je pourrais dire la paix et l'amour universel sur la Terre, Mais en fait, ce que je veux, c'est de la bocalisation pour parsemer cette fin d'année et 2015 aussi, siouplé. Le reste, m'en fiche. Bon, d'accord, s'il pouvait faire beau, ce serait mieux. Et si mon chef pouvait être moins chiant, ce serait mieux. Et si je pouvais avoir plus de ouacances, ce serait mieux. Et dormir plus longtemps le matin, aussi, ce serait mieux. 
Mais en vrai, en vrai de vrai, je veux que ça continue comme ça. 
Sauf pour le chef chiant, bien sûr. 
Alors pour Noël 2014, je vous souhaite des jolis bocaux dans vos Christmas stockings
Cheers, people

mardi 25 novembre 2014

Plonger sous les draps

Cette saleté de crève a bien du mal à me lâcher et je me trouve tous les matins un peu plus flapie que la veille. 
Attends. 
C'est la crève ou c'est la vie tout court ? 
Le chef me trouve démotivée en ce moment. Je me gausse. Euuuuh t'as entendu parler de novembre ? De la pluie ? T'as pas envie de rester sous la couette, toi ? 
Démotivée, j't'en foutrais, ouais. Des baffes qui se perdent. 
Rester sous la couette, par contre, c'est une envie récurrente. Plonger sous les draps et ne plus jamais remonter (air connu).
En attendant de plonger sous les draps, je m'en vais plonger tout court, ce soir. 
Ces derniers temps, tout s'est ligué contre moi pour m'empêcher d'être ultra glamour en maillot de bain une pièce bien galbant et bonnet de silicone qui te garde même pas le cheveu au sec. Des soucis de santé, le boulot, les sorties... tout tombe un lundi ou un jeudi. La coach doit croire que j'ai rendu mon tablier et décidé de faire des cours de macramé. Alors en attendant je compense quand je peux, comme ce soir, je vais en nage libre faire une petite heure de longueurs pour ne pas m’encroûter complètement. 
La vie m'emporte. Je vais bien. 
On continue à me tenir la main maintenant que je n'ai plus la crève. Et j'aime beaucoup. Ca me permet de gambader dans Paris. Sans avoir froid aux mains. Et de plonger sous les draps avec délices, aussi. 
Réveillez-moi au printemps ? 

vendredi 14 novembre 2014

Carry on, brave soul

La petite crève de l'automne m'a attaquée. Rien de nouveau sous le soleil, ou sous l'absence de soleil, justement. 
Je me traîne au bureau depuis deux jours et je me sustente au bureau d'eau chaude avec du jus de citron et du miel (c'est le grog du travailleur, parce que le grog à 10 heures du matin, c'est rude, c'est très rude, c'est tellement rude que c'est une boisson d'homme). 
Je me traîne et je me sustente, et pis des fois j'ai un charmant garde malade qui me fait un bouillon minute, me prépare une tisane avec du miel, et me tient la main. Je suis le summum du glamour en grosses chaussettes, et pourtant, he is there
Et pourtant, j'ai pas de tête. Et je ronfle. Si. 

jeudi 6 novembre 2014

Les cheveux blancs

Presque un mois d'absence webesque pour revenir avec le sujet du jour qui me fâche depuis ce matin, quand j'ai croisé mon reflet dans le miroir de la salle de bain. 

J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne sais pas à quand remonte vraiment le premier cheveu blanc. Au pif, je dirais 2009. Ouais, moi aussi j'ai mal. Et à l'époque, il était tout seul, perché bien au dessus de ma tête, et je pouvais faire comme si je ne l'avais pas vu. 
Sauf que ce matin, peut-être un peu plus réveillée que d'habitude, j'ai vu. La colonie, bordel... Pas que je sois en train de virer mémé, mais bon sang, j'ai des cheveux blancs... A mon âge, vraiment ? Quand j'en ai parlé à ma môman, elle m'a dit que nan, elle, à mon grand âge, pas z'un. 
Alors quoi, les soucis de la vie ? Dois je envoyer une missive de haine à tous les boulets dont j'ai croisé la route, à tous mes clients usants, à mes chefs énervés pour leur demander de se cotiser pour me payer un balayage ou un soin de coloration histoire de réparer (temporairement) cette vile attaque de blanc sur ma tête ? 

Le prochain post, à ce train là, ce sera une diatribe sur les rides. Quoique rien ne me fasse flipper aujourd'hui, il se peut que dans six mois je me réveille avec tout à coup l'épiphanie de mon visage en train de se fâner. 

La bonne nouvelle, c'est qu'avec Alzheimer, d'ici quelques années, j'aurai oublié que j'ai eu les cheveux d'une autre couleur que le gris, alors bon. J'espère juste qu'à ce moment là, j'aurai oublié les soucis de la vie et les boulets en général, pour me tricoter des souvenirs de bisounours en chef. 

L'autre bonne nouvelle, c'est que je vais bien. Ouais, malgré ces saletés de fils blancs alors que j'ai rien demandé à personne, je vais bien. L'automne à Paris nous fait pour l'instant de jolies journées avec un grand ciel bleu et sinon, d'excellentes excuses pour plonger sous la couette et n'en ressortir que forcé et contrit. Et puis, sous la couette, je ne vois pas la couleur de mes cheveux. 

vendredi 17 octobre 2014

Musique de chambre

J'étais cette semaine en Allemagne au siège de ma société pour la grande messe annuelle, également appelée dans le jargon local sales meeting. Trois jours de présentations powerpoint histoire de voir si on sait encore se tenir assis sans bouger sur une chaise comme lorsqu'on était étudiant, sans moufter ou presque, de 9h à 19h. Eh bien cela devient difficile avec l'âge, dit la mamie qui vit en moi. D'autant plus difficile, qu'une fois la présentation générale achevée, on passe en revue les performances de chaque région, et qu'à la minute où la seconde présentation est entamée, on a soudainement une grosse, très grosse envie de fermer les yeux, juste un instant, rien qu'un instant, pour voir, ça semble soudainement la seule chose possible à faire, et on lutte alors de tout son être pour surtout ne pas le faire, ne pas craquer, car on sait bien au fond qu'à la seconde où l'oeil clignera plus lentement que de raison, on ne pourra le rouvrir assez vite, et que la seconde imaginée du clignement se sera transformée en une demi heure perdue dans un espace temps trop vite compressé. 

J'étais cette semaine en Allemagne et mon crush de l'an dernier aussi. J'ai souri, intérieurement, en le voyant. Je l'ai vu se tortiller un peu, aussi, en réunion, quand il s'est trouvé en face de moi, et que mon regard croisait le sien. Au milieu de l'agitation ambiante, quelques instants entre lui et moi au calme, étrangement. 
Toi, moi ? Let's face it, darling. On a dépassé depuis longtemps notre date de péremption. Let's hug and move on
A la question qui me faisait gamberger à l'époque, je peux désormais répondre : si je n'avais pas des clés dans ma poche, des clés qui ne sont pas à moi mais qui m'ont été confiées, je serais tombée dans ses bras plus que pour un hug improvisé. 
Mais je ne compte pas monter un orchestre de musique de chambre
Une relation à deux, deux personnes qui habitent dans la même ville, se découvrent, se dévoilent, se plaisent, c'est si miraculeux que ça m'en emplit l'esprit comme si j'étais la première personne à en faire l'expérience sur toute la planète. 

mardi 7 octobre 2014

Bocal

C'est l'automne ? C'est déjà l'automne ? Je plane sur un petit nuage en regardant le temps passer, au loin. Je trouve Paris plus jolie, un grand soleil d'automne que j'attends en humant l'odeur des feuilles qui commencent à choir. Même quand il fait moche, je trouve qu'il ne fait pas si moche. 

Je n'ai, somme toute, pas grand chose à écrire ces temps ci. Au lieu d'écrire en suspendant ma respiration, j'essaie de vivre, très simplement. Il est en train de se passer quelque chose, quelque chose de joli, quelque chose de fragile comme un flocon de neige qui m'arriverait sur la manche, délicat, fin, et j'ai envie de me pencher, d'en profiter, de m'en souvenir longtemps. 

Ces petits instants de bonheur fugace que l'on voudrait pouvoir mettre en bocal pour les jours de pluie... Les arrêts sur image que je voudrais pouvoir faire, les moments où je voudrais pouvoir dire à mon esprit, tu vois, ce truc là, tu risques de l'oublier et pourtant, pourtant, souviens toi comme tu te sens bien maintenant. Souviens t'en, pour les jours où tu ne voudras pas émerger de sous ta couette un jour d'hiver. 

La formule de l'automne, si bien trouvée de Madame Foresti : Les trucs à vivre ? Manger une pizza, se taper un bon film, tomber amoureux. Une fois que t'as vécu ça, plus rien d'autre n'a d'importance. 

