mercredi 3 septembre 2014

Le poids des ans, le choc des bilans

Ainsi vont les années jusqu'à celle ci, le choc d'une crucifixion, 33 ans. 

Parler de sagesse me semble un peu étrange, je trouve que j'en suis fort loin. Me restent les petites rides qui tracent lentement mais sûrement leur chemin autour de mes yeux, et ce vif argent ici et là dans mes cheveux. 

Si c'est la mélancolie qui domine ces premières lignes, c'est au constat du joyeux bordel de ma vie, que, non, je n'imaginais pas comme ça aujourd'hui. 
J'imaginais la licorne, de ces maisons dessinées par les mômes, qui n'ont qu'une face, une cheminée qui fume alors qu'un soleil de plomb égaie un ciel parfaitement bleu, sous lequel une famille se tient la main, sourire 3000 carats comme si elle venait de gagner au loto. Une idée de bonheur enfantin, tangible, simple. Un idéal de conte de fées, où on ne peut pas vérifier si le prince charmant buvait un Ricard avant d'occire le dragon, s'il ronflait, ou si la princesse ratait même la cuisson des oeufs à la coque. Une idée d'un bonheur figé sur le papier glacé d'un livre où il fait toujours soleil, quand ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. La mauvaise haleine, la gueule de bois, les échardes, et les gentils qui s'en vont toujours trop vite, on avait plus de place pour les imprimer, et puis ça fait un peu désordre. 

Le bonheur avec un grand B est un bâton merdeux. 
Je vis pour les instants parfois fugaces, parfois au long cours, qui me donnent envie de me lever le matin. Pour les moments, petits et grands, qui sont si jolis qu'on voudrait les mettre en bocal pour les jours de pluie.  Je vis, je vais bien, ne t'en fais pas, je virevolte au gré du vent, j'aimerais me faire une traversée mer calme, vent de force 2, molissant. Parfois c'est tempête sans avis, chavirement, un gros grain, puis une accalmie, et ça repart. Parfois je dévie, aussi, mais je tiens mon cap contre vents et marées. Parfois je navigue en solitaire, parfois je suis en équipage. L'équipage ne me convient pas forcément au long cours, mais j'ai envie d'aller voir quand même. Parfois je me retrouve seule dès que je fais escale. Parfois j'ai du mal à choisir, aussi. Parfois c'est si simple que c'en est presque suspicieux (on finit par se méfier, à force de s'être fait piétiner le coeur). 

En ce beau matin de mes 33 printemps, je n'ai pas envie de me méfier, ni de m'interroger sur le sens de la vie, simplement de suivre le cours du fleuve en faisant la planche. Mer calme, lunettes de soleil, sourire. See you on the other shore...

2 commentaires:

  1. Bon Anniversaire ma belle!
    bises
    Ben

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  2. Bonjour !
    Je suis ton blog depuis avril 2012 (le début), date à laquelle j'ai divorcé et où j'ai commencé à me poser des questions sur Le Prince Charmant. Je me retrouve dans beaucoup de tes textes, à la différence que j'ai 2 enfants et bientôt 34 ans... J'évolue dans ma vie et au fil de tes pages. Ne t'arrêtes pas, tu mets des mots sur ce que je ressens. Tu as un réel talent pour l'écriture, c'est chaque fois un plaisir de lire tes billets.
    Je te souhaite un bon anniversaire plein de douceur.

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