vendredi 30 janvier 2015

Je vous invite à patienter

Vous m'invitez ? C'est trop d'honneur, vraiment. 
Ceci dit, laissez moi réfléchir un instant... Voilà. Bon, en fait c'est gentil, mais j'ai pas envie. Vous comprenez, moi, je prends le métro pour aller d'un point A à un point B, alors attendre entre deux stations, ça m'amuse moyennement, moi et mes deux cent copains, bien serrés les uns contre les autres. Le réchauffement planétaire n'est pas un mythe. L'énervement des parisiens non plus. Et quand le Môssieur derrière moi s'insurge parce que Vos cheveux, Madame ! Que voulez-vous que je fasse ? Prendre rendez-vous chez un coiffeur, on the spot ? Vraiment ? Non, vous voyez bien, je n'ai pas envie de passer un moment de plus avec ce charmant personnage. Je ne souhaite pas patienter, je veux y aller tout de suite. 
Merci beaucoup, Madame la Eratépé. 

vendredi 23 janvier 2015

Je bloguais, je blogue, je bloguerai

Il y a dix ans, j'ouvrais mon premier blog. 
Un pas de géante pour moi qui quelques mois auparavant ne savait même pas ce qu'était un weblog, justement. Oui, à l'époque, on disait encore Web-log, un carnet de notes en ligne, qu'on a contracté plus tard, parce que c'est tellement plus simple, en mot "blog". 
J'en suis à mon troisième, entre temps. 

Un blog d'expatriée, au départ, qui a commencé, parce que les copains, restés en France, me demandaient des nouvelles, et n'avaient pas nécessairement envie de lire dans un email que je vivais une vie trépidante pendant qu'ils s'enquillaient métro-boulot-dodo. Et même si une vie d'expat, c'est aussi métro-boulot-dodo par la force des choses (je ne parle pas des dames qui attendent sagement leur progéniture ou leur mari à la maison mais de tous les autres et de toutes les autres), ça a certes l'attrait de la différence, la nouveauté de la foultitude de petits détails qui ne sont pas comme à la maison. Qui s'est lancé pour les amis, et qui a fait boule de neige, on m'a suivie, des inconnus, des bloggeurs, des lecteurs, qui sont devenus des amis, aussi. On se prend au jeu, on poste des photos WTF, on teste la réaction des lecteurs, on a tribune ouverte pour râler et se plaindre, pour éblouir, aussi. Facebook est né entre temps, pour relayer les posts, via une page dédiée, et les gentils commentaires des internautes qui m'écrivaient pour me dire qu'en arrivant le matin au bureau, ils ouvraient mon blog et lisaient mon article en buvant leur café. Première pensée du bureau au matin, pour une inconnue à l'autre bout de la planète. Awkwardly sweet. Passé les premiers instants d'étrangeté, on se prend au jeu et on écrit aussi pour eux, les inconnus. On se forge un style d'écriture, de photos, qui fait la ligne éditoriale du blog, comme d'un journal. La seule différence, c'est qu'on est tout seul en conférence de rédaction, vautré dans son canapé. 
J'ai testé le blog culinaire, pour voir. En anglais, histoire de. Mais je ne m'y suis pas collée avec assez d'assiduité pour que ça prenne. 
Puis rupture. 
Et ce blog, né il y a presque trois ans maintenant. Parce que j'avais besoin d'expurger des pensées, de les mettre par écrit, c'est toujours cathartique chez moi ce besoin d'écrire pour avancer, quand les choses vont bien, ou moins bien. 
En somme, ça fait bien plus que 10 ans que ça fourmille, que j'écris sur des bouts de papier, des carnets. Mais 10 ans que je consigne mes pensées par voie életronique, comme une bouteille à la mer dans l'immensité de la toile. 

En 10 ans la blogosphère (oui, maintenant on a un mot pour ça) a explosé, et les blogs se sont multipliés, plus vite que de Mogwai après minuit, qui des blogs de voyage, de bouffe, d'état d'âme, de tutoriaux maquillage. 
A l'époque Overblog tenait le haut du pavé en France, c'était la plateforme la plus simple pour les néophytes comme moi qui ne savaient pas coder. Wordpress était trop complexe, Blogger n'existait pas encore ou à peine, ou bien en tout cas n'était pas assez didactique pour moi. Je ne sais même plus. Je sais jusque que j'ai fini par basculer quand Overblog m'a d'office balancé une bannière de pub en pleine page avant les posts, parce que ça clignotait, ça gênait la lecture, et j'ai cherché une plateforme gratuite, simple et sans pub. Alors voilà. J'ai migré tous mes articles à la main les longues soirées d'hiver, transférant des heures d'écriture d'Overblog à Blogger, boulimie d'Internet. Si c'était à refaire, je signerais des deux mains. 

