jeudi 16 janvier 2014

Dégage, bordel !

Hier matin je me suis levée aux aurores pour aller chez un client à l'autre bout de la planète (deux heures en voiture, j'ai cru que j'allais bouffer le volant, de rage et d'énervement) mais ça m'a donné le temps de réfléchir au sens de la vie. On réfléchit bien au sens de la vie quand on est au croisement de deux rues anonymes, en train d'attendre que le camionneur dégage le carrefour (mais il travaille, lui, alors que nous, pauvres hères dans nos ouatures, on se promène à l'heure de pointe, hein, juste pour voir). 

J'ai été harponnée verbalement la semaine dernière, on m'a demandé, si je mourrais (les options, là, sont laissées à la charge de la personne incriminée, du sèche cheveu négligemment lâché dans la baignoire au bus qui fauche tout sur son passage), ce que je regretterais, ce que j'aurais aimé faire mais pas fait, etc. Ouais, ouais, ça va, hein. 

Facile de pousser la question un peu plus loin et de la laisser prendre la poussière sur une étagère en attendant de l'oublier. Sauf quand il flotte, qu'il fait froid, qu'on est tout seul dans une voiture de location à la con, et qu'on attend que le camionneur bouge son auguste postérieur pour pouvoir aller voir ailleurs vérifier que l'herbe n'y est pas plus verte. 

Je n'ai pas vraiment de réponse à la question. Il y a des tas de petites choses qui me rendent fière, heureuse de vivre, et des tas de petites bricoles, aussi, qui gratouillent et me font dire que j'aurais pu. J'essaie de me dire que les petites choses chouettes, les bons moments, les souvenirs de malade, les petites bulles de bonheur, font de cette vie une bonne raison d'être vécue. 

Mais des fois, j'ai juste envie de buter un camionneur. 

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