mardi 16 juillet 2013

On ne m'y reprendra pas

J'ai déjeuné avec A. la semaine dernière.
Je reformule : j'ai accepté une invitation à déjeuner de A. 

J'y suis allée en mode why not, en me disant que s'il ne se pointait pas, il pouvait aller rôtir en enfer pendant les 50 prochaines années, vu que la dernière fois j'avais pas exactement adoré
Donc je réserve une table en terrasse et j'y vais, armée de lunettes de soleil que je ne compte pas retirer, et aussi d'un livre, parce que si je finis seule, au moins j'aurai de quoi bouquiner. 
Donc, j'arrive. Il est déjà installé quand j'arrive, et il me sourit, et j'ai beau me dire qu'il y a plus d'un an que j'ai fait une croix dessus parce qu'il m'a piétiné le cœur, ce sourire là est toujours ravageur. Raison de plus pour garder mes lunettes de soleil comme écran de protection presque total. 
On discute, de tout, de rien, de la pluie, du beau temps, je suis extérieurement à la fois pimpante, calme, gentiment taquine (meaning I don't care... too much), en un mot, détachée. 
La phrase qui brûle mes lèvres et brûle les siennes, que je ressens à ses hésitations, sous couvert de que deviens tu est tu me manques, tu sais. A la place, Tu as l'air en forme, ça me fait plaisir de te voir. 
Et je le dévore des yeux, bien à l'abri derrière mes verres fumés, les bras résolument croisés quand je n'ai pas de fourchette dont je peux m'armer, bouclier dérisoire à l'adversité de la vie, et je respire calmement en me repassant en boucle tout le mal qu'il m'a fait pour ne pas tendre la main par dessus la table et ne pas replonger comme une junkie. Avec l'envie réprimée de caresser ce bras là, de sentir sous ma main la courbe de cette épaule que je connais par cœur. 
On se quitte après un déjeuner en terrasse, il part à gauche et moi à droite au bout de la rue et c'est tant mieux, je ne me retourne pas, je ne veux plus de ce mal là, et je suis finalement, je crois, soulagée que les mots retenus n'aient pas franchi mes lèvres. 
Plus d'un an après, cet homme là me retourne encore l'esprit, et l'instant d'un déjeuner, je me suis débattue en pleine rue. 
Never again. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Parlez moi d'amour...