Alors, je me laisse doucement choir, bercée par le rythme des feuilles qui tourbillonnent dans le soleil d'automne. Bocalisation totale. 

jeudi 25 septembre 2014

Une histoire de clé

Je continue à croiser les doigts derrière mon dos, pour conjurer le mauvais sort, et pieds nus, je croise les orteils, aussi. On ne sait jamais. Je suis tout à la fois pétrie d'espoir, et toujours méfiante. 
Parfois, un petit déclic, ici et là, le pêne d'une serrure que l'on ouvre, une porte dans les barricades de mon esprit découverte, qui s'efface doucement maintenant qu'elle est ouverte. Peut-être exactement là où avant une blessure béait, peut-être pas, ce n'est pas le cœur du débat. 

Hier matin, des clés, déposées dans ma main. 
Pour pouvoir fermer la porte en partant, puisque j'ai le temps de me reposer encore avant d'entamer ma journée. 
Des clés, déposées dans ma main, et soudainement le poids de ce métal froid, comme trois tonnes de plomb dans ma paume, le poids de mille questions et mes sourcils qui se froncent. Des clés, vraiment ? Des clés au creux de ma main, si légères pourtant et si lourdes aussi, mes lèvres serrées, mes yeux étonnés aussi, des clés, tes clés, really ? 
Et encore embuée, me voilà seule dans un appartement qui n'est pas le mien, avec tes clés dans mes mains. 
Si vide de toi tout à coup, et si plein d'espoir, soudain, un espoir au creux de ma paume qui tinte doucement, métal contre métal, un peu froid encore, se réchauffant lentement dans la chaleur de mes mains. 
Des clés, quelques grammes de métal anonyme et pourtant, des clés qui sont à toi et que tu m'as laissées ce matin là, dans un sourire doux, en m'embrassant. Des clés qui n'ouvrent que la porte d'un appartement, et pourtant, qui ouvrent beaucoup plus que ça. Des clés, si légères soudainement, chaudes maintenant, dans mes mains, et sur mes lèvres, moi aussi, maintenant, un sourire doux, qui s'étire, et l'impression d'être aussi légère que ces quelques grammes de métal qui tintent doucement avec moi. 

Un tout petit déclic. 
Un tout petit pas. Chancelant, peut-être. Mais un tout petit pas vers l'avant. 

jeudi 18 septembre 2014

Tout est permis (ou presque)

C'est la rentrée, c'est le mois de septembre, petits et grands ont leur cartable et sac ajusté, ou justement, savamment négligemment ajusté, bref, Paris n'a plus les airs de campagne du mois d'août quand tout le monde semble flâner même pour aller travailler. 

Et pourtant, pourtant il fait beau, il fait bon, 25 degrés aujourd'hui, doigts de pieds à l'air dans les sandales, vernis à ongles élégant, pantalons de lin ou petites robes, tout est permis. 

Tout ? 
Presque tout. 

Le jeune homme qui m'envoie soudainement une photo de son torse, alors que je n'avais pas de news depuis janvier, par exemple, il croit que c'est encore l'été ? Ou bien il veut qu'on se cotise tous pour lui acheter un tee-shirt ? 

Apparemment je ne suis pas la seule à recevoir ce genre de photos. Et encore, moi c'était soft, c'était sa tête et son torse (et ses tablettes de chocolat mais je m'égare). 
Au delà du côté eye candy, désolée, mais en fait... j'ai rien demandé à recevoir, moi. 
Donc, voui, tes abdos sont fantastiques, quoiqu'à la réflexion, dormir sur toi doit être assez peu confortable, mais je me pose surtout la question suivante : que s'est-il passé entre le 10 janvier, date à laquelle j'avais envie de te bouffer tout cru, et maintenant ? 
Tu t'es perdu dans le cyberspace et maintenant tu es tout mort de faim ? Vous m'en voyez fort contrite, mais au delà de l'aspect purement esthétique de la photo, mouif, bon, bof. En fait, j'ai pas envie. 
Et voilà le môssieur qui insiste un peu, alors je dis gentiment merci mais non merci. 
Étrangement, depuis, je n'ai pas de nouvelles. 

Je pense qu'il est très prévoyant : bien qu'on ne soit qu'en septembre et qu'il fasse 25 degrés, il cherche à acquérir une bouillotte. Fort heureusement pour lui, il existe des modèles de bouilottes-ceinture, au cas où ça le travaille vraiment trop. 
De rien. 

jeudi 11 septembre 2014

Combien de temps ?

L'espoir. Ce truc un peu fou qui nous fait frémir, parfois, quand on rencontre quelqu'un et se dire Est ce que ça va marcher ? J'aimerais que ça marche... 
L'espoir d'une part mais pas que, mon esprit intègre aussitôt l'effet chat échaudé et se dit c'est pas possible, ça va pas durer
Ce petit caillou dans la chaussure, cette réminiscence que, vu le nombre de nazes dont j'ai croisé la route, pourquoi celui ci serait-il différent, en somme ? 
Un moment de suspicion. De doute. 
Quand mon téléphone est silencieux, mon regard se fait implorant. Que peut la technologie contre mes angoisses ? Si j'attendais une lettre à la poste, je tiendrais trois jours. Là, au bout de deux heures, je m'étiole. 
L'engrenage des Et si ? m'entraîne dans les bas fonds de mon imagination En fait il a changé d'avis. Il a rencontré une sirène. Il sait pas comment me dire que...
Alors que non, tout le monde n'est pas sous perfusion d'internet, tout le monde n'est pas drogué comme je le suis. Quand on passe une journée en formation ou sur un voilier, on passe rarement son temps à envoyer des textos (il paraît que l'I-phone n'est pas waterproof mais qu'il plonge très bien, même). 
Combien de temps avant de baisser la garde, avant que les questionnements ne s'estompent ? S'estompent t-ils jamais ?
Je suis un animal blessé qui scrute son environnement d'un air méfiant, et j'ai du mal à aller vers la main qu'on me tend. Va t-on me caresser ou m'enfermer encore ? 
J'aimerais baisser la garde mais je me suis fait tellement mal ici et là, cette année encore. 
J'aimerais décrypter un regard, un échange, une phrase, j'espère en me mordant les lèvres. 

vendredi 5 septembre 2014

Sans peur et sans reproche

Cette sensation de légèreté, grisante. Un moment où tout est possible, dans l'éclat d'un sourire, un regard. L'impression d'être au bord du monde et de pouvoir sauter, là, dans le vide, en hurlant, envie d'avancer, peur effacée, qu'importe la chute, donnez moi cette ivresse du moment. Je suis invincible, je rayonne, j'ai envie de gambader dans le monde. 

Est ce que ça va durer ? 
Maybe not. 

I don't really care now. Thank you de vous inquiéter. 

Je surfe sur une vague de mots qui semblaient pourtant interdits en 2014, et des papillons ici et là. Une petite bouffée d'oxygène pour une rentrée des classes en douceur, avec crépitement intérieur. I like it. I think I really like it.

mercredi 3 septembre 2014

Le poids des ans, le choc des bilans

Ainsi vont les années jusqu'à celle ci, le choc d'une crucifixion, 33 ans. 

Parler de sagesse me semble un peu étrange, je trouve que j'en suis fort loin. Me restent les petites rides qui tracent lentement mais sûrement leur chemin autour de mes yeux, et ce vif argent ici et là dans mes cheveux. 

Si c'est la mélancolie qui domine ces premières lignes, c'est au constat du joyeux bordel de ma vie, que, non, je n'imaginais pas comme ça aujourd'hui. 
J'imaginais la licorne, de ces maisons dessinées par les mômes, qui n'ont qu'une face, une cheminée qui fume alors qu'un soleil de plomb égaie un ciel parfaitement bleu, sous lequel une famille se tient la main, sourire 3000 carats comme si elle venait de gagner au loto. Une idée de bonheur enfantin, tangible, simple. Un idéal de conte de fées, où on ne peut pas vérifier si le prince charmant buvait un Ricard avant d'occire le dragon, s'il ronflait, ou si la princesse ratait même la cuisson des oeufs à la coque. Une idée d'un bonheur figé sur le papier glacé d'un livre où il fait toujours soleil, quand ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. La mauvaise haleine, la gueule de bois, les échardes, et les gentils qui s'en vont toujours trop vite, on avait plus de place pour les imprimer, et puis ça fait un peu désordre. 

Le bonheur avec un grand B est un bâton merdeux. 
Je vis pour les instants parfois fugaces, parfois au long cours, qui me donnent envie de me lever le matin. Pour les moments, petits et grands, qui sont si jolis qu'on voudrait les mettre en bocal pour les jours de pluie.  Je vis, je vais bien, ne t'en fais pas, je virevolte au gré du vent, j'aimerais me faire une traversée mer calme, vent de force 2, molissant. Parfois c'est tempête sans avis, chavirement, un gros grain, puis une accalmie, et ça repart. Parfois je dévie, aussi, mais je tiens mon cap contre vents et marées. Parfois je navigue en solitaire, parfois je suis en équipage. L'équipage ne me convient pas forcément au long cours, mais j'ai envie d'aller voir quand même. Parfois je me retrouve seule dès que je fais escale. Parfois j'ai du mal à choisir, aussi. Parfois c'est si simple que c'en est presque suspicieux (on finit par se méfier, à force de s'être fait piétiner le coeur). 

