lundi 7 juillet 2014

Le principe de lassitude

J'ai testé ma patience ce matin : je suis allée en boutique SNCF me faire rembourser un billet de train. 
On ne RIT PAS, merci beaucoup. 

Oui, parce que j'avais décidé d'aller visiter un client le 19 juin dernier, et m'étais dit qu'au lieu de me farcir le périph' à l'heure de pointe pour voir si ça prend 1h30 ou 2h de traverser Paris, ma zénitude absolue et moi même avions décidé de prendre le train. Sage décision s'il en est. 
Sauf que le jour dit, y'avait grève. Et que du coup, je confime, ça prend 1h30 de traverser Paname via le périphérique, quand on est porte de Saint Ouen et qu'on va plus loin que la Porte d'Orléans. 
La SNCF, dans sa grande mansuétude, me laissait 60 jours pour aller me faire rembourser le billet. Comme c'était grève, je me suis dit j'attends un peu, j'irai la semaine prochaine quand y'aura moins de monde dans les gares. Et c'est donc pleine d'espoir que j'ai franchi la porte de la boutique de la gare Saint Lazare ce matin, qui était à peu près remplie jusqu'au plafond. Heureusement, il y a désormais une borne où l'on sort un ticket numéroté. Verdit : 2807. Numéro en cours d'appel à ce moment là : 2719. Devant mon air désespéré, une petite minette estampillée SNCF (à nous de vous faire préférer le train ?) (mouhahahaha) me glisse en douce le numéro 2800 et reprend le mien, hourra, j'ai gagné 7 places. Plus que 81 clients avant moi, sans compter les départs immédiats et les clients en rdv qui ont bien sûr priorité, et la petite mamie qu'on sent sur le point de demander ce qu'il y a comme destination sympa aujourd'hui, parce qu'elle se croit à la boucherie (qu'est ce qu'il y a de bon aujourd'hui ?). Je jubile. Si. La demoiselle me dit que j'en ai pour 20 minutes, une demi heure. Je sors faire une course et je reviens poser mes fesses sur une chaise en scrutant le tableau d'affichage des numéros-comme-à-la-boucherie d'un oeil d'aigle. 
Une heure plus tard, j'ai les yeux qui piquent à force de regarder. Une heure plus tard, j'y suis toujours et on appelle péniblement le numéro 2749. J'en suis à 4 parties de scrabble contre l'ordinateur. Le temps d'être appelée, j'ai traité tous mes emails pros et persos et je vacille comme un condamné à mort qu'on vient de gracier in extremis. 
Le moment de grâce, justement, continue, puisque la dame derrière le guichet est aussi aimable qu'un gardien de prison. Le billet ? Sera remboursé en bon d'achat. J'appelle pas ça un remboursement mais ne chipotaillons point. Le remboursement ? D'ici trois mois. Et je cite "et si dans trois mois, vous n'avez rien reçu, revenez pour une réclamation au cas où votre dossier ait été perdu". Sic. Je suis au bord du suicide, il faudrait qu'en plus je me retape les deux heures d'attente pour expliquer qu'on a perdu mon dossier ? 
Ceci donne purement et simplement envie de se rouler en boule sous une couette en chouinant pour n'en ressortir que lorsque ce sera VRAIMENT l'été. Pas cet ersatz de 20 degrés où je mets une petite laine comme une mémé avant de partir de chez moi le matin. 

Sur les sites qui proposent des hommes à adopter, c'est un peu pareil, en somme. Je deviens méfiante. 
Quand le môssieur a trois milliards de points sur son compte, je ne peux que m'interroger sur le bien fondé de sa recherche. Mis à part pour boire des mojitos sous une couette et en renverser partout pour avoir une excuse toute prête à me déshabiller (le rhum et le sucre, ça colle), je pense que ce n'est pas le modèle avec lequel j'irai un jour gambader dans les prés. Alors quand au second message (le premier étant une version plus ou moins élaborée du salut ça va) on me propose d'aller prendre un verre directement dans le nid de l'oiseau, je passe mon tour. J'ai même pas envie de ricaner, j'en ai juste marre, et je me demande si dans trois mois ce sera pareil, après avoir reçu mon remboursement de la SNCF. Ou être retournée en boutique pour faire la réclamation suite au dossier perdu. 

Dis, Madame la SNCF, je peux faire une réclamation pour prince charmant à trouver ? C'est pas que je l'ai perdu, c'est juste que je ne l'ai pas encore trouvé. Tu lui demanderas de m'apporter mes bons voyage, au passage, ça nous permettra peut-être de prendre le train ensemble pour aller gambader dans les alpages plus verts que la campagne presque parisienne. 
Merci. 

En attendant, je vais faire un truc un peu fou : je vais prendre le métro. J'aime défier mon karma. 

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