J'ai arrêté de bloguer expatriée en rentrant en France, le blog d'impatriée ne me convenait pas, et j'avais aussi besoin de changer d'air, de changer de style, de lecteurs, de ne pas avoir à répondre aux questions du pourquoi du comment ma vie avait changé, et qu'allaient devenir les autres intervenants, et pourquoi je postais plus autant ? J'avais besoin de faire table rase et pas envie de raconter Paris de la même manière que j'avais raconté l'ailleurs. 
C'est comme ça que j'ai raté le coche des blogs d'expatriés, j'ai lâché l'affaire juste avant que la presse ne s'en n'empare pour proposer aux heureux élus des partenariats pour écrire des livres plein de bons plans pour aller ailleurs comme un insider, j'ai pris trop tard le train des humeurs pour que ce blog ci détonne en ranking google, mais je m'en fous, j'écris parce que ça me fait du bien, et c'est tout ce qui compte. 

Parfois je me relis, je prends un article au pif pour voir, et je souris. C'est mon petit coin à moi, où je fais ce que je veux, où je dis ce que je pense. 
C'est l'écriture qui me tient, les doigts qui courent sur le clavier, la page qui se remplit toute seule, presque sans y penser. 10 ans que ça dure, et c'est loin d'être fini. 

vendredi 16 janvier 2015

Et après ? Moi.

Pas très perso tous ces derniers posts mais je pense qu'il faut savoir poser son crayon dans un coin de son cœur et ouvrir les yeux sur le monde, quitte à rabâcher. Mais la répétition n'est elle pas la clé de voûte de l'apprentissage ? Vaste débat. 

Je cours après le temps, on est déjà mi janvier, à peine une part de galette engloutie, pas encore de raclette, où va le monde ? 

J'ai repris la natation (pour de vrai, enfin). Mes soucis de santé de 2014 ne me poursuivront pas en 2015 ! C'est mon crédo. 2015, ce sera mon année, parce que j'ai décidé. N'en déplaise à mon chef et mes clients hargneux, je vais leur offrir des cornichons au vinaigre pour leur ulcère et passer à autre chose. 

Je fais ce week-end une B.A. que j'aurais dû accomplir il y a longtemps l'an dernier (en mode yakafaukon), aller passer un week-end chez mes grands-parents. Je les ai souvent au téléphone mais quand il s'agit de prendre un billet de train pour traverser la France, je suis un peu moins rapide. En m'attendant, ils collectionnent les cartes postales que j'envoie de France et de Navarre à chaque long week-end ou vacances, histoire de mériter mon statut de petite fille (presque) modèle. On fait ce qu'on peut, et, soyons clairs, on rachète sa conscience comme on peut. 
Donc, voilà, ce week-end je vais les voir, et je reviendrai gonflée de jolis moments avec eux, et aussi de trop avoir mangé, parce que ces grands parents là s'entendent sur une table couverte de victuailles et des gens autour pour tout boulotter. Comme dit mon oncle, quand on passe le seuil de leur maison, on a déjà pris deux kilos. 
Alors ce week-end, je vais prendre deux kilos d'amour familial. 

Cheers, paix et amour sur la Terre. 

jeudi 15 janvier 2015

Le choix.

J'étais un soir cette semaine au téléphone avec une copine (ça s'arrose). Au delà de la myriade de petits trucs qu'on se raconte et que seule la présence de deux chromosomes X dans un caryotype permet de comprendre sans lever les yeux au ciel, nous est apparu le constat suivant : le choix sur Internet et son évolution dans le temps (vous avez deux heures, faites moi 4000 mots, merci). 

L'an dernier, peu ou prou à la même époque, nous dissertions longuement sur les produits disponibles en ligne. 