En ce beau matin de mes 33 printemps, je n'ai pas envie de me méfier, ni de m'interroger sur le sens de la vie, simplement de suivre le cours du fleuve en faisant la planche. Mer calme, lunettes de soleil, sourire. See you on the other shore...

lundi 25 août 2014

Pas de doute, non

Pour égayer le retour de week-end, il y a la musique à écouter au bureau, le piapiatage avec les collègues, le vernis à ongles un peu flashy à étrenner. 
Et il y a aussi la lecture de ses emails. 
Par exemple, celui de l'ex qui m'avait trouvée magnifique et merveilleuse mais un peu moins que son ex. Et qui, pour resituer, n'avait donné aucune nouvelle depuis le 2 juin. 
Alors on s'accroche et on se marre en lisant, un 24 août : 
Salut, je voulais prendre de tes nouvelles. As tu passé de bonnes vacances ? Je suis rentré de Grèce il y a quelques jours et repris le boulot dans l'allégresse :) deux semaines c'est vraiment trop peu...Cela me fera plaisir de te lire. J'espère que tout va bien. Je t'embrasse. 
Je décode ? 
Salut, oulala comme le temps passe vite, je me disais que si tu étais encore dans les parages, comme il fait froid en août, tu ferais peut-être bouillotte ?
Nan parce que je reviens de vacances trop bien avec ma future ex, mais bon, hein, elle est un peu chiante alors voilà, heureusement que c'est fini, ces vacances.
Bon, on se voit quand ? Chez toi ou chez moi ?
J'hésite. J'hésite à répondre ça. Ou bien à ne pas répondre. 
Y'en a qui osent tout. Y paraît même que c'est à ça qu'on les reconnaît, les cons. 

mardi 19 août 2014

Nap attack

Une absence de sieste dont le couperet tombe comme un rideau de fer sur mes yeux, mes épaules, je voudrais retrouver maintenant le fond de mon lit, me glisser sous ma couette, soupirer d'aise entre les draps, et dormir là encore quelques heures avant de peut-être émerger pour lire. Ou me poser au soleil, sur un transat, et me concentrer sur le bruissement des feuilles des arbres autour de moi. 

Au lieu de quoi, je suis au bureau, le temps est gris mais plutôt doux aujourd'hui pour fin septembre*, des clients au téléphone et un chef au bureau, deux collègues pas contents d'être rentrés à Paris et encore quelques heures à tirer avant de m'en aller. 

Dans la langueur de l'après midi qui s'étire comme si elle n'allait jamais en finir alors qu'en d'autres jours, j'aurais aimé cette lenteur du temps doucement égrainé entre des draps, un soupir, regarder l'heure et me dire, allez, à 17 heures je me lève. Ou pas. 

Un rayon de soleil plus tard et je cligne des yeux, j'ai beau essayer de l'imaginer, je suis toujours au bureau, mais un tout petit peu moins loin de ma fin d'après midi. I can do this. I can beat the nap attack
______
* voui je sais on est en août, j'en ai bien conscience, mais pas la météo, visiblement. 

jeudi 14 août 2014

Désertion

Comme les parisiens en août : je déserte. 
Paris, libre de ses grognons, libre à moi de gambader. A pieds, en scooter. Personne dans les rues, une onde verte généralisée, et même la Fnac Saint Lazare, vide. 
Espérer un peu plus de soleil, certes. Et profiter. 
On verra bien de quoi septembre sera fait. En attendant, je compte danser tout le reste de l'été. 

La Cigale. 

mardi 29 juillet 2014

Choix cornéliens

Le maillot de bain rouge ou le bleu ? 
De la grenadine ou un sirop de citron vert ? 
Un thriller ou un roman ? 
Le transat en toile ou le grand fauteuil de jardin ? 
La terrasse de la cuisine ou celle du bureau ? 
Poisson grillé ou tomates du jardin ? 
Sieste... maintenant ou plus tard ? Ou les deux ? 
Vernis à ongles uni ou nacré ? 
Robe courte ou robe longue ? 
Monoï ou huile d'argan dans les cheveux ? 
Crème solaire ou spray ?

C'est vraiment compliqué les vacances... Rien que d'y penser je sens une migraine qui pointe. 

Pour les autres soucis, désolée, je suis aux abonnés absents. Merci de laisser un message après le bip sonore. 
Comment ? On n'entend pas le bip ? 
Ah, la messagerie doit être saturée. Merci de réessayer plus tard... Beaucoup, beaucoup plus tard si possible... 

dimanche 27 juillet 2014

Sea, sex and sun

Le soleil, check. 
La mer, check. 

Les parents chez qui me faire chouchouter ? Check. 
Pour le reste, du coup, well, je serai sage. 

Les prénoms, ici, sont intéressants aussi. Charles-Henri. Charles-François. Ange. Joseph. Dans le Sud de la France, sur l'ïle à tête de Maure, Coca Cola n'a pas encore posé le pied de ses bouteilles à prénoms customisés. 

Cheers, à coup de Corsica Cola (sisi, ça existe). 

lundi 21 juillet 2014

La valse des prénoms (2)

Une fois n'est pas coutume, je colle une photo. Là, il fallait. Car si même Coca-Cola s'y met, moi, je lâche l'affaire. 
Des centaines de nouveaux prénoms à trouver...?
Et Jean-Mouloud, alors, c'est pour quand ?
Ceci dit on devine "Kev" juste derrière Bobby, je suis pas sûre sûre d'avoir envie de tester un Kévin après avoir pris non pas un Coca mais un Perrier avec un Bobby.

Pour ceux qui se doraient la pilule pendant que j'écrivais plus tôt ce mois de juillet, voici le pourquoi du comment de la Valse des Prénoms

samedi 12 juillet 2014

Attention, ce billet contient des gros mots

Qu'est ce qu'on a merdé ? Quand est ce que les mots Aimer et Amour sont devenus des grossieretés* ? Depuis quand tomber amoureux est tout à coup devenu has been - soooo 1998
Je sais bien que l'homme, cette bête traquée, a l'impression que dès qu'il baisse la garde, on va lui faire douze marmots à la chaîne et l'épousailler en grandes pompes pour lui sucer tout son compte bancaire**. 
Mais BORDEL DE MERDE* quand est ce qu'on nous donnera une chance ? 
Non, toutes les nanas ne sont pas des hystériques qui attendent tapies dans leur coin telle la mante religieuse prête à bouffer son mari. 
Non, toutes les nanas ne sont pas des vampires femelles qui vont dépouiller l'homme qui passe son chemin. 
Mais, ouais, à force, on devient méfiantes. Genre très méfiantes. On se retient de dire des jolies choses pour pas vous faire fuir, vous les hommes. Parce que parfois un simple on est bien, là, donne l'impression qu'on va débarquer prochainement avec nos douze valises et demander un PEL commun. Alors que, nan, on est juste bien là où on est, dans les bras d'un chéri avec lequel on vient juste de commencer à gazouiller, alors pour le PEL on va attendre un peu, nan ?

Au passage, histoire de resituer, nous haranguer à coup de salut sava ne nous donne pas envie de traverser la France pour vous rencontrer, seulement de nous pendre avec le câble d'alimentation de notre ordinatuer.
Proposer de prendre un verre ne signifie pas qu'on va finir dans votre lit.

Mais aussi, passer le week-end ensemble ne signifie pas passer le week-end ensemble pour chercher un appartement et refaire la déco du votre parce que franchement, le poster punaisé au mur à côté de votre collection de bières bues, ça nous fait pas rêver. Même si intérieurement ça nous arrive de refaire la déco, on se contient, promis juré.

Je veux bien être conciliante, mais à un moment, faut m'aider aussi. Je peux pas ramer toute seule. Et pagayer à contre courant, ça fait marrer les crocodiles.
En somme, tout ça revient à une notion d'effort. Pas de renoncement, nan, c'est pas le coeur du débat, mais d'effort commun pour faire marcher le truc plus que trois heures, ou deux semaines. Et se le tenter en vrai, en fonçant, parce qu'on n'a qu'une vie, et que quand on ressent des papillons dans le bidon, au lieu de se dire oh merde, on devrait sauter au plafond parce qu'on est vivant.

Maintenant j'espère que des hommes beaux, riches, intelligents, célibataires et parisiens me lisent. En prenant des notes. 
_____
* les grossièretés ne sont pas toujours là où on les attend. 
**tu pensais à autre chose en lisant, avoue. 

mercredi 9 juillet 2014

La valse des prénoms

Non, Anatole. Je ne t'ai pas oublié. Ce billet est pour toi. 
Parce qu'au petit jeu de la Régionologie, je crois que je devrais aussi faire attention à la Prénomologie. 

