lundi 1 octobre 2012

Grisée

1er octobre ! 

Déjà. Les feuilles mortes qu'on va bientôt ramasser à la pelle ou au râteau, les écharpes qui refont surface et les nez qui se bouchent pour ne pas se sentir en reste. 

Prise dans le tourbillon du bureau où j'ai à peine le temps de cligner des yeux qu'il est l'heure de déjeuner ou de partir le soir, je n'ai pas trop le temps de m'interroger sur le sens de la vie. 
Je me demande malgré tout combien de temps va durer la folle cavalcade, combien de temps avant que ne retombe le soufflet, avant que je me dédouble et que mon moi me regarde d'en haut en disant ça y est, t'as fini ? Combien de temps avant de m'affaler et de me demander si je vais bien là où j'ai envie d'aller ? 

En attendant, je vis. Je vis comme dans un rêve, je surfe sur une vague sans trop vouloir m'arrêter et me demander si c'est le bon chemin, puisque je surfe, à quoi bon ? A bout de souffle... 

Je vis de bons moments, et je me concentre sur eux. A tel point que S m'a appelée en fin de semaine dernière et en voyant son nom sur le téléphone il m'a fallu quelques secondes pour me dire S...? Ah oui, S... Étrange comme est mon esprit et sa force d'occultation de ce que je ne veux plus voir, plus ressentir. Cette faculté à se reconstruire (au moins en surface). 

J'ai l'impression que mon ancienne vie est à des années lumières d'aujourd'hui, et c'était il y a à peine trois mois. Je vis des petits bonheurs insensés, en pointillé tout au long de mes semaines parisiennes, avec cette impression parfois d'aller y chercher un fix, comme un drogué revient voir son dealer, pour avancer. 
Et parfois je me dis juste que si je me construis des petites éclaircies dans l'automne parisien, tant que je ne me fais pas de mal, assise sur le téléphone à faire des noeuds avec mes doigts, alors à quoi bon tergiverser ? Profitons, profitons. J'ai des envies d'envolées lyriques, de petites endorphines. Douceur, légèreté et magie sont toujours d'actualité. 

Étrangement aussi, l'éloignement d'A ne me pèse plus autant. Le revoir évidemment, si, comme quand on frotte une plaie au gros sel. Mais mon nouvel état d'âme en version 3.0 me permet d'être un peu plus détachée (et un peu plus désirable ?). Preuve que la vitamine S, c'est plutôt efficace. 

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