Celui ci ? Trop de fautes. Next. 
Celui là ? Trop grand. Next. 
Et ça ? Mouif, trop loin. Next. 
Ah, attends, regarde ! Rhooo, l'est tout mimi, un grand sourire, et tout... Tsss, chuis sûûûûûûre qu'il a une copine. Next. 

Au supermarché des solitudes, l'oeil de lynx rivé sur l'écran, nous nous envoyions les tombés du camion avec des airs de conspirateur.
Cette année, la conversation est sensiblement la même.

Celui ci ? Trop large. Next. 
Celui là ? Trop coloré. Next. 
Et ça ? Mouif, trop court. NExt. 
Ah, attends, regarde, j'ai un champion du monde : 
Un top transparent court devant long derrière, à motifs, 
vendu sur une jupe 100% skaï, 
parfait pour sortir les poubelles. 

Une merveille. L'est tellement bô que j'en ai les yeux qui piquent encore. Bon, évidemment, chacun son style, il faut le voir dans le contexte, avec les bonnes chaussures, etc. Bon, évidemment, sur Rihanna, je suis sûre que ça peut le faire, lui donner un petit air coquin et tout, alors que moi j'aurais juste l'air d'être attifée d'un abat jour transparent à petits motifs indéterminés, laissant apparaître ça et là l'ombre d'un bourrelet. Une merveille, quoi.

Voilà. Les ans passent, l'intransigeance reste. Et ne se loge pas nécessairement là où on l'attend. Mais quand même, hein. Quelle tranche de rigolade, aféfdubien. 

mercredi 14 janvier 2015

La fin du monde (ou pas)

Envie d'aller au théâtre. 

Une pièce charmante, paraît il, intitulée La Fin du monde est pour dimanche. Bien sûr, impossible d'y aller un dimanche, ou vendredi 13 février, ce qui est fort dommage, ça m'aurait plu, de défier les superstitions le temps d'un spectacle. 
Et histoire de rester dans le ton, l'auteur de la pièce est à écouter, je vous le conseille fortement, tous les vendredis matin à 8h55 pour une chronique sur France Inter. 
La dernière en date ? 
Une histoire d'amour, bien sûr. 

Je vous souhaite (j'ai jusqu'à la fin du mois de janvier pour présenter des voeux officiels et officieux) Sexe et Bonheur pour 2015*. Avec une majuscule, parce que j'avais envie. 
Et la fin des emmerdes, siouplé. 
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* Copyright : une copine (ça s'arrose). 

mardi 13 janvier 2015

Et après ?

Et maintenant, maintenant que la pression retombe, comme un soufflet à la sortie du four, s'interroger. Quid ? Quid du temps qui passe sur ces grandes idées journalistiques ? Est ce que ce tout ça peut nous sauver un peu, rien qu'un peu l'âme ? 

Il reste des idées, des sons, des gens qui se sont rassemblés, faisant fi de toute accointance politique, de toute idéologie religieuse, et qui main dans la main, épaule contre épaule, ont marché, dimanche, ou du moins essayé de marcher, quitte à piétiner trois heures par solidarité. Et je trouve ça bien. Pour une fois que la France ne sort pas dans la rue pour râler, pour une grève, pour dire non... je trouve ça bien qu'on aie réussi à tous aller ensemble, en souriant, manifester cette fin de semaine. 

La vie reprend son cours, Et maintenant, maintenant il me reste à espérer, la douceur du temps, un rayon de soleil, un sourire sur les visages dans le métro. 

vendredi 9 janvier 2015

Je Suis Charlie

C'est mon premier message de l'année 2015, et j'ai envie d'écrire paix et amour sur la Terre mais depuis mardi, je tourne comme un ours en cage devant mon clavier que je triture pire qu'un vieux mouchoir. J'ai envie d'écrire douceur et volupté, pas envie de déverser ma hargne contre la haine ambiante, ce qui ne ferait que l'attiser. Et pourtant, pourtant, c'est parce que des millions de voix s'élèvent, par réaction, par incompréhension, qu'on peut se dire voilà, nous sommes profondément humains. 
Et pourtant, au même moment, règne dans Paris un climat étrange, on dirait les prémices d'une guerre civile, et c'est comme si tout le monde retenait sa respiration. 
Alors je fais comme tout le monde, je croise les doigts, et j'espère une année 2015 plus douce que ces premiers jours de janvier.