C'est quoi ces gens qui ont des prénoms pourris ? 
Attention ce billet est totalement subjectif et n'engage que moi (et quelques copines utilisées pour l'occasion, enfin surtout une, puisqu'on est dans la précision). 

Les prénoms qui vont bien dans l'absolu mais qui nous ont méga déçues parce qu'en fait les hommes porteurs (de ces prénoms, donc, merci de suivre) se sont révélés être des gros nazes (et j'essaie d'écrire un peu poliment, oui, je fais des efforts, merde.) (Oups.)

Au panthéon des nazes, donc, je souhaiterais citer en vrac les Marc, Fred, Benoît, Thomas, Olivier qui avaient tous deux faces, Docteur Jeckyll et Mister Connard, pour diverses raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas ici passque sinon on en a pour trois mois de thérapie par item et chuis pauvre, j'ai pas envie qu'un thérapeute parte en vacances aux Bahamas grâce à mes petits problèmes. 

Mention spéciale aux parents pour : Patrice-Jérôme, Bobie. 
Putain mais à quoi vous pensez les parents ? Vous vous rendez tout de même compte que quand vous donnez un prénom pareil, on va se moquer de vos gosses TOUTE LEUR VIE ? 
A ce stade, ouais, on n'est plus à un Arrosoir près, ou une petite Clafoutis. (Est ce que quelqu'un en a rencontré un spécimen, d'ailleurs ? Moi pas encore, mais vu mon karma, ça ne saurait tarder). 
Bobie, bordel. Et le jeune homme, benoîtement, de me dire Tu peux m'appeler Bob si tu veux
Non, mais non, quoi. NON. Déjà j'ai pas envie d'affubler mon chien d'un nom aussi ridicule, mais Bob, qui est tout de même le diminutif de Robert, franchement, là, on dépasse des sommets. Manque plus que du Ricard, une petite partie de pétanque et des chaussettes dans des sandales allemandes. Allez, soyons fous, un petit Marcel pour accompagner Robert sur le terrain de boules, on n'est plus à ça près. 

Mais QUE FAIT LA POLICE ? 

Alors, ouais, on voit bien, on se dit que les parents ont donné à leur enfant un prénom qu'ils aimaient beaucoup. Et quand ils sont d'origine asiatique, par exemple, peut-être que Bobie, c'est très joli. Je ne sais pas. 
J'aime beaucoup le chocolat et les bonbons mais je me vois mal appeler des gosses Chocolat et Tagada, pourtant. 
Bonus points aux parents qui auront des triplés appelés Chocolat, Tagada et Dominique (oui parce que Domi, c'est un peu court, et Sodomie, c'est quand même très connoté, alors que Dominique, ça va encore) et expliqueront en souriant à leurs interlocuteurs qu'ils ont trouvé pour leurs chers têtes blondes des prénoms de choses qu'ils aiment. Vraiment. Beaucoup. 

Force est de reconnaître qu'à lister les prénoms déjà usités par les Connards de ma vie et de celles des copines, cependant, ça commence à être compliqué de tomber sur un Monsieur dont le prénom ne me rappelle pas déjà les affres d'un homonyme. Je tends le dos quand on m'a déjà fait le coup, et je me méfie encore un peu plus. 

Je suis POUR la diversité culturelle, qui me permet d'ajouter une nouvelle ligne, une nouvelle page dans le grand livre de mes déceptions amoureuses, celles qui feront marrer mes petits-enfants d'ici 2065, quand j'aurai trouvé un modèle pas mal qui acceptera de repeupler la terre avec moi. 
Mais je refuse de leur dire que Grand Papa s'appelle Bobie. Je crois que je préfère encore Anatole. Ou Jean-Mouloud. Ca m'évitera, quand je serai gâteuse, de confondre. Attends, Fred ? Lequel mon poussin ? Celui qui faisait de la Forêt Noire Maison achetée chez Auchan en barquette ou celui qui grinçait des dents en dormant ? 
Alors que quand on me dira Jean-Guillaume, je verrai tout de suite la tête du péteux, par exemple. C'est vrai, quoi, faut penser à nos vieux jours. 
Mais faut penser à tous les jours, aussi. Tu te vois dire Bob, passe l'éponge dans la cuisine steuplé
Pas moi, merci. 

Anatole, Jean-Mouloud, ce billet est pour vous. 
Bisous kissous. 

lundi 7 juillet 2014

Le principe de lassitude

J'ai testé ma patience ce matin : je suis allée en boutique SNCF me faire rembourser un billet de train. 
On ne RIT PAS, merci beaucoup. 

Oui, parce que j'avais décidé d'aller visiter un client le 19 juin dernier, et m'étais dit qu'au lieu de me farcir le périph' à l'heure de pointe pour voir si ça prend 1h30 ou 2h de traverser Paris, ma zénitude absolue et moi même avions décidé de prendre le train. Sage décision s'il en est. 
Sauf que le jour dit, y'avait grève. Et que du coup, je confime, ça prend 1h30 de traverser Paname via le périphérique, quand on est porte de Saint Ouen et qu'on va plus loin que la Porte d'Orléans. 
La SNCF, dans sa grande mansuétude, me laissait 60 jours pour aller me faire rembourser le billet. Comme c'était grève, je me suis dit j'attends un peu, j'irai la semaine prochaine quand y'aura moins de monde dans les gares. Et c'est donc pleine d'espoir que j'ai franchi la porte de la boutique de la gare Saint Lazare ce matin, qui était à peu près remplie jusqu'au plafond. Heureusement, il y a désormais une borne où l'on sort un ticket numéroté. Verdit : 2807. Numéro en cours d'appel à ce moment là : 2719. Devant mon air désespéré, une petite minette estampillée SNCF (à nous de vous faire préférer le train ?) (mouhahahaha) me glisse en douce le numéro 2800 et reprend le mien, hourra, j'ai gagné 7 places. Plus que 81 clients avant moi, sans compter les départs immédiats et les clients en rdv qui ont bien sûr priorité, et la petite mamie qu'on sent sur le point de demander ce qu'il y a comme destination sympa aujourd'hui, parce qu'elle se croit à la boucherie (qu'est ce qu'il y a de bon aujourd'hui ?). Je jubile. Si. La demoiselle me dit que j'en ai pour 20 minutes, une demi heure. Je sors faire une course et je reviens poser mes fesses sur une chaise en scrutant le tableau d'affichage des numéros-comme-à-la-boucherie d'un oeil d'aigle. 
Une heure plus tard, j'ai les yeux qui piquent à force de regarder. Une heure plus tard, j'y suis toujours et on appelle péniblement le numéro 2749. J'en suis à 4 parties de scrabble contre l'ordinateur. Le temps d'être appelée, j'ai traité tous mes emails pros et persos et je vacille comme un condamné à mort qu'on vient de gracier in extremis. 
Le moment de grâce, justement, continue, puisque la dame derrière le guichet est aussi aimable qu'un gardien de prison. Le billet ? Sera remboursé en bon d'achat. J'appelle pas ça un remboursement mais ne chipotaillons point. Le remboursement ? D'ici trois mois. Et je cite "et si dans trois mois, vous n'avez rien reçu, revenez pour une réclamation au cas où votre dossier ait été perdu". Sic. Je suis au bord du suicide, il faudrait qu'en plus je me retape les deux heures d'attente pour expliquer qu'on a perdu mon dossier ? 
Ceci donne purement et simplement envie de se rouler en boule sous une couette en chouinant pour n'en ressortir que lorsque ce sera VRAIMENT l'été. Pas cet ersatz de 20 degrés où je mets une petite laine comme une mémé avant de partir de chez moi le matin. 

Sur les sites qui proposent des hommes à adopter, c'est un peu pareil, en somme. Je deviens méfiante. 
Quand le môssieur a trois milliards de points sur son compte, je ne peux que m'interroger sur le bien fondé de sa recherche. Mis à part pour boire des mojitos sous une couette et en renverser partout pour avoir une excuse toute prête à me déshabiller (le rhum et le sucre, ça colle), je pense que ce n'est pas le modèle avec lequel j'irai un jour gambader dans les prés. Alors quand au second message (le premier étant une version plus ou moins élaborée du salut ça va) on me propose d'aller prendre un verre directement dans le nid de l'oiseau, je passe mon tour. J'ai même pas envie de ricaner, j'en ai juste marre, et je me demande si dans trois mois ce sera pareil, après avoir reçu mon remboursement de la SNCF. Ou être retournée en boutique pour faire la réclamation suite au dossier perdu. 

Dis, Madame la SNCF, je peux faire une réclamation pour prince charmant à trouver ? C'est pas que je l'ai perdu, c'est juste que je ne l'ai pas encore trouvé. Tu lui demanderas de m'apporter mes bons voyage, au passage, ça nous permettra peut-être de prendre le train ensemble pour aller gambader dans les alpages plus verts que la campagne presque parisienne. 
Merci. 

