vendredi 22 novembre 2013

Jamais contente

Quand je passe à autre chose, ben je passe à autre chose. Donc cet ex, avec qui je suis allée au ciné, ben c'est un ex, hein. Je n'ai pas envie de remettre le couvert (sinon j'aurais proposé un dessert sans l'option cinéma et j'aurai rendu la chose très claire), on est amis, etc. 

On passe une soirée sympatoche, on mange vite fait avant d'aller au ciné, on papote de tout, le boulot, ça va, le week-end, les prochaines vacances, le film qu'on va voir. On se marre pendant le film, (Malavita, vraiment déjanté à souhait même si De Niro n'a pas trop à se forcer, et que le bouquin de Benaquista est cent fois mieux mais on ne va pas chipoter), on discute quelques minutes après, et chacun rentre tranquillement chez soi. 

Ce matin, je relève mes emails (perso) (oui parce que les emails pro c'est normal au bureau donc je me sens obligée de préciser mais bref, je m'égare). Et là, hop, un email du loulou, une ligne simple et efficace. 
Je crois que je t'aime. 
Bon. Preuve criante qu'on n'est jamais contentes, la seule chose que j'ai trouvé à penser dans la foulée c'était merde, merde, merde. Ou putain bordel de merde, je ne sais plus bien, mais sur le sens, on reste sur le même ton. 
Donc, je reprends. Merde, merde, et re-merde. Je suis donc si parfaite que ça ? 
Mouahaha. 
Dans d'autres circonstances, que devrais-je dire, venant d'une autre personne, pour être claire, c'eut pu être fantastique. Genre, la déclaration du viking, trois mois après, en mode tu es la femme de ma vie. J'aurais aimé. Pour l'égo, en tout cas, avant de me rouler par terre sur le délai de réflexion qui ne devrait légalement pas dépasser trente jours pour les articles achetés par correspondance et qui commencerait du coup à sentir un peu le moisi. 
Mais là. Non. Non. Et re-non. J'ai pas envie. Je ne suis pas amoureuse. Ni de lui. Ni d'un autre, d'ailleurs. C'est d'ailleurs étrange de me dire que ma petite personne qui a toujours globalement fonctionné comme un petit coeur d'artichaud peut soudainement être en hibernation et ne se concentrer que sur les sensations. Lust, versus love
Et de l'avoir mis, visiblement, dans tous ses états, m'emmerdifie profondément.
J'aurais aimé recevoir un email du grand brun de l'autre côté de la frontière me proposant un week-end sous la couette, sans option pour visiter Paris. 
J'aurais aimé recevoir un texto aux heures bleues où seul le booty call fait sens, me proposant sans équivoque un plan bouilotte pour un soir.
J'aurais aimé recevoir un appel de mon chef m'annonçant trois semaines de vacances en plus. 
Mais pas ça, pas ça. 
Jamais contente. 

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