lundi 12 août 2013

Le syndrome du violoncelliste

L'homme parfait ? On peut toujours chercher. Pour ceux et celles que ça tente, il y a la Lettre au Père Noël, le voeu à une étoile filante, le coup de foudre intergalactique chez le boulanger (ça marche aussi avec l'épicière ou chez son cordonnier) et pour ceux du fond qui hésitent un peu à hurler passe moi le sel en public, Adopte un Boulet et Meet-nik-ta-mère pour ne citer que les marchés à viande fraîche (ou faisandée) les plus connus. 
Sous ses dehors frustres, l'homme de la pampa n'en reste pas moins courtois, mais j'ai du mal, en achetant du pain ou en me grattant la fesse (rapport à l'utilisation d'Internet pour y dégoter un n'homme), à savoir si la personne sera aussi lisse que mon écran d'ordinateur, que le glaçage de cette belle tarte aux fraises. Ou pas. 
Et, nan, la lisse-attitioude ne m'émeut pas. 
Au delà de l'aspect papier glacé qui fait whaou quand on sort le magazine de sa poche ou le chéri à dîner avec les copines, on s'emmerde. La perfection n'est pour moi jolie que photoshoppée pleine page quadri sur Cosmopolitan en quatrième de couv' à 3 milliards d'euros le cm², et encore, même là, je chipote. 
Mais dans la vraie vie, le sourire ultra brite zéro pores visibles, je trouve ça borderline flippant, comme si j'avais affaire soit à un psychopathe patenté, soit à un bon élève qui repasse ses chemises sans faire de faux pli et aligne ses patins au pied du lit avant d'aller se coucher (je vais hululer à la lune et je reviens). 
J'ai envie de regarder le n'homme et d'y trouver une petite lueur fofolle au fond du regard. Bon, je reformule. Pas de savoir qu'il a des tendances gay mais qu'il a un petit démon intérieur qui va bien, et avec qui on a envie d'aller gambader dans les prés, emmerdifier une coccinnelle, faire un saut en parachute, grimper la muraille de Chine ou plus simplement filer sous la couette. 
J'ai récemment vu un concert de musique de chambre où un quatuor à cordes m'a fait un effet boeuf (ici comprendre = soudainement, il faisait 45 000 degrés dans la pièce et j'aurais grimpé au rideau), surtout le violoncelliste. L'était pas nécessairement ze beau gosse à plaquarder en 4 x 3 en sous vêtement griffé sur les murs de tout Paris. Nan. L'avait même un corps un peu mouif, une coupe de cheveux version pétard-j'ai-perdu-l'usage-de-mon-peigne-en-1988. Mais quand il jouait, maztte, il était ailleurs. Il avait le regard allumé par le plaisir d'être là, sa partition et rien qu'à regarder ses doigts danser sur les cordes, je... Je m'égare. 
J'ai envie de ce petit regard là, cette flamme qui s'allume soudainement, et de moments de petite ou de grande folie. 
10 seconds to ignition ? Roger that. 

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