En attendant, je vais faire un truc un peu fou : je vais prendre le métro. J'aime défier mon karma. 

samedi 5 juillet 2014

Les soldes

La France se lève avec la gueule de bois. 

Moi, ça va bien merci. De toute façon comme je travaille pour une société allemande, pour moi, c'était gagné d'avance quelque soit le camp... 

La coupe du monde, c'est un moment fantastique pour les filles. Ca commence pendant les soldes, ça permet de faire son shopping en toute tranquillité pendant que ces messieurs beuglent en rythme devant la téloche, se les grattant d'une main pour mieux engloutir une douzième bière de l'autre. Ouais, je sais, j'ai une idée très reluisante de l'homo footus. 

Du coup, je me retrouve avec une jolie robe à pois. Je fais une fixette en ce moment sur les pois, petits ou grands, et les motifs sur les robes. Je ne sais pas si ça me passera mais j'essaie de me soigner. 
Je me suis acheté en ligne de la lingerie et me dis que je trierai ce qui me plaît versus ce qui me plaît moins et que je renverrai le second lot. On y croit bien fort, on va se rouler par terre et on revient. 
Et je me suis trouvé comme par enchantement, non pas au détour d'un bois sous un rocher mais dans une boutique (étrange ces mots qu'on utilise pour ne jamais dire acheter) des jolies ballerines. 
Bref, je suis prête pour aller au bal. 
J'ai même les deux chaussures qui vont ensemble et je n'ai pas besoin de récurer la baraque pendant que deux affreuses demi-soeurs sortent guincher avec ma marâtre, nan. J'ai la robe, check, les chaussures, check, la lingerie, check, le sourire ultra-brite, check. Manque juste un tout petit détail pour aller danser la lambada jusqu'au petit matin : le fiancé. 
Ah merdum. Je me disais bien que j'oubliais quelque chose. 
Le problème, c'est que le modèle d'homme qui fait les soldes cherche la même denrée que moi : des hommes. 
Bref, les soldes, c'est bien, mais la marchandise est au rabais. 

jeudi 3 juillet 2014

Juillet ?

On est en juillet !!?
C'pô possible, hein. 
Ben si. 

Mine de rien, on est en juillet. 
Dans deux semaines, cela fera deux ans que je suis installée à Paris. 
DEUX ANS ! 
Diantre que le temps file. 
Deux ans que je suis banlieusarde et contente de l'être, que ça me prend 20 minutes pour aller au bureau en métro et que je peux du coup passer du temps sur ma terrasse à m'écouter grésiller en rentrant chez moi le soir. Je trouve que l'équation fonctionne plutôt bien. 

Je passe une semaine folle à courir partout mais j'ai envie de prendre un peu de temps là tout de suite maintenant avant que mon cerveau n'explose pour m'épancher tranquillement. Un petit instant narcissique rien qu'à moi au milieu du bordel. 

J'avais une super idée pour écrire quand je me suis couchée mardi soir, mais flemme intégrale, et du coup plus tard est devenu merdum, j'ai oublié ce que je voulais écrire. En espérant que ça me reviendra avant 2017. 

Dans Paris, on sent un début de calme, propre à l'arrivée de l'été, la fin des cours, le début d'une vacance estivale. Juste un peu. Juste assez pour pouvoir avoir de temps en temps une place assise dans le métro à l'heure de pointe. Parfois, simplement parce que je porte une jolie robe et qu'un monsieur me cède sa place avec un sourire. Merci Monsieur. Merci la robe. 

Je compte les jours jusqu'à l'arrivée d'une copine (ça s'arrose) qui débarque ce week-end à Paris et avec qui je vais aller au théâtre samedi, et dîner dimanche, histoire de. 
Et je compte aussi les jours jusqu'à l'arrivée d'une autre copine (ça s'arrose) (oui, encore, je sais) vendredi la semaine prochaine pour le long week-end du 14 juillet. Ça sent le langue-de-putage en règle filé sur quelques jours, et les virées dans Paris en ricanant bêtement. Et j'ai hâte. 

Je compte les jours jusqu'aux ouacances : il y a le ciel, le soleil et la mer (air connu) et pour faire passer le temps et arriver ça plus vite, je m'exerce à mettre du vernis à ongles corail, histoire de me mettre déjà dans l'ambiance. J'ai bien envisagé le vernis vert émeraude, mais je crois qu'au bureau ça va pas les amuser des masses, donc je me rabats sur le corail. L'émeraude n'a qu'à bien se tenir, j'arrive très vite. Mouhahaha. 

mercredi 25 juin 2014

Point de vue, image du monde

Quand je suis vautrée dans un transat sur ma terrasse, répandue comme une bouse, le voisin peut décider de percer tous ses murs ou tondre la pelouse, m'en fous. Le soleil grille tous mes neurones et me rend sourde, imperméable aux bruits du monde, et je sombre dans une sieste bienheureuse option langouste grillée si je ne me suis pas scrupuleusement tartinée de crème solaire avant. 
Quand je suis enfin dans mon lit le soir, si dehors, quelqu'un a le malheur de couiner plus haut que de raison, ça m'agace, ça m'énerve, ça m'entortille, et je ne dors déjà plus. 

M'en fous d'être debout dans le métro pour un trajet de 20 minutes. Mais si le métro a le malheur de s'arrêter dans un tunnel, alors tout à coup j'ai envie de m'asseoir. Même si le trajet devait faire dix petites minutes, là, hop, je me dis que ça va durer trop longtemps, tout à coup je me souviens que je porte d'improbables chaussures pas confortables du tout, et voilà, je me mettrais presque assise sur les genoux du monsieur devant moi s'il n'avait pas un regard si pervers. 

Je peux garder au bureau une tablette de chocolat dans mes tiroirs, et un jour de grand rangement de printemps, me dire, Tiens, c'est quoi ça ? Et devoir mettre à la poubelle un machin qui a blanchi avec le temps. A la maison je n'ai pas ce problème là. Non, chez moi, le problème, c'est plutôt d'essayer de me souvenir qu'une portion n'est pas une tablette, mais un carré. Nuance que la balance me rappelle violemment le lendemain matin, comme une gueule de bois qui fait pousser les cheveux à l'envers. 

Je sais que des millions de gens vivent en couple bon gré mal gré, et passent leur temps à se jeter des assiettes au visage, mais si je croise un petit couple mignonnet à la sortie d'un ciné où je suis allée toute seule, j'ai un coup de mou incommensurable et l'envie d'un hug là tout de suite maintenant et d'un chéri à moi aussi qui me trouverait magnifique et merveilleuse, et d'ailleurs beaucoup plus que son ex (toute ressemblance avec un passif existant est tout à fait faite exprès). 

Je hurle dès que je vois la patte élancée d'une araignée, aussi petite soit-elle, si j'ai mon papa à portée de voix, et j'attends en pointant l'incriminée du doigt qu'il vienne la zigouiller d'un coup de patin expert. Quand je suis seule chez moi, j'arrive très bien à me concentrer pour aller écrabouiller la donzelle avant qu'elle ne file derrière un meuble (bon d'accord, quand c'est une grosse bête sur ma terrasse, j'attends qu'un homme traverse mon appartement pour lui montrer la bestiole, et sinon je m'arme d'un balai et d'une copine au téléphone pour me donner du courage). 

Je me trouve très jolie quand je me regarde dans le miroir le matin, dans ma petite jupe à pois et sandales hautes. Jusqu'à ce que dans le métro, un mannequin de 19 ans et demi aux gros seins (pétasse) se poste juste à côté de moi et me donne envie de pleurer et d'arrêter le chocolat avant hier. 

Bref, je suis l'optimisme incarné tant qu'un petit nuage ne vient pas occulter le soleil de mon mois de juin. 
Bref, tout est question de référentiel. 

vendredi 20 juin 2014

Moi, version monoï

Je n'oublie pas mon petit blog. Mon petit espace de liberté, bien caché dans l'infini de la Toile.

Je suis bien rentrée de Lisbonne, où j'ai passé deux jours au soleil avec une copine, à essayer de ne pas me vautrer sur les petits carreaux qui composent les trottoirs de la capitale (et qui glissent, en plus). J'ai aimé l'âme de la ville. Une douceur, du temps, des couleurs, pastels, un ciel bleu délavé au dessus de l'eau et intense au zénith. Des vues à couper le souffle, depuis les hauteurs, sur la ville alanguie au soleil, avec son petit Golden Gate personnel. 

Je suis bien rentrée, avec un petit souvenir dont je me serais passée, un rhume qui ne me lâche pas et me donne le tonus d'une limace. Je commence seulement à reprendre le dessus sur la colonie de miasmes, bon sang. 

