vendredi 13 février 2015

Au bord du rouleau

C'est pas que ça va pas, je dirais même que ça va très bien, merci beaucoup. 

C'est juste qu'au bureau, c'est plus une course, c'est un marathon, un biathlon, j'sais plus comment j'm'appelle, j'étais à Londres deux jours et il m'a fallu hier soir trente secondes pour me souvenir, une fois rentrée chez moi, quel temps il y avait fait (En réalité la réponse aurait été simple sans réfléchir, instinctivement : il a fait gris. Mais j'ai dû réfléchir pour arriver à la même conclusion. Attends, j'ai utilisé mon parapluie ? Nan. J'ai vu le soleil ? Naaoaaaaon... Donc il a du faire gris. Alors que j'aurais pu me borner à résoudre l'équation simple Londres = gris). 
Mais au bureau, donc, je cours. Je cours, je vole, je galope, je hénnis, je huhule, et je cours encore un peu. Bref, là, tout de suite, je suis au bord du rouleau. J'ai les yeux qui se ferment tout seuls devant mes emails, je sais plus bien ce que je raconte et j'ai qu'une envie, rentrer chez moi, prendre une douche et plonger sous ma couette. 

Et pourtant, tout va bien. J'ai passé le week-end dernier à Beaune avec mon n'amoureux et c'était chouette-euh, avec des tas de jolis moments, à se balader au soleil et à se scruter le blanc de l'oeil par dessus une assiette démente tellement c'était bon. Une bocalisation totale comme je n'en n'avais pas vécue depuis, pfiou, j'avais pas de cheveux blanc à l'époque, c'est dire. Main dans la main loin de Paris, ses grands yeux verts dans les miens, et nos pas accordés dans la neige crissantes des petits chemins de vigne. 

Alors là, par ricochet, cette semaine à courir sur les chemins de Paris et d'Angleterre à écouter les voix stridentes des voyageurs dans le train et à traîner mes guêtres d'un rendez-vous à l'autre, le contraste est rude. 
J'ai juste envie de rien, de douceur, de calme. Pour quelques heures au moins, un petit bocal s'il vous plaît Madame. 

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