Paris était gris lundi, et le retour n'en fut que plus violent. 
Depuis, ça va. Le soleil est revenu, la chaleur aussi, et il fera bon ce week-end je crois. Je vais en rendez vous cette après midi, à pied, pour profiter un peu. 

J'ai investi dans une jupe légère et une jolie robe aussi, parce que je le vaux bien. Monsieur mon Banquier, si tu me lis, panique pas, je suis allée chez H&M, pas chez Cha&Nel. 

J'ai envie de bouquiner sur ma terrasse, parce que le soleil adoucit la vie. Juste pour moi, comme ça. Pas envie de me relancer, de me propulser sur Adopte-Un-Boulet et de rencontrer un détraqué. Juste envie de prendre soin de moi. Et c'est déjà bien comme ça. 

Note : lunettes de soleil de rigueur. Et une crème qui sent bon le monoï, aussi. 

mardi 10 juin 2014

Please sign here

J'ai signé. 
Ce matin, j'ai paraphé 82 pages, écrit VU ici et là, et signé aussi, de ma plus belle écriture (et un stylo bic des plus ternes). 
J'ai signé mon accession à la propriété foncière française. J'ai signé, fière, apposant mon nom où il fallait, en m'appliquant à signer bien dans le rectangle prévu à cet effet. 
J'ai signé. 

A la fois triste de signer seule, oui, seule, encore et toujours seule, mais fière aussi, de me dire que, ouais, ce bien là, je me l'offre toute seule. 
Bon d'accord, avec le soutien inconditionnel de mes parents et un prêt à la banque parce que je n'a pas de Crésus accroché à mon bras. 
Mais j'ai signé. Pour de la pierre, un investissement à long terme qui me permettra de ne pas mourir de froid l'hiver et qui ne ronfle pas. 
J'ai signé la vie continue, j'avance, et je vous emmerde, j'y arriverai toute seule. 

J'ai signé aussi l'envie de partager ce moment là, avec les copines, ce sera déjà ça. Je commence ce soir, avec un apéro à bulles pour faire éclater un peu de joie alcoolisée dans mon cerveau. Je sens que cette acquisition là va me coûter cher en bulles, et ce sera pas du coca light, mais j'm'en fous. 

Cheers to me. 

mercredi 4 juin 2014

Où suis-je ?

Où cours-je ? Dans quel état erres-je ?

Voilà.
Je suis un peu beaucoup déboussolée ces derniers jours, depuis mon retour de Barcelone. 

Le séjour à Barcelone n'y est pour rien du tout, c'était très chouette avec la copine de gambader dans la ville jusqu'à s'en faire mal aux petons et de sourire, le nez au vent, coup de soleil sur les épaules, aux beaux inconnus déambulant dans les rues. 

La faute aux autres, la faute aux hommes. La faute au dernier à qui j'ai eu envie de faire confiance, en me disant que allez, hop, si je me jette pas un jour dans le grand bain, j'y arriverai jamais. Alors j'ai ouvert un peu mon âme, un peu mes bras, et j'ai foncé la tête la première. Dans le mur. Il s'avère que ce modèle là avait en réserve une ex disparue depuis quelques mois qui a refait surface (crise de jalousie ?) et a, je cite, convaincu Monsieur qu'elle était magnifique et merveilleuse, et qu'elle l'aimait d'amour. Et Monsieur qui ne m'en n'a pourtant pas dit goutte, en était resté très blessé. Et très amoureux. Et a couru dans ses bras pour aller gambader dans les vertes prairies de l'amour comme on n'en voit que dans les publicités pour la lessive. 
Et moi ? 
Moi il m'a trouvé fantastique, magnifique, merveilleuse, formidable. Mais moins que l'ex, donc. Je connais pas la dame, je sais pas à quoi elle ressemble, mais un mot, un seul, se forme à la surface de mon cerveau comme les ronds des ricochets dans l'eau : PÉTASSE. 

Je suis donc une fille fantastique, magnifique, merveilleuse, formidablement seule. 
Infoutue de faire mieux. 

Et pourtant, incroyablement distinguée. Car je pourrais écrire son nom ici, le hurler sous les fenêtres de son bureau avec une bordée d'injures dans la foulée, faire une poupée vaudou en rassemblant quelques cheveux qui doivent encore émailler mon appartement. Mais non. Je n'ai pas envie d'utiliser ma vie, mon énergie pour une vengeance qui n'en vaut pas la peine. Je suis fatiguée. De cette fatigue qui vous fauche le corps comme elle vous fauche l'âme. 

Et pourtant, ça va passer, je le sais. 
Je ramasse mes abatis, je me relève, je sèche mes larmes, j'ouvre mon parapluie pour sauter dans les flaques d'eau qui rendent Paris si sombre aujourd'hui, et j'attends, j'attends, j'attends un prince charmant avec la sensation pourtant d'être cette petite fille qui attend le père Noël tout en sachant très bien qu'il n'existe pas vraiment.. 

"Ça s'arrose" ? A ce train là, les filles, si je ne pointe pas aux réunions des alcooliques anonymes d'ici peu, ce sera un petit miracle en soi. 

mercredi 28 mai 2014

E-R-E

Comme Roger Rabbit, je veux être heureu(se). E-R-E ! 
Et chuis pas la seule. Une copine (ça s'arrose), m'a filé le lien de ce petit tumblr qui met bien la patate. C'est kro meugnon, sans licornes dans le ciel, mais avec la vie de tous les jours. 

Comme chuis gentille aujourd'hui, hop, voici le lien, Instants Heureux, de l'illustratrice Lou Lubie
Soupir d'aise. 

Et moi, pendant ce temps là : 
Ca vient donc de là

mardi 27 mai 2014

Hasta Luego

De temps en temps, je vais lire un article au pif dans le blog. Pour voir, comme ça. Et parfois, je me dis, tiens, l'an dernier à la même époque, qu'est ce que je faisais ? Et l'année d'avant
Verdict : 
Il y a deux ans, j'étais amoureuse d'un homme impossible et impossiblement mariée à un autre. Ouais, ça vous pose une femme, ce genre de phrase. Et au passage, bien paumée, en train de chercher du boulot, de me préparer mentalement à faire des cartons etc. Bref un truc simple, dans le genre écheveau de fil d'Ariane bien emmêlé. 
Il y a un an, je virevoltais, je sortais beaucoup, je pensais un peu moins, je faisais confiance au moment tout en étant méfiante du passé. J'écrivais des (En)fin de semaine sous forme de liste, pour me dire que j'avais une vie (fantastique et merveilleuse, ça va de soi). 
Il y a quelques jours, je me disais qu'en fait de virevoltante, ouais, bon, je repasserais, même si aujourd'hui ça va mieux merci beaucoup. 

Si je veux être 300% honnête avec moi même, revivre le mois de mai 2012 ? Over my dead body. 
Revivre le mois de mai 2013 ? Possible. 
Revivre le mois de mai en cours 2014 ? Trop tôt pour le dire. 

Mais je crois foncièrement que je suis contente d'être là aujourd'hui. Oui, même avec mes arrachages de cheveux, même avec toutes les questions que je me pose, même avec le loulou du début d'année qui m'a fait du mal (dans le genre étoile filante guatémaltèque, mais sans étoile, en vrai). Je suis en train de trouver la voie (Lao Tseu et le coupage de tête en moins siouplé). 

Je dis ça parce que je suis dans un bon jour. Le jour où je me dis que je suis jeune, belle, intelligente, modeste, et que quoi qu'il advienne, la vie est belle. Il se peut que si, au moment où je finis d'écrire, si tout à coup c'est le déluge (puisque ce mois ci j'ai un très mauvais karma de pluie), je trouve tout à coup la vie aussi grise que Paris et mon sex appeal proche de celui d'une limace. Mais là tout de suite maintenant, I believe I can flyyyyyyyyy. Hop, voilà. 

Barcelone m'attend, avec une copine, on va arroser ça, et arpenter les Ramblas, lunettes de soleil vissées au visage. On va ricaner en se racontant des bêtises, visiter la ville, et lorgner sur les beaux espagnols. Hasta luego et soyez sages, vous, au moins. 

vendredi 23 mai 2014

Laisser aller

It's never easy to let someone go, but sometimes you need to
Le titre de ce très joli article de Thought Catalog parle pour lui même. Je continue à me heurter à moi, à ma vie, à mes souvenirs, à tout ce qui me rattache à l'ex amant.
Lui aussi, de son côté.
Difficile de faire une petite place pour autre chose quand j'ai envie de tendre la main vers mon téléphone et d'entendre le son de sa voix. C'est comme si tout à coup le téléphone était brûlant, qu'il hurlait mon nom... Je vérifie mes emails, je voudrais écrire, je voudrais répondre tout de suite quand je reçois un message. Je me contiens.

Ce laisser aller là est bien différent du lâcher prise d'il y a quelques mois. Je ricane en lisant. La vie est faite de circonvolutions qui me déposent parfois si près de là où je pensais ne plus jamais remettre un peton, et pourtant. Ce n'est pas moi qui joue, c'est la vie qui joue, et j'attends, fidèle petit pion, de savoir sur quelle case je vais atterrir au tour suivant ?

C'est dur mais je sais que c'est bien mieux comme ça. Toute cette petite routine volée en éclats. L'envie de replonger, maintenant, parfois, aussi. C'est cyclique, je crois.
Parfois ça va très bien, et j'arrive à avancer sereinement. Et parfois, un détail me renvoie en un éclair l'envie de me nicher dans son cou, d'entendre son rire, de caresser sa peau.

Quitter quelqu'un ? Difficile. Se prendre l'inconnu dans les dents, claquer une porte et avancer sur la corde raide. 
Quitter quelqu'un que l'on aime profondément ? Pire encore, car le quitter malgré tout. Le quitter parce que tout ça est impossible. On s'était dit calmement qu'on n'en n'arriverait pas là, qu'on vivrait sans passion, seulement les bons moments et les soupirs sous les draps. Et puis un jour, on lève le voile, et on se prend les pieds dedans.
Pas d'attachement ? Pas possible. L'être humain est ainsi fait qu'il s'attache, ne serait ce que par tendresse, et sinon on parle d'un psychopathe patenté que rien n'atteindrait de toute façon. Alors que là, je me sens bien atteinte par le truc, ouais.

Du statut d'amant à celui d'ami, il n'y a qu'un pas, que nous avions déjà franchi alors, étant à la fois amant et ami.
Aujourd'hui, rayer l'une des deux mentions ci dessus. Difficile, le crayon hésite, le cœur s'emballe, je ne sais pas, je ne sais plus, est ce que j'ai vraiment envie de faire ça ?

Pourtant, pourtant, chaque jour qui passe calme doucement les ardeurs, les envies, la douleur. Je regarde mon téléphone, il n'appelle pas, je n'appelle pas non plus, pas tout de suite, c'est trop tôt, mais j'ai ce besoin impérieux de savoir qu'il est là, tout près, si j'ai besoin, si j'ai envie. Savoir qu'à portée de téléphone, à portée de main parisienne, il reste là. Non pas dévoué à mon portrait, prêt à se trancher les veines, non, mais que je pourrai l'appeler si j'ai un cadavre à enterrer un soir de pleine lune. Et quand le temps aura pansé nos blessures, devenir amis, enfin. Et rire, rire de ce chemin parcouru et des embûches de la vie. 

mardi 20 mai 2014

La chiantitude

Hier en me promenant sur internet travaillant durement au bureau j'ai trouvé ça :
Je sais pas si je dois vraiment dire Merci à Alfred

On en parlait hier soir avec une copine (ça s'arrose), et justement, quand est ce qu'on devient chiante ? Nan, mais vraiment chiante, pas la chieuse de base qu'on est et qu'on aime, nan, la chiante qui grogne quand on lui parle, et surtout quand on lui parle pas. 

Ben voilà, justement, quand on lui parle pas, quand on lui parle plus. 
Quand ça beugle depuis le fond du canapé bébé qu'est ce qu'on bouffe, j'ai la dalle, on grogne. 
On grogne quand Robert n'a pas remarqué notre nouvelle coupe de cheveux. 
On grogne quand Robert prend un pot avec Joséphine de la compta qui fait la pub pour Wonderbra. 
On grogne quand Robert, en somme, oublie de nous regarder et a le regard qui se perd ailleurs (dans les yeux de Joséphine, donc, j'ai dit dans les yeux). 

Et au début ? 
Au début, non, on n'est pas chiante. On est contente, on a les yeux qui pétillent, le teint rose et reposé, et qu'on minaude Quand est ce qu'on se revoit ? 
Au début, on ne demande rien, à peine que la lunette des toilettes soit rabattue proprement. Lui n'a pas houspillé pour réclamer sa bière fétiche au frigo, et nous, on porte des robes, on apporte le dessert (parfois un gâteau au chocolat, parfois nous emballée dans un joli petit ensemble de lingerie affriolant). 
Les débuts ont des airs de paradis perdus, une peau douce à arpenter, un soupir à conquérir, et ces petits défauts qui sont si mignons. 

C'est après que ça se gâte, quand j'en ai marre d'entendre ronfler au fond de mon oreille malgré des bouchons en mousse de compétition, et que je me fais un masque puisqu'il est en train de regarder le foot. 
Alors qu'au début ? Au début il prétextait une soirée avec des potes pour se vautrer dans la bière devant la téloche et j'envoyais un petit mot coquin par email, sous entendant que j'étais alanguie dans mon lit, quand j'étais affublée d'un truc verdâtre sur le visage et pourvue de chaussettes de ski. 

Dans la routine, le relâchement, dans le relâchement, l'absence de désir, dans l'absence de désir, le manque, la naissance de la chiantitude ? 
Et le jour où j'arrête de grogner, ce sera trop tard pour recoller les morceaux ? 

lundi 12 mai 2014

Je chante sous la pluie (2)

Je reviens d'un chouchoutage parental de huit jours, suivi par trois jours de piapiatage chez une copine (Très arrosé, le piapiatage, d'ailleurs mais c'est un autre débat). 

J'ai un karma de pluie dégueulasse. Suffit que je mette le nez dehors pour que ce soit le déluge. J'adore pas des masses, j'avoue. Pourtant, je suis la zénitude incarnée au bureau (pour l'instant c'est facile, je n'ai que quelques heures de reprise à mon actif). J'attends une accalmie pour aller faire une course, et comme j'ai envie d'une petite pause au passage, j'en profite. Ça fait un moment que je n'avais pas pris mon courage et mon clavier pour m'épancher un peu. Ça fait du bien, aussi. 

J'ai déjeuné aujourd'hui, avec mon ex. Mon ex amant. Je me sens obligée de préciser, maintenant. Au delà de la bizarrerie des retrouvailles (shit, on se fait une bise ?) et des petits moments de flottement ici et là au repas, on passe le cap. Pour l'instant, on continuera à passer le cap depuis des endroits publics, fréquentés, de jour. Parce que le je t'invite chez moi à prendre un café une après midi bien calme, ça va dégénérer en sieste crapuleuse, on en est très conscients tous les deux. J'ai retenu mes mains, au déjeuner, d'aller se lier aux siennes, ou de caresser un bras, en passant. Et pourtant, pourtant, en fin de déjeuner, un hug. Une embrassade au premier degré, serrés forts l'un contre l'autre, le plaisir de l'instant et de savoir qu'on sera toujours là l'un pour l'autre. Mais avec des vêtements, maintenant. 

La pluie se calme, je vais tenter une percée. Un peu comme dans ma vie en ce moment, une petite accalmie, je ne sais pas trop combien de temps tout ça va durer, mais j'en profite pour gambader entre les flaques

mardi 29 avril 2014

Mission possible (mais si)

Mais si.
Enfin je crois. Hum. 
Je recapitule. 

Je cherche l'homme. Pas nécessairement le mec parfait en photo ET dans mon lit ET devant mes parents ET devant les araignées, mais bon. Bref, l'hommes parfaits. Mais comme je suis psychorigide, surtout sur l'orthographe, chuis jamais contente.

Donc bref, un homme. 
Revenir a des principes simples, un modèle qui se gratte pas la fesse devant la teloche, en beuglant a la mi-temps y'a plus de bieeeereeeeuhhhh ouais, je sais trouver. Un qui me trouve pas moche meme quand je suis fâchée avec ma brosse a cheveux et que j'ai une haleine de poney au réveil (Ouais les princesses aussi, ca hume bon. Apres le brossage de quenottes en tout cas c'est sur.).

A trop vouloir un chéri a tout prix parce que vaut mieux être seule que mal accompagnée, c'est bien joli mais ca ne rechauffe pas le fond du lit, les filles, est ce qu'on n'est pas en train de baisser notre standard et de reduire notre check list au minimum vital ? 
Oueeeee il est hetero et célibataire, il est pour moi, hiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!
Hum.

Donc, je reprends. 
Je sais zigouiller les araignees toute seule (je prefere m'y resoudre que de voir le monstre filer sous un meuble, ou pire, sous mon lit, et de ne pas dormir du tout) et ouvrir mes pots de confiture comme une grande. J'ai pas d'escabeau mais je sais monter sur une chaise pour changer une ampoule, et en m'appliquant un peu, j'arrive meme a tenir correctement une perceuse dans mes mains sans atterrir chez le voisin en percant avec trop d'entrain. 
Constat : je n'ai pas besoin d'un homme. J'ai envie d'un homme dans ma vie. Bon, d'accord, et dans mon lit aussi. Mais pas *que* dans mon lit. Vala.
Donc, un modèle qui ne se barre pas en courant quand je prononce des mots qui font mal : exposition. livre. musique classique. copines. bonus point : parents.  

Je repars en croisade, j'ai les copines en bandoulière et du soleil sous la main. J'y crois grave. Je fais attention a moi, et je ne dézingue pas le premier mâle qui passe a portée de mimine.

Private Dolce in mission. Will report back. 

lundi 28 avril 2014

Je chante sous la pluie

Lundi matin. 
Je (re)trouve mes marques, doucement mais sûrement. 

J'aurais dû déjeuner aujourd'hui, et je me retrouve à mon bureau en tête à tête avec mon ordinateur. Mais quand on met un coup de pied dans la fourmilière, on ne s'attend pas vraiment à se faire applaudir par les fourmis. Le silence, en face, reste pesant. Je ne peux pas lui en vouloir. 
Est ce que j'ai toujours mal ? 
Oui. 
Est ce que j'ai toujours aussi mal ? 
Non. 
Je ne peux pas lui en vouloir, de ce silence. J'attendrai. 

Le temps panse les blessures, et les coups qu'on reçoit comme ceux qu'on se donne à soi même (bonus points pour les coups reçus inopinément de la part du pied du lit quand je passe les orteils juste à côté). 

J'essaie d'imaginer, d'envisager autre chose. A petites doses, pour voir. Le week-end de Pâques, ça marchait pas vraiment. Là, je commence à entrapercevoir une éclaircie. Un truc un peu fou, entre deux giboulées, comme un arc en ciel au dessus des toits gris de Paris. 
Ça ne veut pas dire pour autant que le chemin devant moi n'est plus que tapis de mousse toute douce, nope, y'a encore de la caillasse, et assez de gravillons pour que je dérape, et des rochers qui ont l'air sympa mais sur lesquels on glisse quand même. 

En attendant, je chantonne en écoutant la radio. Pourvu que ce soit pas du Cabrel sur Chérie FM, de la part de Jean Marc à sa poupette, sinon ça finit en hoquets disgracieux, mais je chantonne.
C'est peut-être pour ça qu'il flotte depuis ce matin ?

mercredi 23 avril 2014

Y croire, au moins un tout petit peu

Je suis de retour au bureau. J'ai six jours de travail à tenir avec un week-end au milieu, avant de retourner me faire chouchouter par ma môman et oublier les affres du monde. Me dire qu'avec du soleil, un peu de tendresse maternelle, et de la confiture maison, on fait passer bien des chagrins. 

Paris est encore calme, désertée de ses vacanciers. Le soleil, doux, à cette heure ci. Le ciel d'un bleu immaculé. Ce ciel bleu là me réchauffe délicatement le corps à défaut du cœur.

Je respire, je suis en bonne santé, tous ces petits détails à ne pas oublier quand tout à coup on a l'impression que tout s'écroule. 

Bonus points : je suis de retour au bureau. Le chef m'a déposé une petite coupelle d’œufs de Pâques. C'est à des petites attentions comme celle là que je veux encore croire en l'humanité. Et en moi, aussi. 

dimanche 20 avril 2014

Un petit pas de petite fille

Un signe, un appel, une discussion a rallonge.
Beaucoup de larmes, peu de silences, ca fait mal mais en meme temps... c'est un soulagement. Ne pas perdre cette personne la, savoir qu'on sera toujours la l'un pour l'autre, dans un petit coin de pensee, un petit coin de coeur, et avancer. Tout doucement. Un jour apres l'autre. Souffler. Secher ses larmes, tout doucement.

samedi 19 avril 2014

Et maintenant ?

Je suis encore sonnée de ma décision. Mon téléphone, désespérément silencieux. J'aimerais savoir si ça va, si ça ira. Je sais les raisons de ce silence. Avancer, donner le change. Et aussi, panser ses blessures, seul, dans le noir. 
Je n'appelerai pas, j'ai promis d'attendre, que ça aille mieux, qu'il ait ce courage de faire un signe, quand la douleur se sera estompée, quand l'onde de choc sera passée. 
Je me demande toujours si c'est la bonne décision, aujourd'hui ça fait encore trop mal pour le dire. 
Mes mains sont froides, mes yeux sont rouges, je me sens mal, mais c'est comme ça. 

J'ai besoin de cette rupture pour avancer, sans garde fou, me prendre la vie en face. 

vendredi 18 avril 2014

Leap of faith

Je suis une petite fille morte de trouille qui vient de demander à retirer les petites roues de son vélo, avec la peur viscérale de se vautrer, et qui pourtant veut y aller. 
Je suis une petite fille morte de trouille qui sait exactement ce qu'elle vient de perdre en le demandant, et qui a peur du noir, aussi. 
Je suis une petite fille morte de trouille, qui pleure dans le noir, la fin de cette douceur hors du temps. 

Je sais, je sais bien que ça ne pourrait pas durer éternellement, je sais, je suis celle qui l'a voulu, qui l'a réclamé, et j'ai mal. Si mal. 

Je suis une petite fille qui a peur de se tromper, peur du vide, peur des araignées, peur d'être seule. Mais je ne peux pas éternellement compter sur mes petites roulettes. C'est confortable, c'est rassurant, mais impossible, vraiment. 

Je me retrouve toute seule avec l'impression que le monde vient s’écrouler, parce que j'ai moi même mis un coup de pied dans mon château de sable. Est ce qu'on peut trouver le sens de la vie dans le fond d'un paquet de chamallows ? 

J'avance la peur au ventre, qui me serre, que je sens, qui fait monter en moi des torrents de larmes et j’espère, j’espère que je ne suis pas en train de faire une boulette mais j'avance, j'avance, j'ai envie d'y croire, j'y crois. 

Je viens de détruire un équilibre instable, fragile, distordu et malgré tout un équilibre, fait de douceur, de petits moments hors du temps, d'igloos, de chuchotements et plus encore.

Combien de temps comptais je rester la maîtresse d'un homme marié ? 
Au petit jeu du plaisir, un épanouissement obtenu haut la main. Mais quoi, quelques heures par semaine ? 
Au petit matin, une gueule de bois monumentale qu'il me faut affronter pour avancer. Tout autour de moi me ramène là. Tous ces moments passés, tous ces fous rire, toute cette douceur, nos échanges, un partage qui se referme comme une porte qui claque. Et maintenant, le silence. Mon téléphone, muet. Ma boîte de réception, vide. Un creux, un manque en forme de rien, que le temps effacera. Une époque révolue à poser sur une étagère, pour sourire plus tard, et pour l'instant, serrer les dents. Et avancer. 

Ce que me réserve la vie, ce soir, demain, je n'en ai aucune idée. Je fais le grand saut.

vendredi 11 avril 2014

Le beurre, l'argent du beurre

La fameuse question 3. A savoir, es tu déjà marié, PACSé, à la colle ? 
As tu déjà une ribambelle de demoiselles à tes baques, en speed dial sur ton téléphone ? 
Si tu réponds oui, tu prends ma main dans ta belle gueule d'amour. Si tu hésites, je hausse un sourcil. 

C'est quoi, ton problème, bordel ? C'est si compliqué que ça de se montrer disponible quand on a un rencart ? Et ne pas systématiquement avoir un filet de sauvetage ? Avancer en funambule, ouais, mais seulement si c'est pour tomber sur une poitrine moelleuse. L'homme va en chasse mais rentre à la maison, enfiler des patins motif à carreaux, et demande qu'est ce qu'on mange ma douce ?

Le modèle qui te fait croire que tu es belle, magnifique et merveilleuse, mais qui hésite à la question Suis je la seule à tes yeux ? Ce modèle là est insidieux. 
Car on tombe, on tombe, on tombe amoureuse et comme on tombe, on se fait mal, et on ne comprend pas bien ce qu'il veut celui ci. 
Il est amoureux, déjà, encore, quid ? d'une autre. Une ex qui rôde encore trop près et lui retourne l'esprit, visiblement une dame qui n'a pas digéré leur séparation ou qui s'empresse de piétiner ce qu'il reste de palpitant au jeune homme. Ou qui veut absolument le mariage, le monospace, et les enfants à mettre dedans, avec ce modèle là exactement. On avait un bon feeling pourtant, et paf, l'est plus disponible. 
Et cet autre, qui se fait tout doux, tout fauve aussi, mais qui tique quand on lui demande si on est ze one and only. Parce qu'il y en a une autre, oui. Une qui a un mari, tiens donc. Qu'est ce qu'il cherche ici, alors ? De la tendresse, tiens, ça nous change. Mais dès que l'autre claque des doigts, il disparaît dans la nature. Bon chienchien, va, va chercher ta maîtresse. 

C'est pas compliqué pourtant. Et c'est pas nouveau. On ne peut pas tout avoir. Ca finit mal. Forcément. 

On ne peut pas avoir le beurre. L'argent du beurre. Et le sourire de la crémière avec. 
(ouais je sais j'écris sourire, je sais bien que vous pensez à autre chose en me lisant, mais j'ai envie de tendresse. ça doit être la douceur du printemps).